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  • © Courtoisie François-Xavier Bleau

10 choses à savoir sur le trek du camp de base de l’Everest

C’est un trek mythique et très populaire – trop, diront certains – qui emmène les randonneurs du monde entier au pied du géant himalayen. François-Xavier Bleau, guide de randonnée chez Karavaniers et organisateur de voyage depuis 20 ans, livre 10 infos, conseils et anecdotes à lire avant de vous lancer dans cette aventure.


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1. Plusieurs itinéraires possibles


Le Renjo La © Courtoisie François-Xavier Bleau

« Trois vallées peuvent mener à l’Everest : le Khumbu, qui est la voie classique ; la vallée des glaces de Gokyo ; la vallée de Thame. Les vallées se rejoignent en passant par deux superbes cols : le Renjo La et le Cho La. On peut ainsi jouer avec l’itinéraire. Si vous voulez vous rendre directement au camp de base, vous empruntez le chemin commun. Mais, si vous êtes un bon marcheur et que vous avez un peu de temps, vous pouvez passer par les cols. »


2. Du camp de base de l’Everest... on ne voit pas l’Everest!


L'Everest depuis le Kala Patthar © Courtoisie François-Xavier Bleau

« Beaucoup de gens sont surpris et s’attendent à pouvoir admirer le Toit du Monde depuis le camp de base. Pour cela, il faut se rendre à 3 heures de marche au village de Gorak Shep, puis monter le Kala Patthar (5 643 mètres d'altitude). On a la plus belle vue sur le sommet de l’Everest. C’est superbe, surtout au moment du coucher du soleil. »


Coucher de soleil sur l'Everest © Courtoisie François-Xavier Bleau


3. Quand y aller?


© Sebastian Pena-Lambarri, Unsplash

« Il y a deux saisons : au printemps, entre mars et début mai, puis à l’automne, entre octobre et novembre. Pourquoi? Pour éviter en été la mousson que l’on retrouve sur tout le sous-continent indien. Elle écrase le climat avec de fortes chaleurs et beaucoup d’humidité. »


4. Avoir une bonne forme physique


Le sommet du Gokyo Ri © Courtoisie François-Xavier Bleau

« Cela prend entre 13 et 15 jours de marche pour la version la plus courte. C’est un trek de 2 semaines, à marcher quotidiennement. Cela s’adresse donc à des gens actifs. Certes, le corps s’adapte à force de marcher, mais il faut quand même avoir une bonne base physique. Il faut aussi prendre en compte l’altitude. Dès le deuxième jour, on évolue à 3 400 mètres d'altitude. Il faut s’attendre à avoir de petits inconforts : la fameuse toux du Khumbu à cause de l’air sec ou bien un léger mal de tête. Il faut se demander : "Suis-je prêt à randonner dans ces conditions?" Cela prend de l’endurance à tous les niveaux. D’où l’importance de faire affaire avec des agences spécialisées et professionnelles pour s’acclimater, petit à petit. »


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5. Vous pouvez dormir en lodge ou en camping


© Adobe Stock

« Il existe deux types d’hébergement sur ce trek, peu importe l’itinéraire : les lodges et les tentes de camping. Chacun a ses avantages et ses inconvénients. À vous de choisir!

En lodge, le confort de ces infrastructures est agréable, avec de bons standards à des altitudes plus basses (moins de 4200 m d’altitude). C’est moins le cas dans la vallée de Tame, plus rudimentaire et précaire, où je recommande plus le camping. Dans les lodges, il y a toujours une salle commune chauffée à la bouse et à la paille, tandis que les toilettes sont à l’extérieur.

Le camping nécessite plus de logistique humaine pour transporter le matériel. C’est donc un peu plus cher. Mais cela permet de contrôler la qualité, toujours égale, de ton environnement de dodo. C’est aussi le cas de la nourriture, avec des cuisiniers habitués à l’hygiène et aux gouts des randonneurs occidentaux. »


6. Ça mange quoi un randonneur en route vers le camp de base?


© Courtoisie François-Xavier Bleau

« On ne voyage pas au Népal pour la gastronomie, mais on s’en sort quand même très bien. La nourriture est là-bas principalement végétarienne. On spécifie quand il y a de la viande avec la mention "non vege".

En lodge, on retrouve un menu avec toujours les mêmes choix, aux influences indiennes et chinoises : le Chao men (plat de nouilles), le Sherpa stew (ragout), les momos (raviolis bouillis ou frits), le Dal bhat (riz aux lentilles, qui peut être accompagné de cari de légumes), des pizzas et des pâtes (toujours décevants).

On retrouve aussi la cuisine locale, à base de pomme de terre. On peut ainsi se faire une poutine népalaise, avec des patates, du fromage de yak et un sachet de sauce amené du Québec! »


7. Prendre l’avion, c’est une aventure en soi


© Siddharth Jadhav, Unsplash

« Le vol Katmandou-Lukla devrait être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est toute une aventure! Un avion de 16 places qui se pose sur une piste inclinée à 25 degrés pour forcer les appareils à s’arrêter ou les aider à décoller. Il fait souvent partie des listes d’articles "scariest flights" sur internet, mais ce n’est pas si dangereux. Les pilotes sont des machines et se posent/décollent à des fréquences incroyables. C’est un vol de brousse, ça peut brasser. On vole à vue, au-dessus des montagnes, donc il faut s’attendre à des possibles délais et retards. Ça fait partie de la culture népalaise.»


8. Un trek qui peut se faire de plein de manières


© Courtoisie François-Xavier Bleau

« Vous pouvez y aller avec une agence spécialisée en tourisme d’aventure. Vous pouvez aussi faire affaire avec une agence locale népalaise. Enfin, c’est également possible de le faire par soi-même, en engageant notamment des porteurs. Cela demande toutefois d’être bien organisé et de passer à travers la paperasse locale. »


9. Une expérience culturelle unique


© Courtoisie François-Xavier Bleau

« Évoluer sur les sentiers du Népal, ce n’est pas juste marcher, c’est aussi vivre une expérience olfactive et sonore unique. Admirer l’immensité des vallées, ressentir la sensation des hautes montagnes. Entendre le bruit des yaks qui nous réveillent le matin. Humer le cèdre brulé lors des cérémonies religieuses. Entendre les prières et les mantras, près des monastères. Cela crée une vibration et une énergie, renforcées par les instruments. Vous êtes dans un exotisme profond. L’immersion est totale! »


10. Randonner pour décrocher


François-Xavier Bleau avec la famille de Dawa tenzing Sherpas (guide local) au village de Thamo © Courtoisie François-Xavier Bleau

« Au cours de votre trek, vous apprendrez à ne rien faire. On marche 3 à 4 heures par jour. Le reste du temps, on se repose, on lit un livre, on visite le village, on joue aux cartes, etc. Beaucoup de gens n'en profitent pas pour décrocher et restent connectés avec l’internet Wi-Fi. C’est dommage. Je lance un défi : 15 jours de trek sans regarder votre cellulaire. Une occasion rêvée de décrocher! »


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Commentaires (1)
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Yodabee - 31/03/2022 11:05
J'ai fait ce trek en 2009 à 64 ans et j'ai beaucoup apprécié cet article avec lequel je suis totalement en accord.