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  • Crédit : Jeremy Taylor

Anatomie d’une avalanche

Pour les skieurs qui adorent le hors-piste, les randonneurs et les alpinistes, il n’y a rien de plus « l’fun » que les pentes abruptes, là où personne n’a encore posé le pied. Mais une couche de neige fraîchement tombée sur une pente raide devient un sérieux danger si la zone présente certaines caractéristiques propices aux avalanches. Il ne faut qu’une brisure du manteau neigeux pour que le sol se dérobe sous vos pieds. Pour éviter d’être pris au piège, vaut mieux savoir comment reconnaître une avalanche.

L’intensité des avalanches varie grandement : des petites coulées inoffensives aux grosses avalanches capables de détruire une forêt ou un village entier. Leur force dépend surtout de leur nature : glissement à départ ponctuel (figure 1) ou bien en plaques (figure 2). Ces dernières ne se produisent qu’avec une couche fragile sous la plaque en question (figure 3). En général, les avalanches naturelles se déclenchent après l’arrivée de nouvelle neige sur les pentes. Mais celles qui risquent de vous entraîner sont le plus souvent attribuables au facteur humain. Alors pour éviter tout risque inutile, il est important de savoir repérer les zones à risque. 

Crédit: Graphies - MEDD_DPPR

Habituellement, les avalanches se déclenchent au sommet de la zone de départ (accumulation) et progressent le long d'une zone d'écoulement (transit), puis finalement se déposent plus bas, là où l’inclinaison est moins prononcée (figure 4). Certains couloirs d’avalanche sont faciles à repérer : ravins ou canyons, arbres couchés ou zone complètement dépourvue d’arbres.

Crédit: Graphies - MEDD_DPPR

Ayez les bons réflexes

>> Avant de partir 

• Planifiez minutieusement votre excursion en vous renseignant sur le type de terrain de votre parcours, en prenant en compte vos capacités physiques ainsi que celles de vos compagnons.

• Tenez-vous au courant des conditions météorologiques et du risque d’avalanche de la région à parcourir. Autant dans l'ouest du pays (avalanche.ca) que dans les Chic-Chocs (avalanchequebec.ca).

• Équipez-vous du matériel de secours (ARVA, pelle et sonde), et apprenez à vous en servir.

• Assistez à un cours de sécurité en avalanche pour optimiser vos connaissances des risques et connaître les gestes sécuritaires de base. (avalanchequebec.ca)

• Prévenez vos proches, ou une personne de confiance, de votre départ en excursion et donnez le parcours ainsi que l’heure et la date approximatives de votre retour.

>> En randonnée 

• Ayez l’œil à l’affût du moindre indice révélateur d’une zone d’avalanche (arbres couchés, pente dénudée, zone de dépôts de neige, etc.).

• N’allez pas au-delà des capacités du groupe.

• Respectez les règles de base de sécurité en montagne.

• Évitez les pièges naturels comme les ravins, les falaises, les arbres ou les roches et les terrains plats au bas de pentes accentuées.

• Marchez à la file indienne avec suffisamment de distance. Traversez les zones à risque une personne à la fois.

>> En cas de déclenchement d’une avalanche 

• Criez pour alerter vos compagnons et essayez d’échapper latéralement à l’écoulement de l’avalanche.

• Débarrassez-vous de votre sac à dos (s’il est lourd ou volumineux) et de vos skis, bâtons, etc.

• Si vous êtes pris dans une coulée, luttez pour demeurer à la surface de la neige et tentez de vous agripper à un arbre ou à un rocher au passage.

• Si vous êtes indemne, vérifiez qu’il n’y a plus de risques avant d’entreprendre de quelconques recherches.

• Organisez votre équipe de recherche et agissez avec vitesse et minutie pour donner un maximum de chances aux personnes à dégager. 


« MythBusters »

Dominic Boucher, directeur du Centre Avalanche Québec, commente certaines idées reçues :

1 // La trace d’un précédent passage signifie que le sentier est sûr

« Les traces présentes sur une pentes n'indiquent pas pour autant que celle-ci est stable. Il peut exister des zones de faiblesse localisées dans le manteau neigeux (convexité, endroits peu enneigés, près d'une roche ou d'un arbre) qui suffisent à déclencher une avalanche sur une pente entière. Il faut rester sur ses gardes et toujours vérifier la stabilité du terrain. »

2 // Chercher un arbre ou un rocher pour se protéger

« Ces éléments peuvent devenir très dangereux s’ils sont emportés dans la coulée. Si vous êtes suffisamment en aval de l’avalanche, il est préférable de fuir par les côtés. Dans le cas où vous êtes entraînés par l’avalanche, ils peuvent tout de même vous permettre de vous vous agripper et limiter la chute. »

3 // Aller chercher les secours immédiatement

« Pour donner un maximum de chances aux disparus, il est important d’essayer en premier lieu de retrouver les personnes ensevelies. Par contre, si vous êtes un groupe nombreux, demandez à deux personnes d’aller prévenir les secours pendant que les autres commencent les recherches. »

>> Les chances de survie dans une avalanche

• 91 % entre 0 et 18 minutes d’ensevelissement
• 34 % entre 18 et 35 minutes
• 20 % entre 35 et 120 minutes
• 7 % après 140 minutes

>> Moyenne

En moyenne, une avalanche a une profondeur de neige d’un mètre et une largeur de 46 mètres. La neige fait habituellement une chute de 122 mètres à une vitesse moyenne de 80 km/h. 


Encore plus…

Centre canadien des avalanches : avalanche.ca
Centre d’avalanche de la Haute-Gaspésie : centreavalanche.qc.ca
Ski Chic-Chocs : skichicchocs.com
Bulletin de neige des Chic-Chocs : avalanchequebec.ca

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