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Mylène Paquette : sur le mode de la survie

J’ai récemment été approchée pour participer à une émission de survie extrême. Échelonnée sur dix semaines, l’émission présentait un scénario fort intéressant. Face à des conditions extrêmes, les participants doivent se construire un abri, trouver de la nourriture et de l’eau potable et survivre en milieu naturel tout en se mesurant les uns aux autres dans le cadre de différents défis sportifs.

Même si j’ai trouvé l’invitation intéressante, c’est avec un certain soulagement que j’ai réalisé que mon agenda ne pourrait pas me permettre de l’accepter — je me sentais plus ou moins à la hauteur de cet immense défi.

Depuis plusieurs années, des émissions comme Survivor, Man vs. Wild ou Expéditions extrêmes gagnent en popularité. Ce type d’expérience fascine son auditoire, car elle met en scène l’humain dénué de tout soutien technologique et moderne face à une nature rude et sans pitié.


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Serait-ce ce genre d’émission populaire qui pousse tant d’adeptes à vivre eux-mêmes l’aventure de la survie en forêt?

De nos jours, plusieurs écoles et organismes offrent des ateliers de toutes sortes liés à la survie. Bien que plusieurs étudiants et pleinairistes soient motivés par ces cours en prévision du jour où ils pourraient s’égarer réellement dans les bois, d’autres s’en passionnent simplement pour le seul plaisir de vivre l’expérience de la survie en milieu hostile. D’autres encore cherchent à vivre des épreuves singulières pour repousser leurs propres limites et avoir un contact différent avec la nature.


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En tout état de cause, vivre une telle expérience avec comme soutien sa propre intuition et des connaissances nouvellement acquises permet de développer la confiance en soi lors de la prise de décision, mais aussi de donner un aplomb sans précédent à son leadership.

Ceux qui sont motivés par le désir de retrouver de lointains savoirs du passé, de reconnecter avec leurs racines ancestrales et de renouer avec leurs aptitudes naturelles et primales sont alors bien servis.


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En cette ère où les communications, le stress et la consommation font partie du quotidien, on oublie trop souvent de répondre à nos besoins primaires. Vivre une connexion aussi intime avec la nature permet de redonner toute leur valeur aux actes de manger, de dormir et d’assurer sa protection.

En plus d’évoluer dans un univers très balisé, notre société est de plus en plus hermétique et aseptisée. Même lors d’activités de plein air, le confort matériel auquel nous avons accès nous empêche bien souvent de vivre pleinement l’expérience de la nature profonde, d’être en réel contact avec elle.


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En plus de permettre d’acquérir de nouvelles aptitudes et de repousser ses limites, la survie permettrait de cultiver une certaine sagesse et de mieux apprécier la vie moderne. Car être aux prises avec la nécessité de combler nos besoins de base, essentiels à la survie, nous obligerait à nous plonger dans le présent, dans l’ici et le maintenant, et à reconnecter avec notre nature profonde. Loin de la considérer comme un supplice, certains adeptes voient cette activité comme une méditation en plein air.

Même si les activités de survie sont normalement supervisées et sécuritaires, l’expérience demeure authentique, car elle entraîne des états d’esprit rarement apprivoisés dans le quotidien : supporter un froid intense ou un manque de sommeil sur une période prolongée ou encore composer avec la peur et la faim extrêmes, par exemple.

Et quand on pense à la multitude d’applications et de gadgets qui nous aident à gérer notre quotidien (quand manger, combien de pas ajouter à sa marche, utiliser un simulateur d’aube pour se réveiller naturellement), il n’est pas surprenant d’assister à un réel engouement pour la survie en plein air, de nos jours…

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