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7 livres pour sortir, partir ou découvrir le monde

À l’approche de Noël, Espaces a recensé quelques ouvrages qui traitent de plein air, d’aventure et de voyage. En voici sept qui ont retenu notre attention.


1. Les 150 plus beaux sites de plein air du Québec, ou presque

Il est toujours risqué de claironner haut et fort qu’on a trouvé les sites les plus épatants qui soient, car une part de subjectivité ne peut qu’entacher cet exercice – et, partant, on prête flanc à la critique.

Il en va ainsi de ce récent recueil publié par Ulysse, où on présente surtout la liste de tous les parcs nationaux (cela allait de soi), plusieurs parcs régionaux (une vingtaine) et quelques parcs-nature. Mais peut-on vraiment citer le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation et le Centre nature de Laval tout en omettant le bucolique parc-nature du Bois-de-L’Île-Bizard? Mentionner les autoroutes neigeuses du « fabuleux domaine skiable » [sic] de Bromont mais effleurer tant de sites de ski de rando alpine et de ski hors-piste, tous deux en plein essor, jusqu’à passer outre Murdochville et le mont York? Aborder timidement le fatbike et oublier Empire 47 ou les Sentiers du Moulin, y compris pour le vélo de montagne?

Bien des tronçons de la Route verte et certains itinéraires cyclables (la piste Jacques-Cartier/Portneuf, le Sentier des Voyageurs…) auraient d’ailleurs pu s’immiscer dans ce recueil, en lieu et place du parc Michel-Chartrand ou du Zoo Écomuseum, tout comme certaines rivières – à commencer par la Magpie, de classe mondiale et encensée par National Geographic. Du reste, aucun site de Eeyou Istchee/Baie-James n’a trouvé preneur dans ce livre.

Cela dit, celui-ci permet néanmoins de faire de chouettes découvertes et on y aborde des sites pas toujours connus et qui gagnent à l’être (le parc Kiskotuk, le parc Récré-Eau des Quinze, les collines Kékéko, la réserve de la Forêt-la-Blanche, le Valinouët…), l’ouvrage est joliment et abondamment illustré et il a l’avantage de pouvoir faire naître quantité d’idées de sorties en plein air, regroupées par saisons. Il aurait simplement fallu l’intituler « 150 sites de plein air à essayer au Québec ». (G. L.)

  • Les 150 plus beaux sites de plein air du Québec, Collectif, Ulysse, Montréal, 2022, 256 p., 40 $

2. En France, dans les pas de Stevenson

Quand le célèbre écrivain écossais Robert Louis Stevenson (L’île au trésor, Dr. Jekyll et Mr. Hyde…) part randonner en France en 1878, entre l’Auvergne et le Languedoc, il cherche d’abord à oublier un chagrin d’amour qui le pèse. Mais au terme des 270 km parcourus avec son ânesse Modestine, il publiera le récit de ses pérégrinations sous le titre Voyage avec un âne dans les Cévennes, et il créera une sorte de précédent auprès de bien des adeptes de longue rando. L’itinéraire qu’il a emprunté est devenu un sentier de Grande Randonnée (le GR70), et l’auteur Thierry Soulard s’en est inspiré pour publier ce livre rempli de références culturelles, de détails anecdotiques et d’un volet pratique, pour préparer ses vacances sur cet itinéraire de rando devenu mythique en France.

  • Sur le chemin de Stevenson, par Thierry Soulard, Éditions Larousse, Paris, 2022, 128 p., 30 $
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3. Dormir en pleine nature, mais pas à la dure

Ça ne s’est pas arrangé avec la pandémie, cette propension à vouloir passer la nuit en des lieux isolés, sur un site unique et méconnu, dans un endroit loin des masses et à l’abri des foules, mais toujours près de la nature. Non seulement cette tendance précovidienne s’est maintenue, mais les pleinairistes en redemandent. Et c’est pour eux que Lonely Planet vient de publier un recueil de « 200 lieux d’exception en Europe pour rêver sous les étoiles ». Abondamment et justement illustré, truffé de conseils et de trucs pratiques, cet ouvrage est une mine d’or d’idées, pas seulement pour dégoter un hébergement hors normes mais aussi pour envisager des itinéraires et des séjours actifs, un peu partout dans tous les dehors du Vieux-Continent. À partir d’un bivouac, d’un écolodge insolite, d’un bothie (hébergement en libre accès) écossais, d’un tonneau de cidre devenu chambre douillette ou d’un refuge postmoderne agrippé à un arbre, on se plaît à imaginer un séjour de kayak itinérant, un parcours de cyclocamping piqué de baignades sauvages ou d’une randonnée ponctuée d’aurores boréales. Bref, voilà un chouette bouquin qu’on prend plaisir à potasser lentement mais sûrement, en rêvant à ses prochaines vacances.

