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  • Crédit: Christian Lévesque

Escarpement d’Eardley : Grimper aux rideaux

Les amateurs d’escalade sont tombés de très haut dernièrement (façon de parler!) L’application du nouveau plan de conservation des écosystèmes du parc de la Gatineau réduit de 80% le nombre de voies d’escalade de rocher autorisées sur l’Escarpement d’Eardley. Et l’escalade de glace y est dorénavant interdite.

L’Escarpement d’Eardley constitue un paradis pour les grimpeurs : des falaises de 300 mètres offrant une très grande variété de voies. Il s’agit du seul site naturel de parois rocheuses d’escalade dans la grande région d’Ottawa, mais c’est aussi le refuge d’espèces floristiques et fauniques en péril.

C’est la Commission de la capitale nationale (CCN) qui s’occupe du parc, où l’on prêche d’abord pour la conservation puis l’offre récréative. Lors du dépôt de son plan directeur en 2005, la CCN envisageait de bannir l’escalade. Mobilisés, les adeptes forment alors la Coalition d'accès des grimpeurs d’Ottawa-Gatineau. Les pourparlers mènent à une entente : la pratique est autorisée sur 26 des 30 sites. Mais en mars dernier, le plan de conservation est déposé : finie l'escalade hivernale et les voies estivales sont réduites à un peu plus de 40, sur deux sites et quatre parois.

La Coalition d'accès des grimpeurs n’en revient pas : « Oui, on a un impact, mais il est minime et circonscrit. Limiter le tout à quatre parois, c’est extrême! », dit Joséphine Hénault, membre de l’exécutif de la Coalition, qui insiste sur le manque de communication de la CNN. La présidente du Club alpin du Canada (section Outaouais), Cindy Doyle, renchérit : « On a pourtant fait beaucoup pour discipliner la pratique et diminuer l’impact, comme en posant des ancrages fixes pour éviter le piétinement en haut des parois. C’est vraiment frustrant! »

La biologiste responsable de l’évaluation des sites d’escalade à la CNN, Catherine Verreault, avoue que les grimpeurs n’ont pas été impliqués : « Ce n’était pas une question de savoir quelles voies ils préfèrent, mais de déterminer quelles voies peuvent être permises dans le cadre de notre obligation légale de protéger les espèces en péril ». Le plan prévoit aussi d’interdire la motoneige, le deltaplane et restreindre les sentiers hors-pistes, l’équitation et les géocachettes. « On ne pouvait pas avertir tout le monde d’avance », dit Catherine Verreault.

La CCN s’est finalement assise avec la Coalition à la mi-mai : une paroi a été ajoutée à la liste permise pour un total d’une soixantaine de voies autorisées. Encore abasourdis, les grimpeurs espèrent d’autres négociations. Ouverte à une réévaluation à long terme, la CCN compte néanmoins sur leur collaboration pour aménager les sentiers.

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