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3 questions à… Trip Jennings

À 27 ans et haut de six pieds, ce virtuose du kayak dans les rouleaux et les contre-courants, et ce boursier de la National Geographic Society (NGS) possède un nom d'artiste à l'image de ses aventures... trippantes! Son vrai nom est Howard Malcolm Jennings the 3rd(il m'en voudra d'avoir dévoilé cette info), mais Trip Jennings s'est fait un nom dans le circuit professionnel de kayak d'eau vive, avec un penchant affirmé pour le rodéo et les rivières inconnues. Il met aujourd'hui ses talents d'athlète et ses instincts d'explorateur au service de la protection du patrimoine environnemental de la planète, par l’intermédiaire de son entreprise de production de documentaires (Epicocity), mais aussi pour le compte de la communauté scientifique en recueillant des données de toutes sortes sur le terrain.

1// Comment un junkie d'adrénaline devient-il tout à coup un documentariste chevronné?
Je ne suis pas le premier sportif de l'extrême à m'essayer avec une caméra vidéo pour faire des films. Grâce à la participation de mes comparses Andy Maser et Kyle Dickman, les premières productions étaient du véritable kayak porn : pas de scénario mais de l'action à revendre! C'était une façon de ne pas se prendre au sérieux, contrairement à d'autres dans le milieu de la compétition, mais aussi de découvrir des endroits d'une incroyable beauté sauvage. De là est née l'idée de combiner les expéditions exotiques à un désir de sensibiliser l'auditoire aux questions de conservation.

2// Comment êtes-vous accueillis dans ces endroits?
Avec Epicocity, nous avons mis sur pied le projet de Rivers in Demand, une série de périples sur des cours d'eau menacés ou inexplorés, et avons fait la rivière Pandi de l'île de Nouvelle-Bretagne, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, comme première destination. La découverte par kayak d'une région si peu connue permettait de recueillir des données scientifiques sur la biodiversité d'une manière inusitée, un aspect qui a suscité l'intérêt des gens de la NGS qui nous ont octroyé en 2007 une bourse de Jeunes Explorateurs. Le dépaysement a été total, surtout grâce à la rencontre avec les indigènes : des descendants pas si lointains des peuplades cannibales et qui ont, de manière légitime, appris à se méfier des étrangers blancs. Mais je crois que notre attitude respectueuse et nos drôles d'embarcations colorés nous ont permis d'arriver à bon port.

3// Un appui de la National Geographic Society, ça change pas le monde, sauf que...
Il est certain que cela nous a permis de continuer sur notre lancée en 2008, avec des voyages sur les rivières Salouen et Yangtze en Chine, sur la Rogue en Oregon et sur le bas Congo en Afrique, ce qui nous a valu d'être inclus sur la liste de la NGS des Aventuriers de l'Année. Nous avons démontré que nous n'étions pas que des drogués de sensations fortes et que nous avions à coeur la bonne marche des projets scientifiques auxquels nous contribuions. Tellement que mon prochain projet n'aura pas grand-chose à voir avec l'eau, mais concernera plutôt la conscientisation au braconnage des éléphants pour leur ivoire. On parle même d'établir une carte génétique des derniers pachydermes africains en récoltant leurs excréments! Mais ce qui me préoccupe le plus, c’est que le projet est en compétition avec un autre pour le financement par la NGS, qui a choisi de faire voter le public pour en décider du sort. Je ne croyais jamais me retrouver un jour comme participant à Explorer Idol!

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