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  • Crédit: Dudarev Mikhail

Alexandra Cousteau : se battre pour protéger l’eau

Le nom de Cousteau est synonyme d'exploration sous-marine. En tant que fille et petite-fille de deux des plus célèbres explorateurs (Philippe, son père et Jacques, son grand-père), il n'est pas surprenant qu’Alexandra Cousteau possède une telle soif de découverte. Depuis des années, elle explore la planète pour comprendre comment l'eau relie les quatre coins de notre monde. Grâce à son expertise et son enthousiasme, elle apporte une perspective fraîche sur l’enjeu de l'eau, qui s’approche tranquillement d'un point de crise.

Quel est à ce jour le principal problème par rapport à l’eau dans le monde?

De mon point de vue, c’est le fait que les gens sont très peu renseignés sur les systèmes dont on dépend. On connait les problèmes de pauvreté et de pollution, mais on ne regarde pas les problèmes qui ont trait à la quantité d’eau que l’on consomme ni à la qualité de cette eau. Et c’est cela le plus gros problème : faire comprendre aux gens que l’ont fait partie intégrante du cycle de l’eau et que nous devons le protéger, de sa source jusqu’à la mer.

Ce qui revient à dire que nous devons continuer à modifier nos habitudes de vie.

Oui. Tu te rappelles quand on disait « ferme le robinet quand tu te brosses les dents », c’est très bien de le faire, mais ça ne nous fait pas prendre conscience d’où vient cette eau et où elle va ensuite. Quand on examine ce cycle en entier, on comprend où sont les menaces et les solutions dans chaque municipalité. Et ça, c’est un message encore plus important que de simplement fermer le robinet, car chaque endroit est différent : en Arizona, c’est important de fermer son robinet, à Montréal, plus ou moins puisqu’il y a beaucoup plus d’eau.

Pourtant, vous dites qu’au Canada, on dépense beaucoup trop d’eau…

Dans les industries, l’agriculture, les municipalités… tout le monde dépense trop d’eau. On peut utiliser l’eau comme une ressource primordiale pour développer une société prospère, mais aucune génération ne peut détruire la ressource qui servira à la prochaine. Quand vous transformez des lacs immaculés en véritables baignoires où l’on va se faire bronzer, vous détruisez cette ressource. C’est catastrophique et vraiment désolant!

C’est probablement dû au sentiment que nous possédons tellement d’eau que nous n’y faisons pas aussi attention qu’ailleurs dans le monde.

Oui, c’est le mythe de l’abondance. Et quand je regarde vos étudiants qui tapent sur des casseroles pour une augmentation de 300 $ par année, ça me désespère. Je ne sais pas ce que ça prendrait pour qu’on tape sur des casseroles pour protéger l’eau! Peut-être qu’il faudrait que les gens paient de leurs poches le coût de l’eau, ou bien qu’une véritable catastrophe se produise pour prendre conscience de sa valeur réelle.

Est-ce que le fait de porter un nom de famille célèbre aide à faire passer ce message de préservation de l’eau?

Oh oui! Je pense que les gens ont encore tellement d’amour pour mon grand-père que ça les intéresse encore. Et ceux qui sont plus jeunes et qui ne l’ont pas connu, ils trouvent génial qu’une nana fasse ce que je fais! Plusieurs personnes me soutiennent pour différentes raisons, mais être une Cousteau ne nuit vraiment pas.

Mais ça doit ouvrir certaines portes pour obtenir tout le financement nécessaire pour soutenir votre cause?

C’est toujours difficile d’obtenir du financement. Et avoir des partenaires comme Revo pour faire des donations et parler de notre cause dans leurs campagnes marketing et dans toutes leurs communications. Ils connaissent la cause, la supportent tout en étant très orientés vers l’écologie et le fait de faire des affaires d’une manière renouvelable.

Vous avez sorti votre téléphone mobile tantôt pour regarder la provenance des poissons sur le menu après avoir demandé au chef d’où ils venaient. Est-ce l’un de ces gestes quotidiens que vous recommandez de faire?

Oui, ce sont des outils qui existent pour faire des choix éclairés. C’est important de poser des questions pour savoir d’où vient la nourriture que l’on consomme. On la met dans notre corps! On participe à cette chaîne alimentaire et si l’on ne pose de questions, personne ne va y faire attention et l’on fait alors partie du problème. Pour ma part, je ne mange pratiquement plus de poisson, ni de bœuf tellement leur empreinte écologique est importante.

S’il y avait une chose à faire pour améliorer la cause de l’eau, quelle serait-elle?

Renseignez-vous pour savoir d’où votre eau provient. De quel bassin versant? Comment arrive-t-elle dans votre vie et où s’en va-t-elle? Trouvez qui sont les gardiens de l’eau dans votre localité, quels groupes se battent pour préserver cette ressource et appelez-les! Demandez-leur quels sont les problèmes, comment pouvez-vous les aider? Ce n’est pas juste de donner de l’argent qui est important; c’est aussi de donner de son temps, de signer une pétition, de participer à un nettoyage, d’en parler à votre famille et vos amis. C’est ça qu’il faut faire!

Encore plus
alexandracousteau.org
Seafood Watch App (montereybayaquarium.org)

Ce reportage a été réalisé grâce à Revo (revo.com)

 
 
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