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Zoobox : un hébergement québécois à la conquête de la planète

Autonomes en énergie, les Zoobox peuvent être implantées dans les milieux les plus isolés de la planète. Après les Cantons-de-l’Est, où elles sont nées, voilà que l’Irlande, le Cameroun, la Jamaïque et les Açores – entre autres pays – se montrent intéressés par le concept.

Que diriez-vous de pédaler ou de marcher dans une grande roue de hamster géante pour générer suffisamment d’énergie pour vos besoins? C’est l’un des concepts développés par Zoobox, un type d’hébergement fort singulier implanté pour la première fois sur le site de Vertendre, dans les Cantons-de-l’Est, il y a un peu plus de 8 ans. En plus de se suffire à elles-mêmes d’un point de vue énergétique, ces unités constituent une sorte de zoo inversé… pour que la faune puisse voir l’humain là où il est en minorité.

« On veut aussi que les gens, lorsqu’ils y séjournent, en apprennent davantage sur la gestion de l’énergie », explique Alain Chagnon, l’un des inventeurs du concept. Pour aider les occupants à y arriver, un niveau à lumières dévoile la quantité d’énergie restant dans les batteries qui servent à alimenter la pompe à eau, l’éclairage, la télévision et même une machine à popcorn.

© Zoobox

Munies de panneaux solaires, ces unités, qui ont une faible emprise au sol, sont complètement autonomes en énergie, ce qui permet de les installer en pleine nature sauvage, mais en tout confort et avec une certaine touche de luxe et d’originalité.

Par exemple, il faut tirer sur une corde pour faire descendre le lit king du plafond, une bonne façon de maximiser l’espace de l’habitation, qui fait 50 m2. On retrouve aussi un mur d’escalade, un poteau de pompier pour descendre de la mezzanine (où on trouve d’autres lits pour coucher jusqu’à six personnes au total) ainsi qu’un bain sur roulettes que l’on peut déplacer sur le balcon, au besoin. De plus, un énorme mur vitré s’ouvre complètement sur l’extérieur, donnant l’impression d’y vivre au moins un peu. Autant de bonnes idées qui méritaient d’être exportées.


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Petite boîte deviendra grande

C’est lors de la première mission commerciale internationale de Zoobox, à San Francisco en 2012, qu’Alain Chagnon a constaté le potentiel international du concept. « Les gens étaient vraiment impressionnés et ils trouvaient que nous étions avant-gardistes », souligne l’entrepreneur, qui raffine constamment l’efficacité et le confort de ses habitations grâce aux commentaires des clients. La prochaine version permettra notamment de gérer à distance l’énergie consommée par les piles au lithium.

Mais pas question de vendre seulement des Zoobox : l’entrepreneur souhaite plutôt instaurer le développement d’un projet d’écotourisme. « Les Zoobox, c’est un hébergement particulier, un outil qui permet d’offrir des expériences différentes. » Un outil qui peut aussi s’adapter au climat et aux différents cadres naturels, partout dans le monde.

Killarney, Irlande © Zoobox

En 2015, Alain Chagnon a donc embauché Guillaume Pellerin, d’abord comme gestionnaire de projet pour élaborer un plan d’affaires de développement international, qui misait sur l’implantation d’une cellule d’affaires en Irlande. « On a profité du programme d’aide aux immigrants investisseurs pour s’y implanter et ainsi s’ouvrir les portes du marché européen », explique Guillaume Pellerin, qui détient un baccalauréat en plein air de l’UQAC et un MBA de l’Université de Sherbrooke.

« On laisse les gens sur place développer leurs projets et on apporte notre expertise de développement en écotourisme avec notre modèle unique d’hébergement », poursuit l’homme, qui est devenu le directeur général de Zoobox Ireland. Les projets germent donc tranquillement, en collaboration avec les municipalités ou les gouvernements. Et c’est en 2020 que Zoobox récoltera le fruit des efforts réalisés au cours des dernières années, alors que le concept s’étendra à plusieurs sites dans le monde.


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Le monde comme marché

Outre cinq premières Zoobox implantées à Killary, en Irlande, on compte aménager cinq autres sites de dix Zoobox au cours des prochaines années, dans ce même pays. Pour profiter des bons vents dans la région, les unités seront munies de petites éoliennes.

« On a aussi signé des ententes pour implanter 90 unités sur quatre ans dans trois parcs nationaux du Cameroun », lance fièrement Alain Chagnon. Pour les parcs, ces hébergements permettront de développer l’écotourisme et de générer des revenus pour payer des écogardes et financer les projets de conservation. L’un des projets vise notamment à installer des habitations en pleine jungle, à proximité des populations de gorilles, en travaillant en collaboration avec les populations locales.

© Zoobox

Une trentaine d’unités seront aussi installées en Côte-d’Ivoire, où le gouvernement est particulièrement proactif, en 2020, dans le cadre d’un projet-pilote. Au moment d’écrire ces lignes, les entrepreneurs étaient à Madagascar pour finaliser un projet d’implantation de 30 Zoobox. Aux Açores, un partenaire qui oeuvre avec le gouvernement pour développer l’écotourisme souhaite aussi implanter dix unités pour créer un réseau entre les iles de cet archipel, accessibles en voilier. « On veut amener du confort dans des zones sauvages exceptionnelles avec un concept qui est vraiment unique », soutient Alain Chagnon.

Des projets sont aussi en développement au Cambodge, en Jamaïque, en Allemagne, en France et aux États-Unis. « On a beaucoup de demandes, mais on veut concentrer nos efforts la où se trouve le meilleur potentiel, parce qu’on ne forme pas une grosse équipe », ajoute l’homme, qui compte 24 employés au Québec et six à Dublin.

Le Québec n’est pas en reste, car un nouveau partenaire souhaite implanter un réseau de Zoobox sur la Basse-Côte-Nord, probablement à compter de 2020. Et ce n’est que le début. Où donc s’arrêtera l’expansion des Zoobox? À suivre…

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