  • Dormir en pleine nature, Collectif, Lonely Planet, 1ère éd., Paris, 2022, 280 p., 30 $

4. Roukie au Costa Rica

Après les Îles-de-la-Madeleine, Roukie part en cavale à l’étranger, cette fois au Costa Rica, toujours en compagnie de sa mère voyageuse – notre collaboratrice Marie-Eve Blanchard. Mais ce n’est pas parce que toutes deux atterrissent au pays des paresseux qu’elles se tournent les pouces : pendant que sa maman bosse ferme, Roukie-la-préado profite à fond de la « petite Suisse d’Amérique centrale », entre aventures, énigmes à résoudre, cours de surf et immersion en espagnol. Deuxième opus d’une série de romans d’aventure, de découverte et d’apprentissage, ce nouvel ouvrage promet lui aussi d’«offrir aux jeunes lecteurs une fenêtre sur le monde» tout en les invitant à «entrevoir la part d’enseignement que les différentes destinations et leurs particularités peuvent leur apporter».


5. La voix des sentiers

Dans ce recueil de récits, l’auteur voyage et marche pour saisir la pensée des écrivains qui l’ont inspiré autant que pour essayer de se comprendre lui-même. Il passe ainsi du mont Royal aux Laurentides, gravit le Pico aux Açores et s’attaque au mont Katahdin – comme Henry David Thoreau – puis s’immisce dans la toundra du Nutshimit (« l’intérieur des terres ») avec les poèmes de Joséphine Bacon. Amoureux des sentiers, de littérature et de philosophie, il incite et invite le lecteur à parcourir le monde pour l’observer et apprendre à l’aimer.

  • La voix des sentiers, par Louis Letiecq, L’Index, Montréal, 2022, 180 p., 19 $

6. Le bout de la route, jusqu’au bout d’un monde

Comme son titre l’indique, ce livre porte davantage sur les chemins carrossables que sur les sentiers et rivières auxquels ils donnent accès. Mais « le Nord est une route du dehors » comme l’écrit Monique Durand, et au cours de ce long road trip relaté sous forme de journal de bord entrecoupé d’une correspondance à sens unique avec une amie disparue, elle emprunte ainsi les routes 138, 389, 500 et 510. En un mois, l’auteure complète une longue boucle de 3000 km partant de Baie-Comeau, traversant le Moyen-Nord québécois puis le Labrador terre-neuvien, avant de rejoindre Blanc-Sablon et de rentrer par bateau jusqu’à Kegaska, en faisant escale dans toutes les communautés de la Basse-Côte-Nord.

Portés par une plume juste, empreinte de finesse et de joliesse, ses mots fleurent bon la résine d’épinette, trempent dans les pliures de la forêt, nous font sentir le gros cœur de ce pan de pays qui pulse et dont on devine jusque dans ses fibres les courants telluriques, pour la paraphraser. Monique Durand assure avoir besoin de la route comme d’une île déserte, comme si elle lui redonnait un centre et que son « tracé ordonnancé mettait de l’ordre ». Après les tracés routiers, elle monte à bord du train des neiges pour Schefferville, ce « capharnaüm offert aux nuages avec ses rues défoncées », mais où « le diamant de la lumière du Nord vous lave de tout ».

Parsemé de pertinentes réflexions, ponctué de splendides descriptions d’un territoire encore trop méconnu, Le bout de la route donne également lieu à des rencontres au fil du bitume ou de la garnotte, comme Nathalie, du Relais Gabriel, « une bouée dans l’océan des arbres, un phare dans la nuit éveillée […] des routiers de l’infini ». Écrivaine, collaboratrice au Devoir – ou certains textes de cet ouvrage ont été publiés – et récipiendaire du prix Jules-Fournier, Monique Durand fait souvent penser au regretté Serge Bouchard, dont elle a le souffle. Mais son bout de la route lui appartient en propre : c’est le Nord, son bout du monde, son « trécarré du bout du bout ». Et son livre est à lire d’un bout à l’autre. (G. L.)

  • Le bout de la route, par Monique Durand, Éditions Somme toute – Le Devoir, Montréal, 2022, 224 p., 26 $.

7. L’Abitibi-Témiscamingue de Mathieu Dupuis, pour une bonne cause

Déjà auteur d’une quinzaine de beaux livres, dont un best-seller sur le Québec publié chez National Geographic, le photographe abitibien Mathieu Dupuis présente un troisième ouvrage photographique sur sa région natale. Publié à compte d’auteur, il porte sur les particularités identitaires de l’Abitibi-Témiscamingue et vise notamment à susciter de la fierté et à augmenter le sentiment d’appartenance de ses habitants. « Ce n’est pas un ouvrage offrant une vision touristique mais plutôt une représentativité réelle, d’est en ouest, du territoire de ma région », explique le photographe. Même si on y aborde les villes et les industries locales, c’est surtout la nature qui y est à l’honneur, et ce sont des images de splendeurs naturelles qu’on garde à l’esprit en refermant ce (très) beau livre. Fait à noter : 100 % des profits seront versés au Fonds Mathieu-Dupuis, qui vise à favoriser la réussite scolaire en soutenant les cégépiens qui vivent des difficultés financières, physiques ou mentales. Lui-même atteint d’une grave maladie qui l’a longtemps cloué au lit pendant son adolescence, le photographe primé tenait ainsi à redonner à sa communauté.

  • Abitibi-Témiscamingue, par Mathieu Dupuis (textes de Christian Dubé), Fondation du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, 2022, 199 p., 50 $
  • Pour se procurer le livre : sur facebook.com/FondationCegepAT ou chez Gosselin Photo notamment.
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