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Chercher le courant

Gagnant du prix du public aux récentes Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal, Chercher le courantse sert d'une expédition en canot sur la rivière Romaine pour s'interroger sur le bien-fondé de nos choix énergétiques

Comment l'idée du film Chercher le courant vous est-elle venue?

Nicolas Boisclair : J'ai été en partie inspiré par la télé-réalité Destination Nor'Ouest [émission diffusée à TVA en 2006 qui racontait un périple en canot rabaska], pas tant au niveau de la formule éditoriale que de celui de la portée éducative. L'aventure est un contexte souvent propice à la réflexion sur des enjeux importants. L'idée de descendre la Romaine avant qu'elle ne soit transformée à tout jamais par le mégaprojet hydroélectrique me semblait être une opportunité de se pencher sur la manière dont nous envisageons l'avenir énergétique au Québec.

Alexis de Gheldere : Nous nous sommes rencontrés en 2005, alors que Nicolas avait organisé un voyage de « conscientisation » sur la rivière Rupert, elle-même sous la menace d'un projet énergétique. J'y avais tourné des images qui, par la suite, ont été reprises pour un télédocumentaire. Rapidement, nous avons décidé de combiner nos compétences pour mettre sur pied le projet de film.

 

D’où vient cette passion pour l’eau?

NB : Ma passion pour le plein air (canot, vélo, montagne) s'est longtemps mélangée avec le militantisme écologique. Mais après un certain temps, j'ai constaté qu'en étant ouvertement engagé envers une cause, on est tout de suite étiqueté et l'on prête alors le flanc au discrédit. J'ai donc décidé d'étudier à l'université en pédagogie de l'environnement, question de mieux convaincre en faisant plus appel à l'objectivité.

AdG : Jadis, mon père a travaillé comme ingénieur sur le projet de la baie James et m'y avait emmené alors que j'avais 15 ans. Sans y avoir vécu une supposée épiphanie, j'ai gardé de cette visite un intérêt particulier pour la chose hydroélectrique, qui m'a suivi jusqu'en Afrique de l'Ouest où j'ai voyagé pour ma formation autodidacte d'aspirant documentariste.

 

Qu'espérez-vous que l'on retire de votre film?

NB : Notre propos est de démontrer que la stratégie d'accroissement de la production hydroélectrique est non seulement préjudiciable à l'environnement, mais aussi à notre économie sur le long terme. Mais je souhaite surtout que les gens puissent retenir le côté optimiste du film et les solutions tangibles qui y sont proposées.

AdG : On ne voulait pas tomber dans le côté émotif des choses, mais force est d'admettre que bien des spectateurs se retrouvent avec le sentiment de s'être fait « passer un sapin » par nos décideurs. J'espère tout de même que l'on retienne l'aspect factuel de notre démarche, mais j'avoue être ému par la réaction des gens!

 

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