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  • Crédit: Markus Berger

Les superhéros de la course

L’ultra-trail et le skyrunning, deux disciplines taillées pour des coureurs d’élite qui parcourent la nature sauvage pendant dix, vingt ou trente heures, sans même s’arrêter pour dormir. Portrait des superhéros et superhéroïnes de la course ont accepté de partager leurs expériences et racontent leur parcours vers l’endurance ultime et dans la vie.

Les noms de Scott Jurek, Anton Krupicka, Anna Frost, Emelie Forsberg, Nuria Picas, Adam Campbell, Ian MacNairn, Kasie Enman ou Karl Egloff vous disent-ils quelque chose? Ces coureurs et coureuses font partie de l’élite internationale du skyrunning, une discipline qui a fait son apparition pour la première fois au Québec en 2014.

Le skyrunning est un type de course en altitude où les participants doivent faire face à des conditions extrêmes. Le parcours doit passer au moins une fois la barre des 2 000 m et avoir une inclinaison minimale de 30 % et une difficulté d'escalade d'un maximum de 2 degrés. Ce qui est très abrupt. De son côté, l’ultra-trail doit faire plus de 80 km avec un dénivelé positif total d’au moins 2 000 m. Les coureurs qui se lancent dans de telles aventures voient leurs capacités physiques et mentales mises à rude épreuve, et les abandons sont fréquents.

Dans ce type de course, vous ne savez jamais ce qui vous attend au détour du sentier, raconte l’Américain Scott Jurek. Un jour pendant une course, alors qu’il rattrape un coureur, il s’aperçoit que l’homme est immobile et tétanisé par la peur. Face à lui dans le sentier, un ours brun menace de l’attaquer. Jurek, habitué à croiser des animaux, a simplement dépassé le coureur et fait peur à l’ours… C’est un peu à l’animal qu’il doit sa victoire ce jour-là.

Les épreuves se déroulent fréquemment dans des paysages plus grands que nature, de la Nouvelle-Zélande aux Dolomites ou de la Colombie-Britannique aux îles Canaries, en passant par le Népal. Le prix à payer pour côtoyer toute cette beauté vient à coups de grands efforts physiques. La Néo-Zélandaise Anna Frost a souvent le sentiment d’être immensément petite dans ces décors. Une sensation qui la ramène vite les pieds sur terre. Pour elle, comme pour tous ces coureurs, c’est la passion du voyage, le désir d’explorer la planète et de faire des rencontres extraordinaires qui l’encouragent à continuer. Pour la Suédoise Emelie Forsberg, c’est aussi un grand amour de la montagne et le désir d’y bouger rapidement et efficacement qui l’ont amenée au skyrunning. 

Compétitifs nos superhéros? Oui, même si ce n’est pas toujours la raison principale pour laquelle ils courent. Anton Krupicka, un autre Américain, considéré comme l’un des meilleurs sprinter de crêtes au monde, tire son inspiration des montagnes et de la nature, mais il ne se pousse jamais autant que lors d’une course. La compétition le motive pour réaliser son plein potentiel. 

Anton Krupicka

Lorsqu’on leur demande s’ils ont des courses préférées, ils hésitent. En fait, pour tous ces coureurs, chacune est spéciale et apporte son lot de défis et d’enseignements. Certains sont fascinés par la beauté des paysages, d’autres par l’aspect technique du parcours. C’est le cas de Forsberg qui adore les trajets exigeants où elle doit faire du scrambling (grimpe) comme celle de Trofeo Kima en Italie. Jurek, pour sa part, un des vétérans de l’ultra-trail aime les défis plus grands que nature et les courses se déroulant dans des endroits extrêmement isolés comme celle du Hardrock 100 qui a lieu au Colorado. Celle-ci, malgré ses 10 000 mètres d’ascension et de descente à une altitude moyenne de 3 352 mètres, est l’une des préférées de la plupart des coureurs interviewés. Puis, il y a les incontournables comme l’Ultratrail du Mont-Blanc qui reste pour tous, une des courses mythiques du circuit international, notamment à cause de l’ambiance unique qui y règne.

 

On ne naît pas champion, on le devient

 

En août 2006, le Canadien Ian MacNairn, victime d’un grave accident qui le laissa partiellement paralysé, dût subir plusieurs chirurgies correctrices. En 2008, huit mois après sa dernière opération, pour vérifier s’il était possible de partir à zéro et de courir un ultra-marathon en moins d’un an, il se retrouva sur la ligne de départ de la Canadian Death Race. Il allait être son propre cobaye sur une course de 125 kilomètres, traversant trois sommets, avec un dénivelé total de plus de 2 000 mètres. La plus longue distance qu’il avait complétée jusqu’alors était de 10 kilomètres! 

