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5 mythes sur le vélo

Martin Lussier et Alain Charlebois, respectivement kinésiologue et entraineur physique, publiaient en 2018 le livre Mythes et réalités sur le vélo aux Éditions de l'Homme. Alors que la saison de vélo reprend très bientôt, Martin Lussier revient sur plusieurs mythes cyclistes persistants et démêle le vrai du faux!

1. Il faut se raser les poils

© Shutterstock

" On peut être poilu et faire du vélo! Certains chercheurs se sont penchés sur la question des poils et de l'aérodynamisme. Des tests en soufflerie ont montré que les cyclistes aux jambes rasées peuvent réduire la durée de l'effort d'une minute sur une distance de 40 km par rapport aux cyclistes aux jambes poilues. Ce n'est pas négligeable!

Les cyclistes professionnels se rasent aussi parce qu'ils sont souvent massés. Les poils peuvent être une gêne, les soins étant moins bien appliqués. Les risques d'infections sont également plus grands en cas de plaies ou d'écorchures causées par des chutes.

On observe des résultats probants pour ceux qui se rasent les avant-bras. En revanche, les effets sont marginaux pour les poils faciaux. Nul besoin de raser sa barbe.

À moins d'être un compétiteur acharné, vous pouvez garder vos poils! "


2. Si tu fais du vélo, tu auras de grosses cuisses

© Mitch Gunn, Shutterstock

" Un débutant verra une légère hausse de la masse musculaire. Mais après un certain temps, cette augmentation se stabilisera. 

Le muscle est composé de différents types de fibres musculaires : type I et type II. Les premières sont efficaces pour l'endurance, les secondes pour la force.

Le vélo est un sport d'endurance et sollicite davantage les fibres musculaires de type I. Or, elles ne prennent pas énormément de volume, contrairement à celles de type II. Il n'y a qu'à regarder les cyclistes professionnels du Tour de France pour s'en convaincre.

Seuls certains coureurs ont une masse musculaire très développée au niveau des cuisses. C'est le cas des sprinteurs, car ils fournissent des efforts physiques très intenses sur de courtes périodes. Ils sollicitent les fibres musculaires de type II.

En conclusion, pour le commun des mortels, la pratique du vélo ne permettra qu'une augmentation très limitée de la taille des cuisses. "


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3. Le vélo cause le cancer des testicules


© Bike Balls

" Certaines vedettes du cyclisme, comme Lance Armstrong, ont dû le combattre. Pourtant, les plus récentes recherches sur le sujet n'établissent pas de liens entre le cancer des testicules et le vélo.

En revanche, le fait de passer de longues heures sur une selle peut augmenter le risque de cancer de la prostate. Une étude anglaise, publiée en 2014, indiquait que les hommes de 50 ans et plus qui roulaient plus de 9 heures par semaine étaient susceptibles de développer ce type de cancer. Cela concernerait donc uniquement ceux qui passent beaucoup de temps sur leur vélo.

C'est aussi le cas pour les femmes. Celles qui pédalent sans relâche s'exposent à de plus grands risques d'incontinence urinaire, d'infection urinaire et des douleurs au périnée.

Rappelons toutefois que la pratique du vélo a aussi des bienfaits généraux pour la santé clairement établie. Une étude britannique publiée en 2017, portant sur plus de 246 000 personnes, montrait que les personnes allant au travail à vélo avaient 45 % moins de risques de développer un cancer. Le vélo a donc aussi des effets protecteurs contre lui. "


4. Perdre du poids en faisant du vélo

" De nombreux mythes entourent la question de la perte de poids. Le vélo est un excellent choix d'activité physique pour ceux qui veulent maigrir. C'est un bon exercice pour le système cardio-vasculaire. Le vélo fait travailler la masse musculaire, notamment au niveau des jambes. Quand on sollicite ces muscles, on dépense davantage d'énergie car on consomme beaucoup d'oxygène. 

Un mythe veut que l'on dépense davantage d'énergie en course à pied qu'en vélo. Ce sont deux activités aérobies dont le potentiel de dépense énergétique est comparable pour un même type d'effort physique. 

Les risques de blessure sont surtout moins grands en vélo. Le cycliste peut donc engranger plusieurs kilomètres au compteur, sans trop de risques et du même coup, dépenser beaucoup de calories. "


5. Il faut boire du lait au chocolat après l'effort


© Brent Hofacker, Shutterstock

" Il ne faut jamais négliger la récupération qui suit une activité physique, surtout si elle a été intense et de longue durée. Pour bien récupérer, il faut consommer idéalement 60 à 80 g de glucides et 15 à 20 g de protéines.

Le lait au chocolat est une excellente boisson de récupération car il contient une très bonne proportion de glucides et de protéines, le tout dans un seul et même aliment. Autre avantage : on le trouve dans n'importe quelle épicerie, à un coût modique.

Il y a toutefois des solutions alternatives pour les végétaliens, les intolérants au lactose ou ceux qui n'aiment tout simplement pas ça. Mais il faut souvent combiner deux éléments : jus de fruits et protéines en poudre, lait de soya au chocolat et banane, yogourt grec et pain… "


Retrouvez d'autres mythes expliqués dans le livre Mythes et réalités sur le vélo de Martin Lussier et Alain Charlebois, aux Éditions de l'Homme (2018, 248 pages, 24,95 $).

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