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  • Photo : KRISTIN ELISABET GUNNARSDOTTIR / AFP

Un volcan est entré en éruption en Islande

Des geysers de lave en fusion continuaient d'illuminer le ciel islandais mardi, au lendemain d'une nouvelle éruption volcanique survenue au sud-ouest de Reykjavik après des semaines d'activité sismique.


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Cette nouvelle éruption, la quatrième en deux ans, a eu lieu à trois kilomètres d'une petite ville de 4000 habitants, Grindavik, évacuée depuis le 11 novembre après la déclaration de l'état d'urgence dans la région suite à une importante accumulation de magma.

La centrale géothermique de Svarstengi se trouve à deux kilomètres à l'ouest de l'éruption et fournit électricité et eau à environ 30 000 habitants de la région. Les autorités ont construit un mur de protection autour de l'installation après l'activité sismique en novembre.

L'éruption a commencé lundi à 22H17 (GMT) à la suite d'un tremblement de terre vers 21H00, selon l'institut météorologique islandais (IMO).

Les images de l'éruption diffusées en direct montrent des jets de lave orange vif s'échappant d'une faille, entourés de nuages de fumée rouge se détachant sur le ciel sombre du matin.

« Nos pensées vont (...) à la population locale (de Grindavík, NDLR), nous espérons le meilleur, mais il est clair qu'il s'agit d'une éruption considérable », a écrit sur Facebook la cheffe du gouvernement islandais, Katrín Jakobsdóttir.

La puissance de l'éruption « semble plutôt diminuer », a écrit l'IMO sur son site internet mardi matin.

« Que l'activité diminue déjà n'est pas une indication de la durée de l'éruption, mais plutôt du fait que l'éruption se stabilise », ajoute l'institut.

La fissure mesure environ 4 kilomètres de long, bien plus longue que lors de la dernière éruption de l'été.

« Nous attendons maintenant de voir ce que les forces de la nature nous réservent » a écrit le président islandais Gudni Johannesson sur X (ex Twitter). Il a ajouté que la protection des vies et des infrastructures était la priorité.

Selon l'IMO, le code couleur de l'aviation était passé au rouge, avant de rapidement repasser à l'orange en l'absence de nuage de cendres.

Photo : MARIA STEINUNN JOHANNESDOTTIR / AFP

« Pour le moment, il n'y a aucune perturbation aux arrivées ou aux départs à l'aéroport de Keflavik », a précisé durant la nuit sur son site internet l'opérateur des aéroports islandais ISAVIA, le trafic étant relativement faible à cette heure tardive. 

Nouveau cycle d'activité volcanique?

Toutes les routes autour de Grindavík sont fermées et doivent le rester au cours des prochains jours, a annoncé la police sur Facebook, précisant que la population ne court aucun danger en l'état actuel.

En 2021, 2022 et en juillet dernier, les éruptions volcaniques, dans un secteur inhabité des environs, étaient devenues des attractions touristiques majeures, attirant près de 680 000 visiteurs, selon l'Office du tourisme islandais.

Le chef de la protection civile et de la gestion des urgences en Islande Vídir Reynisson a prévenu que cette nouvelle éruption « n'est pas une éruption touristique et vous devez l'observer de très loin », à la télévision publique locale RUV.

En octobre, des signes d'un gonflement du sol avaient été détectés près du Lagon bleu (Blue Lagoon), célèbres bains chauds aux eaux turquoise très prisés des touristes. Le site avait partiellement rouvert dimanche.

Jusqu'en mars 2021, la péninsule de Reykjanes, au sud de la capitale Reykjavik, avait été épargnée par les éruptions pendant huit siècles.

Depuis, il y en a eu deux autres, en août 2022 et juillet 2023, signe, pour les volcanologues, d'une reprise de l'activité volcanique dans la région.

D'après les vulcanologues, le nouveau cycle dans la péninsule pourrait durer des dizaines années.

Trente-trois systèmes volcaniques sont considérés comme actifs dans ce pays de feu et de glace, région la plus volcanique d'Europe.

« Aucun pays mieux préparé »

Le 11 novembre, les habitants de Grindavik avaient été évacués par précaution après des centaines de séismes provoqués par le déplacement du magma sous la croûte terrestre, un signe potentiellement avant-coureur d'une éruption volcanique.

Le 13 novembre 2023 à Grindavik / Photo : KJARTAN TORBJOERNSSON / AFP

 

Bâtiments et routes de la ville ont été largement endommagés par cette activité sismique.

« Aucun pays n'est mieux préparé aux catastrophes naturelles que l'Islande », avait affirmé la Première ministre le 18 novembre.

En 2010, le volcan Eyjafjallajökull, dans le Sud de l'île, avait été à l'origine de la plus forte perturbation du trafic aérien en temps de paix. Un titre depuis effacé des tablettes par la pandémie de Covid-19.

D'autres volcans, comme Askja dans les hauts plateaux inhabités du centre de l'Islande, ont récemment montré des signes d'activité.


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