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  • Crédit: Tourisme Québec

La Gaspésie en cinq temps

#1 - Mettre les voiles À l’entrée de la bâtisse avec vue sur le littoral, Danny Nadeau nous accueille souriant. Chaussé de bottes jaune marinière à la bretonne, pas de doute qu’il s’agit bien d’une école de voile!

La coopérative Écovoile Baie-des-Chaleursinitie tout ce qui bouge à la voile. Du débutant jusqu’au niveau instructeur. Des dériveurs (petites embarcations) aux quillards (embarcations de 22 à 24 pieds). « Pour un enfant, il faut compter 35 heures pour passer un niveau. Pour les adultes, l’évaluation se fait à l’heure. Ça dépend de son rapport à l’eau et des instructions », explique Danny Nadeau, l’un des membres fondateurs de l’école. Après avoir atteint le niveau de compétence « trois », vous pourrez partir en autonomie partout au Québec, et il vous sera possible de louer une embarcation dans les écoles fédérées.

« Il faut arrêter de croire que la voile est pour les vieux riches! », lance le marin. Reste que manœuvrer un bateau de 23 pieds dans une mer houleuse est saisissant. Surtout si celle qui tient la barre est Sophie Martel, un bout de femme à l’énergie extraordinaire qui donne les rennes de son voilier à qui veut bien se jeter à l’eau avec elle. Tout en dépliant les voiles, la commandante lance ses instructions : « Sentez le vent et gardez-le de face dans les voiles. Tenez la barre quand le courant est fort. Bordez le foc! » Un œil sur ses voiles et l’autre sur ses moussaillons, rien n’échappe à la monitrice. Si la navigation de plaisance est une aventure douce, les courants et les vents peuvent la rendre énergique.

Crédit: Tourisme Québec« C’est vraiment le fun de faire la connaissance d’un pays par l’eau, on est souvent perçu par les locaux comme des aventuriers », dit Danny Nadeau. Selon lui, 35 heures suffisent à acquérir les connaissances d’un bon capitaine de bord : « À la fin d’une semaine de formation, on sort en duo : chaque groupe en autonomie sur son quillard ». Après, les embarcations sont louables sur présentation d’une preuve de son habileté à manier la barre.

Le centre possède aussi une salle de classe d’interprétation du milieu marin qui abrite toute une collection de spécimens aquatiques : « Il ne faut pas que les enfants passent à côté de ce qu’il y a sous l’eau. Ça fait partie de leur éducation au milieu aquatique », explique le jeune marin. « On contamine les enfants par notre passion, puis ils contaminent les parents », dit Danny Nadeau. Pour ceux qui n’auraient pas été piqués par le virus de la voile, reste le kayak pour visiter l’île-aux-Hérons tout près.

Le rêve de Danny Nadeau : initier suffisamment de personnes pour composer une flottille qui partirait vers les caraïbes. Avis aux amateurs. Commencez par mettre le cap sur la Gaspésie pour devenir commandant de bord.

> S’y rendre
Prendre la 20 Est. À Sainte-Flavie, optez pour la 132 qui passe par la vallée de la Matapédia (direction Amqui). Poursuivez jusqu’à Carleton-sur-Mer.
Écovoile Baie-des-Chaleurs : 418 364-7802 • 
ecovoile.com

#2 - À l’assaut des cours d’eau en canyoning

À Sainte-Anne-des-Monts, dans le ruisseau aux castors, le canyoning est apparu en 2005. À quatre pattes et dans la bonne humeur, on alterne entre la marche, la nage et l’escalade. Armés d’une combinaison isothermique, d’un casque et d’un harnais pour les rappels, on se lance à l’assaut des rivières!

Yann Bariault, un Gaspésien, a pris l’habitude de partir à la découverte des endroits inexplorés de sa région. C’est de cette façon qu’il a déniché l’endroit idéal : « Je me baladais sur un sentier qui se termine sur le ruisseau au castor. Je suis donc retourné chercher ma combinaison étanche et je l’ai traversé ». Et il l’a refait tellement souvent qu’il en connaît maintenant tous les dangers. Au départ de l’Auberge Festive Sea Shack, on longe la mer sur six cents mètres avant d’apercevoir le cours d’eau qui se jette dans le Saint-Laurent. Son niveau d’eau est assez bas pour effectuer une randonnée aquatique et parfois assez haut pour y sauter depuis une falaise de sept mètres!

