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  • Monts Torngat, parc Kuururjuaq © Annie-Claude Roberge

Photoreportage : Grandeurs sauvages du Nunavik

L’Islande volcanique, le Groenland glaciaire ou les fjords de Norvège figurent sur votre bucket list? Faites de la place pour l’exceptionnel Nunavik.

Après s’être délecté d’autant de splendeurs, celui qui revient du Nunavik pourrait jongler avec l’idée de garder secrète sa découverte. Mais sa nature composée de lacs sculptés par les glaciers, dans un décor de toundra et de taïga, incite au partage. Grandiose, sauvage, parsemé de rivières et de lacs majestueux, transpercé par le plus haut sommet du Québec (mont D’Iberville, 1646 mètres), le Nunavik étale sa superbe sur 507 000 km carrés.

En kayak sur le lac Tasiujaq, en randonnée sur les crêtes des monts Torngat ou aux abords du cratère des Pingualuit, on est loin, très loin des hordes de touristes qui pullulent et polluent les pays à la mode.

« Habité par les esprits », le Nunavik l’est aussi par les Inuits. Doués de sensibilités qui les rendent experts du territoire, ils partagent leur culture, leur savoir, amplifiant du même coup une expérience déjà marquante.

Cette région du monde ne se retrouve pas souvent sur le radar des voyageurs. Mais grâce à ses parcs nationaux, on découvre une destination de classe mondiale où des paysages spectaculaires et une culture d’une grande richesse vivent en symbiose.

Envoûté dès le premier regard

© Annie-Claude Roberge

Les vols à bord du Twin Otter d’Air Inuit pimentent l’aventure dès le départ. Agile et stable, ce petit avion nous amène au cœur du territoire. Le nez collé dans le hublot, on sent le bout des ailes chatouiller les parois des montagnes et les roues effleurer les cours d’eau. C’est l’unique et excitant moyen de transport entre les parcs. Les atterrissages se font sur des pistes de brousse, au milieu de nulle part, mais exactement là où débutent les treks. Courbes gracieuses, flancs acérés, rivières et lacs aux teintes bleutées : le cadre naturel des monts Torngat, siège du mont D’Iberville, dans le parc Kuururjuaq, dépasse les attentes. On s’y sent habité, porté vers un état qui transcende l’effort physique exigé pour le découvrir pleinement.

Le Trekking Summit du mont D’Iberville

© Stéphane Corbeil

L’atteinte du Trekking Summit du mont D’Iberville est une des principales motivations des randonneurs du parc Kuururjuaq. La montée dans un champ de pierres exige précision et concentration. À moins d’être une chèvre de montagne, toute précipitation est insensée. Sauvages, grandioses, colorées, les sommets scénarisent le spectacle offert aux randonneurs qui dorment au creux de la vallée sous les dômes polaires. Notre montée s’est faite sous un grand soleil, mais les conditions ont vite changé. Sur la photo, pas de trucage : le couvert nuageux était à la hauteur de nos yeux. Quelques minutes plus tard, ceux qui tentaient le sommet ont été arrosés de pluie et de grêle.


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Randonneurs sous surveillance

© Stéphane Corbeil

Entre les collines, un ours nous a nonchalamment épiés jusqu’au moment de notre traversée à gué de la rivière Koroc, dans le parc Kuururjuaq. Dans les parcs du Nunavik, les rencontres fauniques sont régulières. Bœuf musqué, béluga, ours, lagopède, caribou, sans oublier le célébrissime touladi, qui a la réputation de danser nu sur la plage lors les soirs de pleine lune… où il n’est pas rare de croiser des zombies inuits.

Bain glaciaire

© Annie-Claude Roberge

Se baigner dans un lac glaciaire entouré de montagnes abruptes : privilège ou torture? Le chaud soleil et notre courage nous ont portés vers une eau limpide, dans le parc Kuururjuaq.

Toutes lumières unies

© Annie-Claude Roberge

Rares sont les lieux où les marques de notre civilisation sont inexistantes. Dans le parc Kuururjuaq, les horizons sont purs, vierges de toute trace humaine, propices à la redécouverte des nuances des lumières naturelles.

En quête de cuestas

© Annie-Claude Roberge

Les fabuleuses cuestas hudsoniennes du parc Tursujuq ponctuent les paysages de façon spectaculaire. On s’en approche en kayak de mer ou lors d’une sortie en bateau, comme celle qui mène à la chute de la rivière Nastapoka. D’une hauteur de 35 mètres, celle-ci attire les randonneurs par sa puissance et pour la faune que son environnement immédiat permet d’observer. Le chenal qui y mène est un haut lieu d’émerveillement grâce aux familles de bélugas qui s’y trouvent une bonne partie de l’été.

Port d’attache pour kayaks

© Annie-Claude Roberge

Sur le lac Tasiujaq, au parc Tursujuq, cette île sauvage d’une beauté étincelante sert de camp de base pour les sorties en kayak de mer. Longue de 61 km et large de 22 km, elle est le point de départ de nombreuses expéditions. Des campements situés sur des îles et aux abords du lac garantissent des expériences mémorables.

De nature accueillante

© Annie-Claude Roberge

La culture inuite s’observe et se découvre au contact des guides et de leurs proches. Et comme tous les guides des parcs du Nunavik sont Inuits, les situations d’échanges sont quotidiennes. Nous étions moins d’une douzaine de personnes sous le tupik, la tente traditionnelle inuite, installée sur un plateau du parc Tursujuq. La voix et les rires des deux chanteuses, sublimes, résonnaient du bonheur de leur complicité. Au cœur d’un plateau entouré de montagnes, le privilège de voir et d’écouter leurs chants de gorge et de partager leur country food est monté en nous avec la même force qu’une marée. La soirée s’est bouclée par l’envoûtante danse des aurores boréales.


L’équipe du magazine Espaces s’est rendue au Nunavik au cours de l’été et de l’automne 2017 pour réaliser la captation d’images destinées à être utilisées par Parcs Nunavik et ses partenaires. Les textes et les photos de ce reportage ont été rédigés et choisis par notre équipe éditoriale.

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