 

Ce jour-là, il se souvient d’avoir fait tout ce qu’il ne faut pas faire en ultra-trail, incluant trainer trop de poids sur son dos. Diabétique de type 1, pour contrôler sa glycémie, il avait prévu d’avaler environ un gel énergétique par heure. Mais, après en avoir ingéré plus de deux douzaines, il réalisa qu’il avait consommé près de 5 000 % la dose de vitamine C quotidienne recommandée (90 mg. pour les hommes). Il pouvait bien avoir des crampes d’estomac! Pourtant, 23 heures et 15 minutes plus tard, il franchit la ligne d’arrivée. Son honneur était sauf, il restait encore un coureur derrière lui sur le sentier. Sa passion pour l’ultra-trail était née. Depuis, il a réussi à se tailler une place parmi l’élite, dans la foulée des coureurs légendaires.

 


Ian MacNairn

Pour relever les plus grands défis, il faut les rendre plus humains

 

Ironiquement, Nuria Picas ne se considère pas comme une vraie coureuse. Pompier de métier, cette Catalane de 38 ans se définit plutôt comme alpiniste et grimpeuse. Pourtant, c’est actuellement l’une des meilleures femmes sur le circuit international de skyrunning. « Courir 50, 100 ou 125 km semble impensable. Il faut donc segmenter la distance pour se donner des objectifs courts, par exemple se rendre jusqu’au prochain ravitaillement ou au prochain sommet, sinon on risque de devenir fou, explique Picas. C’est comme s’il était inconcevable pour notre cerveau de courir si longtemps et qu’il faisait un blocage. Le jour de la course, on se concentre sur le moment présent. On pense à soi et on s’assure de manger et de boire régulièrement, car l’apport en énergie est essentiel pour ne pas casser. Quand c’est difficile, il faut aussi se rappeler que la douleur est temporaire, mais que la gloire est là pour toujours. La satisfaction est tellement grande quand on réussit à terminer une course, qu’on oublie tous les efforts mis pour y arriver ». Un sentiment partagé par les autres coureurs.

 

Forsberg, toujours souriante, est touchée de voir que certaines personnes prennent la peine d’écrire son nom dans la neige ou avec des fleurs dans les sentiers. C’est comme un baume au cœur quand elle est en plein effort. Ce genre de petites attentions et les encouragements du public humanisent la course et l’encouragent à donner le meilleur d’elle-même. 

 

 

Emelie Forsberg

 

On ne s’improvise pas superhéros, il faut s’entraîner

 

À un tel niveau, la clé du succès réside dans la préparation. Pour la Néo-Zélandaise Anna Frost, la détermination va jusqu’à arriver sur place 4 à 6 semaines à l’avance. Elle s’entraîne alors quotidiennement sur l’itinéraire de la course. Pour dessiner une carte précise du parcours dans sa tête, elle y repère tout:  les roches, les fleurs, les cours d’eau où elle pourra s’abreuver, etc. Elle communique avec les gens du coin qui promènent leur chien. Tous ces lieux et ces moments, mémorisés minutieusement, l’aideront le jour de la course à ne pas penser à la douleur. 

 

Mère de deux jeunes enfants, l’Américaine Kasie Enman a rarement la latitude de partir plus tôt. Dès qu’un moment se présente dans sa journée, elle s’entraîne donc chez elle, dans ses montagnes du Vermont. Elle n’arrive souvent sur place qu’à la veille d’une course. Affectée par le décalage horaire et sans possibilité de se familiariser avec le parcours, elle fait face à un double défi. Parfois, sa petite famille l’accompagne. Son rôle de mère a toujours préséance sur celui d’athlète. Il en va de même pour Picas, mère de jeunes jumeaux. Lors de l’épreuve de Trofeo Kima, l’an dernier, alors qu’elle venait tout juste de remporter la course, elle fut accueillie sur la ligne d’arrivée par son mari, avec bébé dans les bras. Elle avait à peine repris son souffle que déjà son fils était en train de téter. Aucun répit pour les superhéroïnes!

