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  • Crédit: Jonathan Tessier, Mont-Ham

Voyages au bout de la nuit

La nuit, tous les pleinairistes sont gris… sauf avec une lampe frontale. Tour d’horizon d’activités nocturnes à faire, à l’hiver comme au printemps.

N’importe quel frémissement attire l’attention. Le bruit des pas devient nouveau, l’œil est hyperactif, la perception d’être aux aguets est à son paroxysme. Vous peinez à identifier les environs, tous vos sens sont mis à contribution, une légère crainte vous habite. La seule chose que vous maîtrisez est le faisceau de votre lampe.

L’humain n’est pas une créature nocturne : sa capacité à évoluer dans l’obscurité est faible. Si, selon l’adage, tous les chats y deviennent gris, c’est que notre œil est limité dans la noirceur. Cependant, cela ne signifie pas pour autant que nous sommes défaillants dans les ténèbres. Il est tout à fait normal de vouloir fuir la pollution lumineuse et de ressentir l’envie d’évoluer dans l’inconnu. Alors que la lumière attire les insectes, la noirceur a tout pour séduire l’amateur de plein air, qui y voit... une façon originale et excitante de jouer dehors.

L’expérience peut paraître inusitée, et peu s’y lancent; pratiquer le plein air la nuit, c’est entrer dans un monde complètement nouveau et… intrigant. La sortie de la zone de confort est assurée — tout comme les ressentis, qui s’en trouvent décuplés —, et le sentier emprunté maintes fois devient tout à coup inconnu. Afin que le plaisir soit de la partie, il ne faut pas y aller… les yeux fermés. La nuit porte conseil, dit-on : en voici quelques-uns.

Planifiez votre sortie

17 h 40. Le crépuscule disparaît, plongeant les environs dans l’encre. Quelques peaux de lièvre virevoltent vers le sol, le mercure est idéal. Si les conditions de réalisation paraissent optimales, vous êtes toujours à la recherche d’une quelconque bravoure afin de vous lancer.

Qu’à cela ne tienne : pour une première offense, nul besoin d’y aller seul. Une sortie en groupe ajoute agrément et réconfort pour tous, tout en détendant l’atmosphère. Dans cette optique, il n’est pas non plus nécessaire de se rendre aux confins de la terre afin de jouir des bénéfices d’une sortie nocturne : le plus connu et le plus simple des terrains de jeu prend assurément une dimension tout à fait nouvelle sous les étoiles.

Afin d’optimiser votre expérience, prévoyez une période d’adaptation, une fois plongé dans le noir. Au moins 30 minutes sont nécessaires afin que chacun des sens s’équilibre. L’odorat et l’ouïe, tout comme la vision, se voient bonifiés lorsqu’on leur laisse le temps de s’habituer à leur nouvel environnement. Bien entendu, toutes les précautions de base d’une sortie en plein air s’appliquent, ce à quoi il est bon d’ajouter un éclairage adéquat. Quoique…

Crédit: Jonathan Tessier

Lumière sur la nuit

Inévitablement, la lumière frontale est aujourd’hui l’élément central d’un séjour nocturne : cependant, son utilisation n’est pas toujours appropriée. En fait, la réussite d’un périple nocturne réside souvent en… l’absence d’éclairage.

Que ce soit la lune ou encore le tapis blanc offrant la réverbération de l’astre, les sources de lumière naturelle sont souvent suffisantes pour assurer une progression sans danger, et il n’est pas toujours obligatoire d’utiliser sa frontale la nuit. 

L’appréciation de l’environnement est majorée sans le faisceau lumineux et permet d’éviter la vision en tunnel, malheureusement réductrice. Bien évidemment, certaines situations exigent un éclairage adéquat, sécurité oblige. Si tel est le cas, l’ajout de piles supplémentaires est un passage obligé, surtout par temps froid. Gardez ces dernières à la chaleur, près du corps.

Une certaine étiquette s’applique aussi, lors de l’utilisation de la lampe frontale. Quiconque a déjà été ébloui par les puissantes DEL s’en souvient : la vision, si un tel incident survient, est foutue pour la demi-heure à venir, les bâtonnets de l’œil ayant été traumatisés. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de frontales sont dotées d’une lumière rouge ou bleue. Vous ne l’avez jamais essayée? Cette simple modification augmentera votre sensibilité visuelle, et votre entourage vous en remerciera.

 

Crédit : Mathieu Dupuis, parc national du Mont-Mégantic, Sépaq

Des activités jaillissantes

Les descentes aux flambeaux ainsi que les promenades en raquettes à la frontale faisant partie du quotidien hivernal, l’offre en plein air de nuit s’est aujourd’hui diversifiée et touche tous les environnements.

À quelques minutes de la métropole, le parc national des Îles-de-Boucherville  offre la très populare expérience de la randonnée nocturne, de janvier à mars. Non loin de là, directement à Montréal, le mont Royal devient lui aussi le théâtre d’une virée, cette fois aux lueurs de la ville.

Du côté des Cantons-de-l’Est, le mont Ham propose deux parcours, l’un intermédiaire, l’autre difficile; dans les deux cas, une soupe chaude attend les pleinairistes au retour.

Ceux qui sont à la recherche d’une expérience plus longue se tourneront vers le parc régional du Massif du Sud, dans Bellechasse : la sortie pédestre de 2,5 h permet de sillonner le territoire en compagnie d’un guide.

Toujours dans la dynamique hivernale, le parc national du Mont-Mégantic propose un « deux pour un » alliant astronomie et raquettes, une occasion privilégiée d’observation de la voûte céleste dans cette Réserve internationale de ciel étoilé.


Enfin, la majorité des établissements de plein air québécois membres de la Sépaq se joignent aussi au phénomène de la découverte nocturne, en ajoutant les interprétations d’un guide-naturaliste.

Essentiellement une occasion accessible, gratuite et déroutante, la sortie de nuit s’adapte à toutes les activités. Plusieurs pensent à tort qu’elle s’adresse aux plus aguerris, alors qu’au contraire, son principal attrait demeure sa simplicité. Que ce soit sur le mode de la découverte avec les petits, en amoureux sous les étoiles ou entre amis autour du feu, les possibilités sont infinies. De toute manière, c’est bien connu : la nuit favorise les rapprochements...

Des activités qui prennent une tout autre dimension la nuit

- La photo 
- Le géocaching
- L’observation d’espèces nocturnes
- La lecture des constellations
- Un simple goûter en plein air

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