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Comment bâtir l'avenir du tourisme et du plein air ?

C’est sur fond de COP26 qu’a eu lieu le tout premier Symposium tourisme durable Québec, en novembre 2021. L’objectif : préparer la transition du milieu touristique, plein air compris, dans une perspective de développement durable. Petit compte rendu.

À l’heure où le tourisme renaît de ses cendres, l’enraciner dans le développement durable s’impose comme une nouvelle étape nécessaire, d’autant qu’après la baisse des émissions de gaz à effet de serre observée durant la pandémie, voilà que les taux reviennent au niveau de 2019.

Un constat : l’incidence du tourisme pèse lourd sur cette courbe en croissance, notamment en raison du transport. Inévitablement, des questions s’imposent : faut-il arrêter de voyager ? Ou alors voyager autrement ?


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La durabilité doit être la nouvelle norme du tourisme, clame l’Organisation mondiale du tourisme. En clair, l’expérience touristique ne doit pas se faire aux dépens de l’expérience climatique, et il importe qu’elle vise la carboneutralité. Or, ce plaidoyer semble entendu et compris par nombre d’acteurs et de consommateurs québécois, mais il passe mal la frontière des bonnes intentions. Comment arrimer ces beaux principes à la réalité ? C’était le point central dun symposium, organisé par Tourisme durable Québec, qui s’est tenu autour d’entrepreneurs, de gestionnaires et de consultants d’ici et d’ailleurs.

Changer ses pratiques peut ainsi, à long terme, permettre de réduire ses coûts. Encore faut-il investir dans des technologies propres et intégrer de nouvelles procédures... C’est la mission du Plan d’action pour un tourisme responsable et durable, annoncé cette année par le ministère québécois du Tourisme afin de faire entrer ce secteur dans l’économie circulaire, grâce à une enveloppe de 30 millions de dollars. Ce plan recommande notamment d’inscrire le tourisme de nature « dans une approche d’écotourisme » : respect du milieu naturel et retour des retombées économiques dans les caisses de la communauté.

Les entreprises touristiques peuvent aussi prétendre au Fonds Écoleader, un soutien financier et technique qui aide les gestionnaires à établir un diagnostic et un plan d’action ciblé : efficacité énergétique, réduction des déchets, compensation carbone des déplacements, etc. Au Québec, plusieurs pourvoiries en bénéficient, tout comme des sites comme Le Baluchon Éco-villégiature, qui planche sur un projet énergétique à partir de la biomasse.  

Un autre bon coup vert : les Navettes Nature, qui offrent le transport collectif en bus vers des parcs nationaux périurbains. « Outre l’aspect écologique, ce service a aussi une dimension sociale qui permet aux Québécois et aux touristes de socialiser », explique Catherine Lefebvre, fondatrice de ces « Na-Na ». Prochain défi : électrifier le parc d’autobus.


© Page Facebook de La Navette Nature

Inspiré par la consommation responsable, le collectif français Voyageons autrement a pour sa part présenté le principe des « 4 R » du tourisme de demain, gages de sobriété : refuser (ne pas voyager), réduire (moins loin et moins souvent), remplacer (opter pour le bio, les produits locaux ou la motricité humaine) et recycler (transformer de vieux modèles pour des solutions de rechange socialement acceptables : coopératives, mutualisation des entreprises, etc.).

« Le zéro déchet ou le 100 % durable n’existe pas, fait valoir Florie Thielin, de Voyageons autrement, mais on peut trouver des solutions pragmatiques, comme inciter les stations de ski à offrir une réduction du prix de la passe journalière à ceux qui font du covoiturage » (avec le service AmigoExpress, par exemple).


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En France, on observe aussi des offres touristiques durables tels les « tiers-lieux », des auberges gérées en coopérative qui impliquent tous les acteurs locaux d’un territoire pour forfaitiser le tourisme : restauration, lieux culturels, accès aux sites de plein air, etc.

« Collaboration » semble donc être le maître mot pour instaurer des résultats probants en matière de durabilité : tous les acteurs du tourisme et du plein air doivent apprendre à travailler ensemble pour viser un même objectif. À condition, bien sûr, que les gestionnaires et les entrepreneurs en montrent la voie.


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