 

Conseils de pros pour devenir un superhéros d’ultra-trail

Scott Jurek : N’ayez pas peur de l’échec, on apprend souvent plus de nos erreurs. Posez des questions, vous pouvez apprendre beaucoup des autres coureurs, jeunes et vieux.

Emelie Forsberg : Courez souvent, parce que l’on devient bon à force de répétitions. Vaut mieux courir 3 x 30 minutes par semaine qu’une fois deux heures.

Anton Krupicka : Exercez-vous à marcher en montagne. C’est très dynamique et efficace pour manœuvrer en montée, car vous utilisez d’autres muscles que la course et une coordination différente.

Nuria Picas : Pendant une course, fixez-vous de courts objectifs au lieu de visualiser la course au complet, c’est moins intimidant.

Karl Egloff : Croyez en vous-même. Ne laissez pas les détracteurs dire que c’est impossible. Si vous y croyez, foncez!

Anna Frost : Patience et constance sont la clé du succès. Soyez patient, surtout après une blessure, car c’est souvent long avant de voir des résultats tangibles.

Adam Campbell : Ne voyez pas l’ultra-trail comme de la course pure, car il y a des sections où l’on marche. Entraînez-vous à vous déplacer rapidement en forêt, car c’est très différent du bitume.

Ian MacNairn : Pour une longue carrière en ultra-trail, commencez lentement pour préparer votre corps aux longues distances, sans vous blesser. Le jour des courses, commencez toujours de façon plus conservatrice que vous le pensez.

Kasie Enman : C’est possible de concilier course et famille. Soyez flexible au niveau des heures d’entraînement et soyez prêt à saisir les opportunités dès qu’elles se présentent.

En plus de son entraînement physique, dans les semaines précédant une course, Krupicka, lui, fait de la visualisation. Il imagine sa course idéale, son état d’esprit le jour de la course et se fait un plan. Qu’importe la préparation, il sait qu’il y aura toujours des moments difficiles, sauf lors de rares exceptions comme au Western 100 où il a eu l’impression de réaliser son plein potentiel. 

 

Fait étonnant, ces superhéros ne courent pas douze mois par an. Après un volume d’entraînement élevé pendant la saison, la plupart d’entre eux prennent une pause durant l’hiver. Mais, demander à ces hyperactifs de rester immobiles irait à l’encontre de leur nature. Ils profitent de leur « temps mort » pour pratiquer l’alpinisme, l’escalade, le ski ou la raquette. S’ils décident de courir, ce sera sur de courtes distances et pas plus de deux fois par semaine. Cette pause bénéfique leur permet de rester actifs tout en faisant travailler leurs muscles différemment. Une bonne façon d’éviter les blessures. 

 

Le pouvoir de s’adapter à toutes les situations

 

En plus des dangers physiques, il arrive fréquemment que lorsqu’ils sont extrêmement fatigués ou déshydratés les coureurs soient aux prises avec des hallucinations. Courir dans la noirceur avec le seul faisceau d’une lampe frontale pour éclairer le sentier, laisse beaucoup de place à l’imagination, raconte Frost qui se trouve chanceuse de presque toujours avoir des pacers (accompagnateurs) avec elle la nuit, parce que sinon elle serait terrorisée. 

 

D’autres fois, c’est le système D qui prend le dessus… Si vous aviez été à la Transrockies l’an dernier, vous auriez pu croiser MacNairn fesses nues avec juste une paire de souliers de course aux pieds. Cela n’aurait pas été une hallucination. Gravement incommodé par un problème de frottement et d’irritation à l’aine, et sans Vaseline ou Glide à portée de main, c’est la meilleure solution qu’il ait trouvée pour soulager la douleur. Les autres concurrents étant loin devant ou derrière. Son seul problème, il avait oublié qu’il restait une route à croiser. Il s’est donc retrouvé face à face avec un policier qui l’a alors sommé de se rhabiller. Ces quelques kilomètres de répit lui ont tout de même permis de terminer sa course.

 

C’est dans l’adversité qu’on apprend le plus sur soi-même

 

Pour repousser sans cesse les limites du possible et maximiser la vitesse de leur déplacement, nos ultra-marathoniens apportent parfois moins que le strict minimum nécessaire. Si un problème surgit, ils doivent alors faire face à la situation pendant un long moment. Ce qui peut éventuellement mettre leur vie en danger. Lors d’un entraînement en solitaire, Campbell a appris cette leçon à la dure. Victime d’une entorse grave à la cheville, il est rapidement tombé en hypothermie. Il a mis plus de quatre heures pour retourner à la civilisation. Au final, il s’en est tiré avec une bonne frousse, mais il sait que cette liberté ressentie aurait pu avoir de lourdes conséquences si par exemple, il s’était fait une fracture au lieu d’une entorse. 

