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  • Lamas dans la Cordillère des Andes © Pavel Svoboda Photography / Shutterstock

Pampalarama, un balcon sur le lac

Notre collaboratrice Nathalie Schneider, a rejoint la Bolivie dans le cadre du Défi Blogueurs d'Explorations en terres solidaires de Village Monde. Voici ses premières impressions.

Vous vous croiriez perdus dans les montagnes reculées de la Bolivie, vous n’êtes qu’à 1h15 du centre-ville de La Paz, dans le district rural d’Hampaturi. C’est la mine qui fait vivre les gens au pied de la cordillère de La Paz depuis toujours, mais une mine, ça ouvre et ça ferme; pas question de laisser les fluctuations boursières dicter votre destin.

En 2009, la communauté autochtone Chakaltaya se lance dans le projet Pampalarama, un écolodge qui voit le jour grâce aux fonds de La Paz Maravillosa, l’agence municipale consacrée au développement touristique et à l’implication du CECI, le centre d’étude et de coopération internationale. À 4400 m d’altitude, l’endroit a tout pour séduire les citadins en quête de la retraite parfaite: les seuls habitants qu’on y dénombre sont les 32 familles de la communauté chikaltaya et leurs lamas broutant paisiblement au pied d’une chaine de hautes montagnes enneigées. Aujourd’hui, seuls 25% des glaciers subsistent à l’ère moderne, et faune et flore subissent les affres de la pollution de La Paz et des changements climatiques. Mais en vertu de l’«État plurinational» promulgué par le président Moralès, les nations autochtones évoquent désormais leurs droits ancestraux pour empêcher les minières de s’installer à Pampalarama. Et proposer, du même coup, des alternatives comme le microtourisme.

Pampalarama © Nathalie Schneider

Car l’endroit est, selon toute apparence, le spot idéal pour se consacrer à la contemplation du monde. Aucune agitation ne vient briser l’équilibre local. On raconte même que les lamas en liberté rentrent seuls, le soir venu, dans leur étable. «National Geographic est venu ici en 2016, explique Raul Perez Albrecht, le directeur général du secteur touristique municipal. Ils ont élu l’endroit comme l’un des meilleurs au monde où passer une nuit! » En plus des visiteurs locaux, Brésiliens, Argentins et Chiliens répondent plutôt bien à l’appel à Pampalarama, mais les 3000 visiteurs annuels ne suffisent pas à rentabiliser l’auberge. «La clé, c’est la promotion, insiste Roberto Pomea. Il faut faire venir des touristes d’Europe, du Canada». Et c’est une question de survie : la petite dizaine de personnes qui travaillent en périphérie de l’écolodge au salaire minimum parviennent à faire vivre 10 familles. Il y a bien Terres andines, une agence de voyage française spécialisée dans cette partie du monde, mais les groupes sont rares et, au bout du compte, les affaires avec les Français, réputés pour casser les prix, sont peu lucratives. «Les Aymaras doivent devenir des entrepreneurs, martèle l’administrateur de Pampalarama. Ils doivent défendre le modèle d’affaires de l’entreprise communautaire qui n’existe pas dans ce pays.» Une idée à explorer quand on sait que c’est précisément la mise en commun des outils et des expertises qui sert de modèle aux nations autochtones de Bolivie. 

Info : www.pampalarama.com

L’auteure remercie Village monde, le programme Uniterra du CECI, la Fondation Air Canada pour leur aide précieuse à la réalisation de ce reportage. 


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