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  • Crédit: FRANCOIS VAN MALLEGHEM

3 questions à Derek Hatfield

Derek Hatfield n’a pu dompter les puissantes vagues du Pacifique. Sa première participation au Vendée Globe (la célèbre course à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance autour du monde) s’est terminée par un bris sur le mât de son bateau nommé « Spirit of Canada » après 45 jours en mer. Oscillant entre la joie d’avoir participé à la plus célèbre course de voile et les regrets de l’avoir terminée, le navigateur canadien a bon espoir d’y retourner en 2012.

Qu'est-ce qui vous a poussé à participer au Vendée Globe?

Je voulais faire un autre tour du monde, et depuis quelques années, mon but était de participer à cette course mythique. Mon expérience prouve que le Vendée Globe reste une course fantastique même si mon parcours s’est avéré désastreux au final. Ça fait partie de la légende de la course. On s’attendait à beaucoup d’abandons au départ, mais j’espérais ne pas en faire partie. Mais bon, c’est le sport…

Qu’est-il arrivé?

Beaucoup de malchance. Une grosse vague a déferlé sur le bateau et j’ai senti que quelque chose se brisait. Le mât s’est cassé et n’était plus très mobile, mais il tenait encore. Je me trouvais alors au sud de l’Australie et j’ai tenté de le réparer. En vain. J’ai alors dû abandonner la course et regagner la terre ferme à Hobart, une île du sud de l’Australie. Ça m’a pris six jours pour y arriver! À ce moment-là, j’étais choqué parce que ma course s’est arrêtée si soudainement. Quand j’ai vu que je ne pourrais pas réparer les dégâts sans assistance, je savais que c’était fini. Je me suis  dit : « C’est un cauchemar, je vais me réveiller! ». En fait, avec les jours, je me sentais plus malheureux pour l’équipe à terre et mes commanditaires que pour moi-même. C’est dommage parce que, à ce moment-là, je remontais sur les autres concurrents après mon départ catastrophique. Dès le début, j’ai dû revenir aux sables d’Olonne, le point de départ, pour des réparations. Je suis reparti après quatre jours! Ensuite, j’ai eu des problèmes d’électricité que j’ai pu réparer en naviguant. Une fois tous les problèmes réglés, j’ai avancé beaucoup plus vite. Mais ça n’a pas duré longtemps… Ce qui m’a manqué, c’est une bonne préparation. J’ai passé beaucoup de temps à trouver des commanditaires et de l’argent au lieu de naviguer et de m’entraîner pour la course. Du coup, nous n’avions pas toute la préparation nécessaire. La voile est un sport qui coûte cher et qui n’a pas forcément une grande reconnaissance au Canada.

Quels sont vos projets maintenant?

Le bateau est en plutôt bon état. L’« Algimouss Spirit of Canada » est très performant à mes yeux. Mais je vais quand même y faire quelques modifications, notamment sur l’électronique qui m’a joué beaucoup de tours. À court terme, il nous faut aussi trouver d’autres commanditaires pour faire de nouvelles courses. Là, je rentre en France pour récupérer du matériel et pour me dire que j’ai réussi à finir le tour du monde… même si ça ne compte plus au classement.  J’espère faire la transat Jacques Vabre, la course transatlantique entre le Havre en France et l’Amérique du Sud qui aura lieu en novembre prochain. L’année suivante, il y a la course des 5 océans, la plus ancienne course autour du monde. Elle se déroule en cinq étapes à travers tous les océans du globe. Ensuite il y aura le prochain Vendée Globe en 2012, qui n’est pas si loin. Je compte bien y participer et cette fois, je veux aller au bout!

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