« Il y a toujours une manière d’éviter les sauts. Tout le monde peut donc vivre cette aventure incroyable », lance le guide. Tout au long de notre parcours de 1,5 km, Yann offre une interprétation du milieu, pointant les variétés d’insectes et les phénomènes des roches géologiques. Vigilant, il nous indique les endroits les plus dangereux, les roches accueillantes qui font des glissades d’eau naturelles ou encore celles plus confortables pour un bain à remous improvisé.

Reconnu par l’organisme Aventure écotourisme Québec (AEQ), ce nouveau sport n’est toujours pas encadré par une fédération : « On a dû aller se faire certifier en France », explique notre guide. Son collègue Romain Barachko a également suivi cette formation de deux semaines donnée par l’International Canyoneering Association. Certains employés ont aussi participé aux formations de Sans traces.

« On travaille actuellement sur l’ouverture d’une nouvelle piste de canyoning dans la région pour les adeptes », dit Yann Bariault. Tout en voulant développer l’activité, le gérant d’Eskamer est aussi conscient des conséquences d’une telle exploitation des ruisseaux : « Si 600 personnes passent dans le ruisseau chaque été, il est évident que cela à un impact! ». Pour remédier aux perturbations qu’ils causent, son équipe reconstruit chaque saison des bancs de frayage pour les truites.

> S’y rendre
Prendre la 20 Est, puis la route 132 qui ceinture la région jusqu’à Sainte-Anne-des-Monts. L’Auberge Festive est située 13 km plus loin.
eskamer.ca • 
aubergefestive.com1 866 963-2999

#3 - Le Canot à la cime

Gilles Brideau fait figure de pionnier dans sa région. Rares sont les guides gaspésiens qui n’ont pas un lien direct avec lui! Sa compagnie Cime Aventure emmène depuis près de 25 ans les nombreux clients naviguer sur la rivière Bonaventure dans des canots et kayaks.

Uniquement visitée par des pêcheurs durant des décennies, la rivière Bonaventure commence à peine à accueillir les amateurs de plein air. Un protocole d’entente a d’ailleurs été mis en place pour harmoniser les relations entre tous les amoureux de cette rivière. « Avant de monter à bord, j’ai quelques instructions à vous transmettre. Respectez les pêcheurs, signalez-leur votre présence et ils vont indiqueront de quel côté passer », explique notre guide. Considérée comme l'une des rivières les plus limpides au monde, elle est remplie de saumon et prend sa source au lac Bonaventure, dans le massif des Appalaches. Au cœur d'un panorama boréal fascinant, elle coule sur une distance de 126 kilomètres avant de se déverser dans la Baie des Chaleurs. Notre parcours commence à 18 kilomètres de l’embouchure. Le courant porte facilement les embarcations à la rencontre des nombreuses roches qu’il faut éviter. Notre tronçon est jalonné de trois rapides de classe R1. En trois heures, la partie est exécutée et nous sommes rentrés.

Les rapides les plus difficiles se trouvent plus loin. Pour les affronter, la première portion de la rivière Bonaventure (départ au kilomètre 67) est active, étroite et comporte beaucoup d’embâcles. Idéal pour les plus aguerris. Dans la section du canyon, les rapides de classe 1, 2 et 3 se succèdent.

> S’y rendre
Prendre la route 132 jusqu’à Bonaventure. Possibilité d’hébergement en camping, yourte, tipi, éco-logis sur pilotis. Excursion avec ou sans guide de 2 heures à 6 jours. Location de kayak et canot. Randonnée dans le domaine du ruisseau creux où 60 kilomètres de sentiers sont aménagés.
cimeaventures.com • 1 800 790-2463 


#4 - Percer le secret des fonds marins

En partant du littoral de Percé, une rapide traversée en Zodiac amène les plongeurs au coin de l’île Bonaventure, à l’anse au Bilbo. Une nuée de fous de Bassan survole l’embarcation pendant que notre instructeur donne ses dernières instructions. Le froid des fonds marins gaspésiens n’arrête pas les plongeurs. Même si la visibilité est moins bonne que dans les tropiques, l’eau est froide et les courants sont forts.

