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  • Crédit: Yves Longpré

Les visages de la course

Fini le coureur stéréotypé. Finie aussi, la solution pour tous. Il y a autant d’approches en course à pied qu’il y a de coureurs. On vous présente cinq coureurs et – vous l’aurez deviné – cinq approches. De quoi vous inspirer, cinq fois plutôt qu’une!

Joanie Roy – Équilibre intense

Joanie court vite, très vite. Sur la piste, on l’appelle « la machine ». Dans la vie aussi. Elle combine d’intensives semaines d’entraînement à des études en médecine. Elle n’a pas une saison de course à pied, mais des saisons de courses : saison sur piste intérieure, saison sur piste extérieure, route selon les opportunités et cross-country. Sa distance de prédilection : le 1 500 mètres sur piste. La route n’est pas sa priorité, mais quand c’est possible, elle boucle 5 kilomètres en bas de 17 minutes.

Son approche : une gestion équilibrée.

Joanie a le même entraîneur depuis des années, un coach qui sait que la course est importante, mais que les études le sont aussi. Son volume d’entraînement varie donc selon son volume d’études. En moyenne, on parle d’environ 75 km/semaine, dont des kilomètres qui s’additionnent tranquillement à coup de 100 mètres sur piste. Elle vise cinq entraînements par semaine : deux sorties d’intensité, toujours sur piste, une longue sortie et deux petits joggings « pour jouer dehors ».

Ce qu’elle dit de son approche : « Juste la course, ça ne fonctionne pas. Juste la médecine, ça ne fonctionne pas. Je pense que j’ai un bon équilibre, et je tripe comme ça. Je fais beaucoup de piste. On y court vite et on se mesure vraiment bien à soi-même. C’est toujours 400 mètres, et toutes les secondes comptent. Je suis jeune, c’est le temps de développer ma vitesse! Éventuellement, je prévois migrer vers de plus longues distances ».

Nombre d’années d’expérience de course : 6 ans

Les records personnels dont elle est la plus fière :
16’36 au 5 km du parc Lafontaine
4’21’’24 aux 1 500 m dans le cadre du Championnat canadien

Objectif 2015 : Améliorer mon classement au Championnat canadien (7e) et m’approcher du 4’18 aux 1 500 m.

Joan Roch – Transport actif extrême

Joan se rend à la course au boulot, une dizaine de kilomètres à l’aller, autant au retour, tous les jours et à longueur d’année. Ce qui a été simplement sa solution pour maintenir un certain volume de course à l’arrivée des enfants lui va bien : il a terminé premier au 160 km du Bromont Ultra, il a été le seul finissant des 160 km du Ultimate XC et il a fini parmi les 10 premiers coureurs à la course relevée du Trans-Martinique l’hiver dernier.

Son approche : minimaliste marginal

Il court selon ses sensations, il ne suit pas de programmes d’entraînement avec des phases d’entraînement distinctes, il n’est pas « coaché », il court en souliers minimalistes, il s’entraîne sur la route pour des courses sur trail et il ne mange que deux repas par jour.

Ce qu’il dit de son approche : « La course est maintenant complètement intégrée dans mon quotidien. Je cours tous les jours, sans me poser de question, je le fais, c’est tout. Mon approche, je l’ai trouvée par contrainte – avec trois enfants, je n’avais pas d’autres temps pour courir qu’en combinant sport et transport – et finalement, je n’ai jamais couru autant et je n’ai jamais été aussi performant ».
Nombre d’années d’expérience de course : 10e année de course

Les records personnels dont il est le plus fier :
16 h 10 (3e) aux 100 miles du Vermont en mai 2014
2 h 48 au marathon de Toronto en mai 2014

Objectif principal en 2015 : Ultra-Trail du mont Blanc, 168 km dans les Alpes.

Crédit: David Le PorhoDavid Le Porho – Coureur multidisciplinaire

On a beaucoup parlé des performances de David à la course en raquettes. David est toutefois d’abord et avant tout un coureur sur route. Son épreuve préférée? La chasse au chrono au marathon. L’été dernier à Berlin, il a bouclé l’une des dix meilleures performances québécoises de tous les temps au marathon avec un temps de 2 h 20.

Son approche : volume et variété

David court beaucoup. En haute saison, 160-180 km par semaine. Coaché par Dorys Langlois depuis quelques années, son volume est savamment et graduellement dosé. Il fait trois sorties spécifiques par semaines : un entraînement sur piste, un entraînement long tempo et une sortie fartlek. Autrement, des joggings variés qui incluent des sorties en sentier l’été et en raquettes l’hiver. Du repos? Pas souvent.