 

Lors d’une course au Népal, Frost a été heurtée par un yak! Heureusement, sa main protégeait sa cage thoracique. Elle fut projetée à terre par l’animal, l’impact la blessa grièvement aux jointures. Alors qu’elle saignait abondamment, un jeune berger témoin de la scène l’a remise sur le sentier en l’encourageant à continuer malgré la douleur. Elle a termina sa course sonnée et en pleurs. Aujourd’hui elle en rit, mais c’était loin d’être drôle ce jour-là.

 


Anna Frost

« Tu as choisi d’être ici ». C’est le mantra enseigné par son professeur de yoga que Jurek répète inlassablement quand il est épuisé ou qu’il a le moral à zéro. « Personne ne nous force à courir, dit-il. On le fait parce que l’on aime ce sport. C’est bon de se le rappeler pour remettre les choses en perspective. Parfois, la ligne est mince entre le désir de poursuivre et d’abandonner. Un jour que j’étais blessé , j’ai longuement hésité avant de faire le Hardrock 100. J’avais une entorse à la cheville de la grosseur d’un pamplemousse. Étant physiothérapeute, j’ai décidé de courir malgré tout. Je connaissais les risques. J’ai installé une attelle de cheville AirCast et un bandage de maintien et, malgré ma blessure et la douleur, ce jour-là, j’ai quand même réussi à battre un record sur ce parcours. C’était spécial, car je venais de surmonter une épreuve que je croyais impossible ». 

 

Pour maîtriser l’ultra-trail et le skyrunning il faut développer une capacité d’adaptation à toutes les conditions rencontrées dans les sentiers. Pour les nouveaux coureurs, ne pas savoir ce qui les attend peut être une grande source de stress, de dire Jurek qui fait de l’ultra-trail depuis plus de vingt ans, mais une fois qu’ils apprivoisent le défi et la peur, ils découvrent que l’inconnu est justement ce qui rend ces courses excitantes. Au-delà des longues heures passées à courir, c’est aussi une merveilleuse façon d’apprendre à se connaître. Le roi de la montagne, Kilian Jornet  a dit que « le muscle le plus fort de notre corps est notre pensée ». Ces superhéros en sont la preuve vivante.

 

Pour les détails des entrevues réalisées avec chacun de ces coureurs et leurs meilleurs conseils pour vous inspirer dans vos entraînements de course en sentier, allez sur courirautourdumonde.com.

 

>>> Karl Egloff : rêver l'impossible

 

Karl Egloff : rêver l'impossible

En ce matin du 19 février, alors qu’il s’apprête à s’élancer vers le sommet de l’Aconcagua, Karl Egloff est fébrile. La fenêtre météo est parfaite pour ce mois réputé inhospitalier. Trois jours plus tôt, en chemin vers le sommet, il a croisé le corps d’un grimpeur Portuguais. La rencontre macabre a semé le doute dans son esprit, mais le sort de cet homme lui est étranger. Son destin à lui c’est de s’attaquer au record de celui qu’on surnomme le roi de la montagne. Et ce soir, si tout va bien, il prouvera une fois de plus au monde entier que sa quête est légitime.

Son aventure extraordinaire a débuté sept mois plus tôt en Tanzanie sur le sommet du Kilimandjaro. Egloff était alors un inconnu dans le petit monde du skyrunning. À la surprise générale, le guide de montagne Écuatorien d’origine suisse, battit le record de Kilian Jornet, champion incontesté de la discipline. Ne venant pas du monde de la course, Egloff ne savait même pas qu’il s’attaquait au record d’un monstre sacré. Il avait même dû rechercher sur le web le nom de son adversaire.  Personne, sauf son patron en Suisse, ne croyait à sa réussite. Pas même ses guides africains, qui, bien qu’ils l’aient surnommé « impala » n’auraient oser parier leur chemise sur son exploit. Accueilli en héro à l’entrée du parc, l’euphorie de son record fût pourtant de courte durée. Plusieurs personnes doutaient en effet de sa véracité et il fût même accusé d’avoir fait une partie du trajet en hélicoptère! Mais sa plus grande tristesse c’était que personne de son entourage ne soit là pour célébrer avec lui. Heureusement, son exploit qui avait été homologué officiellement, l’a consacré comme le nouveau défieur.

