Rechercher dans le site espaces.ca
  • Crédit: Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe

Au cœur de Karukera

Entre mer des Caraïbes et océan Atlantique, l’archipel de la Guadeloupe est constitué d’un chapelet d’îles françaises nichées au cœur des tropiques. Vues du ciel, les îles de Basse-Terre et Grande-Terre dessinent les ailes d’un papillon surnommé Karukera, qui signifie « l’île aux belles eaux ». Une oasis de verdure qui charme instantanément. Situé sur la partie centrale de l’île de Basse-Terre, le parc national de la Guadeloupe peut être visité de différentes façons : des formules organisées à l’aventure en toute autonomie. Pour en découvrir les subtilités, nous avons choisi… Daniel : un guide au regard perçant qui connaît la nature et possède des mollets rodés aux sentiers caribéens. Première bonne surprise : notre guide est très organisé et il a réalisé un programme de randonnées « gradué dans l’effort »…

Les sentiers de montagne

Recouvert d’une luxuriante forêt tropicale de 17 300 hectares, le parc national de la Guadeloupe existe depuis 1989.Zone la plus montagneuse de l’île, son plus haut sommet (le volcan de la Soufrière) atteint 1467 mètres. C’est notre première étape. À cette altitude, les arbres laissent la place à une savane humide composée d’étonnants ananas de montagne et de mousses. Un sentier rocailleux mène en une heure jusqu’au sommet. Une percée dans les nuages nous offre un point de vue unique sur la forêt primaire, pendant que des fumées sulfureuses s’échappent derrière nous du volcan toujours actif.

Du pied du volcan, nous marchons jusqu’à la Citerne, un cratère à la forme parfaite qui servira de point de départ pour la randonnée de l’après-midi. En Guadeloupe, les sentiers sont appelés des « traces », mais celui sur lequel nous entraîne notre guide se rapproche plutôt de l’hébertisme aérien. Le chemin est un véritable toboggan boueux qui plonge dans une jungle de branches, de lianes et de racines. La descente, nous assure notre guide entre deux glissades, est bien plus facile que la remontée… Voilà qui est encourageant! Arrivés à la rivière du Galion, baptisée ainsi au XVIIe siècle par les flibustiers espagnols qui venaient faire commerce avec les autochtones des Caraïbes, nous accédons à une cascade à l’aide d’une corde fixée dans la roche. Puis, direction les Bains jaunes où nous plongeons avec délice, après trois heures de marche, dans un bassin d'eau géothermale.Crédit: Comité-du-Tourisme-des-Îles-de-Guadeloupe

Au cœur du parc, les trois chutes du Carbet comptent parmi les cascades les plus impressionnantes des Antilles. La deuxième est facilement accessible par un sentier entièrement rénové. Bien que très touristique, cette superbe cascade au cœur de la forêt humide (elle reçoit jusqu’à 10 mètres de pluie par an!) vaut le détour. Les plus intrépides enchaînent avec la première Chute. Accessible depuis le bas de la deuxième ou depuis le haut (par le col de l'Échelle), elle effectue en deux paliers un saut spectaculaire de 115 mètres. Mieux vaut avoir le pied sûr, mais le spectacle vaut le détour.

Sensible à notre enthousiasme, notre guide Daniel nous a réservé un morceau de choix : une journée aux chutes Moreau, moins fréquentées, mais tout aussi belles que celles du Carbet. En partant de Goyave, nous suivons la route forestière de Douville, puis celle de Moreau. À l’arrivée, les chutes ne se trouvent qu’à quatre kilomètres…, « à vol d’oiseau », ajoute notre guide avec un grand sourire. En forêt tropicale, prévoyez des vêtements étanches et ne vous fiez jamais aux distances à vol d’oiseau! Dans une atmosphère chaude et moite, la « trace » zigzague de part et d’autre d’un tumultueux cours d'eau (que nous traverserons huit fois!)au cœur d’une végétation d’un vert intense. Plusieurs cascades rythment le parcours jusqu’à la ravine Racoon, une chute de 100 mètres tombant dans une piscine naturelle. Nous regagnons la voiture au bout de cinq heures, mouillés, couverts de boue et… tellement heureux!

Crédit: Comité-du-Tourisme-des-Îles-de-GuadeloupeLes « traces » du littoral

Les jours suivants, nous abandonnons le vert pour le grand bleu. Une bonne partie de la côte se parcourt en suivant un sentier qui date de la colonie (XVIIe siècle).Chaque tronçon révèle des paysages uniques et très typés. C’est le cas du sentier qui relie La Mahaudière et la Porte d'enfer d’Anse Bertrand qui recèle des caps aux formes tourmentées et des hautes falaises sur lesquelles les vagues viennent se fracasser. On y trouve aussi des geysers formés par les vagues qui s'engouffrent dans la roche calcaire rongée par l’érosion et ressortent sous pression à l'air libre. À croire qu’une baleine à bec est emprisonnée sous nos pieds!