Ce qu’il dit de son approche : « On dit que je suis un touche-à-tout, parce que je fais des compétitions sur route : des 5 km au marathon, des courses en sentier – même des 100 kilomètres–, et des compétitions de course en raquettes. Mais mon objectif premier, c’est le marathon. Ce que je fais à côté, c’est pour le plaisir, mais c’est sûr que ma forme en profite alors les performances peuvent suivre! Je cours beaucoup, mais mes entraînements sont diversifiés. Beaucoup de mon volume se fait aussi en déplacement actif. C’est la seule façon pour trouver le temps de faire tout ce volume ».

Nombre d’années d’expérience de course : 15 ans

Les records personnels dont il est le plus fier :
2 h 20’23 au marathon de Berlin – le 2 h 20 me faisait rêver!
Champion du monde en course en raquettes en 2011 et 2012

Objectif 2015 : À définir, mais probablement le marathon de Sacramento en décembre, pour me permettre une petite pause d’ici là. Le calibre et le terrain y sont aussi intéressants, et c’est une belle destination!

Marie-Caroline Côté – Dosage

Marie-Caroline AIME la course : elle court avec le sourire, même quand ça fait mal. On l’appelle « l’endurance monster », parce que bien qu’elle ne court pas extrêmement vite (selon des critères élites), elle est capable « de se faire mal et de courir dans le rouge longtemps ». Sans surprise, son épreuve de prédilection est le marathon, qu’elle boucle en moins de trois heures. « Coachée » depuis bientôt dix ans par Jean-Yves Cloutier, l’auteur des livres Courir au bon rythme, elle adopte à 100 % cette approche plus conservatrice que la moyenne. Elle n’a rien du « coureur de longue distance solitaire » : elle adore le côté social de la course et choisit même ses itinéraires pour croiser d’autres passionnés. Son terrain de jeu favori? Le quadrilatère extérieur du parc Maisonneuve. »

Son approche : discipline conservatrice

Ce qu’elle dit de son approche : « Je ne cours pas plus de 100 kilomètres par semaine. Je veux courir encore à 70 ans! Je m’entraîne fort depuis longtemps, je persévère, et c’est la clé de mes performances, cette constance. Une semaine typique d’entraînement de marathon, c’est trois entraînements de qualité en intensité, et trois entraînements en endurance fondamentale, tout simplement! »

Nombre d’années d’expérience de course : 20 ans

Les records personnels dont elle est le plus fière :
2 h 55 au Marathon de Montréal
1 h 22 au demi-marathon de la Banque Scotia

Objectif principal en 2015 : gagner un marathon… et son rêve, gagner le Marathon de Montréal

Baghdad Rachem – Dévouement

Baghdad est un coureur professionnel. Il a commencé à courir à 10 ans en Algérie, et il court toujours depuis. Il a même été « lapin professionnel » pour le champion olympique Noureddine Morcelli à la fin des années 90. Réservé et concentré, il n’a aucun commanditaire et gagne sa vie en faisant des podiums et en récoltant leurs bourses.

Son approche : rigoureuse

Baghdad court en moyenne 150 kilomètres par semaine avec des pointes jusqu’à 200 kilomètres. Il fait de l’intensité, de l’endurance, des montées : il fait tout ce qu’il faut, en grand volume. Depuis peu, il privilégie aussi une journée de repos : « je vieillis ». Il participe à une compétition par semaine pendant la haute saison, mais certains podiums sont si faciles à aller chercher pour cet athlète de classe à part qu’il ne s’en fatigue pas.

Ce qu’il dit de son approche : « Il faut du volume pour devenir à l’aise. Autrement, tu souffres. La course, c’est ma vie. On ne peut pas tout faire, c’est soit la course, soit le travail. Plus tard, je vais travailler comme tout le monde. Là, je suis encore coureur professionnel, et je ne veux pas lâcher! C’est de moins en moins facile avec l’arrivée des petits jeunes, mais je dois juste travailler plus fort ».

Nombre d’années d’expérience de course : près de 30 ans

Les records personnels dont il est le plus fier :
14’25 km aux 5 km de Vaudreuil
29’20 aux 10 km Yonge Street à Toronto
1 h 06 au demi-marathon de Niagara Falls

Objectif principal en 2015 : à déterminer, mais une victoire d’une course majeure, avec un cachet intéressant.

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