Depuis, le Kilimanjaro, les choses ont changé. Malgré des moyens financiers limités, Egloff a maintenant une équipe de soutien qui n’a rien laissé au hasard. Trônant sur la cordillère des Andes avec ses 6962 mètres, l’Aconcagua est une montagne plus technique et plus haute que le sommet africain de 5895 mètres. Les vents cycloniques peuvent y atteindre les 250 km/heure et chaque année, de nombreux grimpeurs venus du monde entier rebroussent chemin sans avoir atteint le sommet. Pour y avoir guidé plusieurs fois, Egloff sait personnellement que le colosse de L’Amérique, comme on surnomme l’Aconcagua, peut être impitoyable.

Ayant grimpé les 6962 mètres en un temps record, Egloff sait que la partie n’est pas encore gagnée. Descendre 3000 mètres en moins d’une heure est épuisant pour le corps et provoque une sensation similaire à l’ivresse qui peut être dangereuse. En moins d’une heure, il rejoint le camp de base. Ses jambes coopèrent de moins en moins et la coordination est fastidieuse. Avant de parcourir les 23 kilomètres restants, il reprends quelques forces en mangeant et comme le soleil est chaud, il décide de s’alléger et de courir seulement vêtu d’un short et d’un t-shirt avec seulement une bouteille d’eau à la main. Coup du sort, quelques minutes plus tard, il neige. Frigorifié, il réalise son erreur. La décision de s’alléger pourrait lui être fatale. Pour se réchauffer, sa seule option est alors de courir plus vite, poursuivi par les nuages. Heureusement, un ami l’attend à 2950 mètres dans la vallée de Horcones avec des vêtements chauds. Ce soir-là, 11 heures 52 minutes après avoir débuté cette aventure un peu folle, c’est la consécration pour Karl Egloff. Épuisé, les larmes aux yeux, Il réussit à battre le record de Jornet de 57 minutes. Sa famille et ses amis sont là pour l’accueillir en héros. Cette fois-ci, plus personne ne pourra douter de son exploit. Il peut enfin entrer dans le Panthéon des superhéros de la course!

L’homme qui ne s’arrête jamais de courir  regarde déjà son prochain défi. Il rêve de compléter l’ascension des sept plus hauts sommets de chaque continent à la course. Des alpinistes, comme Patrick Morrow et Bernard Voyer, l’ont fait avant lui mais personne n’a jamais osé compléter ce défi en courant. Pour réaliser ces ambitions, Egloff aura besoin de commanditaires. Pas question de poursuivre cette quête en solitaire. Mais pour l’instant plus modestement, il planifie en 2015-2016 une course vers les sommets du Mont Blanc (4807 mètres) et du Denali (6914 mètres). Pour ce dernier, et pour battre la performance de Jornet, il devra apprendre à skier! Même pour un Suisse qui n’a chaussé des ? les skis que quelques fois dans sa vie, ce n’est pas un petit détail comme celui-ci qui va l’arrêter dans sa course.

Les prochains rendez-vous du skyrunning au Québec

Ultra Trail Mont Albert - 26-28 juin 2015
Vertical km, Sky race, Ultra
ultratrailma.com
 
Quebec Mega Trail – 10, 11 juillet 2015
Vertical, Ultra
vertleraid.com/quebecmegatrail
 
XC de la Vallée – 16 août 2015
38 km
vertleraid.com/xcdelavallee/35km.php

Commentaires (2)
Participer à la discussion!

Antoine Stab - 25/05/2015 14:18
@MetalTree :

Merci pour votre (bon) commentaire.

Dans le même numéro, nous avons également mis à l'honneur 4 coureurs et coureuses du Québec Un article consultable sur notre site internet : http://www.espaces.ca/categorie/actualites/reportages/article/1708-coureurs-ultra-du-quebec-les-4-fantastiques

Bonne lecture !

Antoine Stab,
Journaliste - Espaces
MetalTree - 20/05/2015 21:52
Article très intéressant, qui j'espère, fera connaître un peu mieux cette fabuleuse discipline.
J'aurais aimé quelques lignes sur nos superhéros et superhéroïnes québecois(es), car nous en avons aussi d'excellents (voir les résultats des courses skyrace et ultratrail au Québec telles Harricana, Quebec Mega Trail, Ultra Trail Mont Albert, etc.).