Pour débuter, on ne dépassera pas les 10 mètres d’immersion. Mais plus on descendra, plus on ressentira la pression dans les tympans. Georges Mamelonet, maître des lieux et maire de Percé, nous avertit : « Nos instructeurs ont appris à plonger hier, mais c’est rien à côté des monstres marins que vous allez croiser », lance-t-il, blagueur. Ici, les instructeurs sont bien certifiés et, sous l’eau, on croise, au pire, des homards et des crabes. 

Une fois la veste gonflée et les plombs dans les poches, les apprentis plongeurs sont prêts. Un à un, nous descendons sous l’eau le long d’une corde. Arrivés sur le sol rempli d’algues, on découvre une ancienne ancre de navire et des homards. Nous suivons notre professeur dans une visite guidée de la flore marine et des roches. Cette découverte d’un nouveau monde est réellement fascinante! Reste qu’il est bien ardu de se déplacer dans cet accoutrement!

La vision rétrécie par le masque et la lenteur des mouvements éveille un sentiment de vulnérabilité. À la fois réceptifs à tout ce qui nous entoure et concentrés sur les règles de sécurité élémentaires, on s’émerveille de toutes ces découvertes marines. « Cette initiation est une fenêtre ouverte sur les richesses de nos fonds marins », expliquait notre instructeur avant la plongée. On voudrait y revenir tous les étés!

> S’y rendre
Prendre la route 132 qui ceinture la Gaspésie jusqu’à Percé.
418 782-5403 • percenautic.com

 

#5- 48 heures  à Cap-Chat

Crédit: Tourisme QuébecLa petite ville de Cap-Chat est moins connue que Percé, mais n’a rien à lui envier. Situé en Haute-Gaspésie, ce village « au rocher en forme de chat » abrite un peu moins de trois mille habitants. Un tour à 360 degrés et l’on change radicalement de décor : d’un côté la mer, de l’autre les Chic-Chocs. La petite ville ne manque pas de ressources pour divertir les visiteurs. Surplombée des majestueuses éoliennes (qu’on peut visiter grâce à un centre d’interprétation), la côte ouvre ses portes sur le fleuve Saint-Laurent. L’été prend des airs de détente sur fond de plein air dans ce village calme accueillant.

>> Jour 1
Le lieu de ralliement de la place se trouve dans une baraque avec vue panoramique sur les étendues de chaque côté. Chez Valmont plein air, Marie-Ève Godbout et son fiancé sauront vous accueillir comme il se doit. Cours de cerfs-volants de puissance, location de kayak pour se lancer sur la rivière Cap-Chat en solo ou en tandem. Pour le souper, n’hésitez pas à goûter leurs plats du jour. Les lasagnes au poulet sont un vrai délice.

>> Jour 2
Le Sentier international des Appalaches saura vous tenter. Pour une journée ou deux, vous aurez de quoi vous délier les jambes et activer vos poumons. Il est possible d’effectuer diverses portions du sentier pour atteindre plusieurs sommets – comme celui du pic du Brûlé. De niveau difficile, cette randonnée s’effectue en une journée et offre une vue incomparable sur « la mer de montagnes ». Sur la route du retour, faites le détour pour souper au Gîte du Mont-Albert. Sa carte garnie de saumon et pintade aux champignons sauvages est on ne peut plus alléchante. La carte des vins offre un choix dense. Ne faites pas d’abus : il faut tout de même faire la route du retour!

Randonnées :
valmontpleinair.com
sentiersgaspesie.com
sia-iat.com
parccapchat.com

Centre d’interprétation de l’énergie éolienne :
eolecapchat.com

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