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  • Crédit: Chinoook Aventure

Après le séisme au Népal : la promesse d’y retourner

En plus des milliers de vies emportées (le dernier bilan fait état de plus de 8 000 morts), des habitations détruites et des monuments historiques en ruine, le séisme qui a frappé le Népal le 25 avril, a aussi touché le secteur du tourisme. Une économie qui emploie plus d’un million de personnes et représente 9 % du PIB népalais. Un problème de plus qui s’ajoute à la liste des nombreux drames que vit présentement la région.

Ce pays, niché au cœur de l’Himalaya, va-t-il encore attirer les touristes et les marcheurs du monde entier ? « Il le faut, par solidarité avec les Népalais » répond François-Xavier Bleau, directeur des opérations chez Terra Ultima. « Ce qui leur arrive est très triste. On ne peut pas les abandonner. Comme agence de tourisme, je vais continuer à proposer cette destination. Cette tragédie va toutefois peser sur l’achalandage. La taille de nos groupes va être réduite. On le sent déjà ».

Chez Chinook Aventure, autre voyagiste québécois, on assure aussi que les voyages au Népal vont continuer. « Je suis persuadé que les trekkeurs ne vont pas laisser tomber ce pays » estime son président, Yan Blanchard. « Nous avons contacté les clients qui doivent s’y rendre en octobre prochain. Personne ne s’est désisté et chacun réfléchit déjà aux moyens d’aider les Népalais. On évaluera leurs besoins sur place pour y répondre de la meilleure des façons ».

Mais avant le retour des randonneurs et autres touristes, il faudra reconstruire les infrastructures du pays, détruites ou durement fragilisées par les secousses. Mais comme l’explique Yan Blanchard, « on peut s’attendre à ce que les travaux de reconstruction au cours des cinq prochains mois puissent rétablir graduellement les infrastructures afin de permettre aux voyageurs de pouvoir à nouveau profiter du Népal quand la prochaine saison débutera à la mi-septembre ».

François-Xavier Bleau s’inquiète toutefois de l’authenticité des prochains voyages. « Je sais que le Népal sera toujours beau. L’eau et l’électricité vont revenir. Ce qui a été durement touché, c’est le patrimoine du pays. Ma crainte, c’est la disparition du mode de vie ancestral. Avant le séisme, le Népal était riche de son histoire, toujours vivante, pas comme dans un musée ». Plusieurs vidéos récemment mises en ligne sur YouTube montrent l’ampleur des dégâts sur les bâtiments historiques de Katmandou.

Depuis le drame survenu le 25 avril 2015, de nombreuses organisations internationales font aussi appel à la charité de chacun pour aider les Népalais à (se) reconstruire : la Croix-Rougel’UNICEFSave The ChildrenOXFAMMédecins Sans FrontièresWorld Food Program. Le gouvernement du Canada s'était d'ailleurs engagé à doubler la mise en donnant l’équivalent des dons personnels recueillis, jusqu’au 25 mai suivant la date du séisme, par ces organismes de bienfaisance.

La solidarité se joue aussi sur les réseaux sociaux. Facebook a lancé un appel aux dons via sa plateforme, invitant les internautes à donner à International Medical Corps, dont les équipes d’intervention sont sur place. Facebook assure qu’il versera l'équivalent des contributions, jusqu'à hauteur de 2 millions de dollars américains.

Dans un article publié sur Slate (en version française ici), la travailleuse humanitaire Jessica Alexander rappelait que, face à l’urgence de la situation, ce dont ont le plus besoin les Népalais, c’est de l’argent. Et non la présence de « volontouristes », des volontaires « non formées » qui gênent plus qu’ils n’aident. « Vouloir aider est une impulsion humaine louable. Mais l’aide doit être apportée de façon la plus utile possible. Il faut non seulement résister à la tentation de se ruer à l’aéroport, mais aussi s’empêcher d’envoyer des objets. (…) Expédier des vêtements, des bouteilles d’eau et des ours en peluche est inefficace (ces dons ne sont pas utilisés parce que ce n’est pas ce dont les victimes ont envie ni besoin), contre-productif (le temps et l’argent dépensés à transporter et décharger tout cela serait mieux utilisé à aider les gens) et cela nuit à l’économie locale (en privant les habitants d’emploi). »

Le tourisme au Népal doit donc prendre une pause, le temps que le sort de ses habitants s’améliore. Dans un second temps, ils auront besoin que le tourisme renaisse. Randonneurs, trekkeurs, faites-vous la promesse d’y retourner !

Crédit: kapulya

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