Leparc archéologique des Roches gravées, sur la commune de Trois-Rivières, est un autre point de départ intéressant lorsqu’il n’est pas fermé. Au milieu d’un chaos de roches volcaniques et de fleurs tropicales, des « bonshommes allumettes » ont été gravés dans la pierre par les Indiens Arawaks, les premiers occupants de l’île en l’an 300. Le sentier s’enfonce ensuite à travers une forêt dense jusqu'à la rivière La Coulisse que nous franchissons à gué.

En merCrédit: Comité-du-Tourisme-des-Îles-de-Guadeloupe

Impossible d’explorer le parc national de la Guadeloupe sans se jeter à l’eau! Si les vagues qui viennent se briser sur la Côte-au-Ventoffrent de bons sites de surf (l’un des meilleurs étant celui de la plage du Moule), notre guide a une façon bien à lui pour nous faire découvrir la Réserve naturelle du Grand Cul-de-Sac Marin. Équipé de flotteurs et entraîné par une hélice, le « vélo des mers » est une invention guadeloupéenne. Assis sur nos montures, nous pédalons sur les eaux calmes du lagon fermé par la plus grande barrière corallienne des Antilles (30 km de long) et par une mangrove de palétuviers. Les îlets servent de lieux de nidification aux tortues imbriquées et à une multitude d’oiseaux : balbuzards pêcheurs, sternes (appelées ici « mauves »), frégates, pélicans et râles gris reconnaissables à leur long bec recourbé pour dénicher crabes et vers.

Nous mettons ensuite le cap sur les îlets Pigeonpour une fin de semaine dédiée à la plongée. À 800 mètres au large de la plage de Malendure, les mouillages portent des noms évocateurs : la Piscine (lieu des baptêmes), le Jardin de Corail (peu profond et très riche en coraux et poissons tropicaux), l’Aquarium (sources chaudes remplies de crustacés et tortues imbriquées).

Crédit: Comité-du-Tourisme-des-Îles-de-GuadeloupeNotre séjour se termine à Port-Louis, au rythme des percussions d’un steel-band. Nous savourons, pour ce dernier soir à l’heure créole, un festin de crabes farcis, ouassous (crevettes géantes) et daurades grillées, le tout arrosé de punch au rhum avec sirop de canne et zeste de citron (ici, pas de cabanes à sucre, mais… des cabanes à rhum!). Daniel a encore tant de projets pour nous : la trace Victor Hughes qui traverse toute la Basse-Terre avec un bivouac prévu en pleine forêt tropicale, une sortie en bateau dans la réserve naturelle des îlets de Petite Terre, une journée de canyoning à Bouillante…

 

 

Guide du départ

Destination : Guadeloupe.


Activités : Randonnée et découverte nature.


Durée : 7 jours… au moins!

Quand : Pendant la saison sèche ou « carême », de novembre à mai. Le souffle des alizés est rafraîchissant et les températures, agréables (entre 24 °C le jour et 19 °C la nuit). Quelques pluies ne sont toutefois pas à exclure, surtout en montagne.

S'y rendre : Au départ de Montréal, Air Canada dessert Pointe-à-Pitre deux fois par semaine en 4 h 40. Billets aller-retour à partir de 1 000 $.

Budget : Il n’y a aucun camping aménagé ni refuge sur l’île, mais le camping sauvage est toléré. Compter entre 70 $ et 150 $ par jour et par personne, selon l’hébergement choisi (essayez les cases créoles!) et la location ou non d’une voiture.

Argent : Euro.

Langue : La langue officielle est le français. Les Guadeloupéens parlent aussi en créole, presque impossible à comprendre pour nous.

Le plus du randonneur: La carte touristique au 1:100 000 et les cartes de randonnée au 1:25 000 de l'Institut géographique national (en vente sur place). Informez-vous sur l’état des cours d’eau (crues, glissements de terrain) auprès du Club des montagnards (clubdesmontagnards.com), le plus ancien club de randonnées de France.

Infos : lesilesdeguadeloupe.com • guadeloupe-parcnational.com

 

 

> LE MEILLEUR

Randonner au cœur de la forêt tropicale (Chutes Moreau, première chute du Carbet…).

> LE PIRE

Le légendaire « rythme des îles » qui rend chaque séjour unique… et riche d’imprévus!

> LE PLUS BIZARRE

Traverser le lagon du Grand Cul-de-Sac Marin au guidon d’un vélo des mers.

Commentaires (0)
Participer à la discussion!