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  • Crédit Nykonchuk Oleksii

Pour ou contre des pistes de skis éclairées?

Les centres de skis québécois offrent des kilomètres de pistes éclairées! Manne économique pour les uns, surcroît de pentes excitantes pour les autres, l’éclairage artificiel implique cependant plusieurs prix à payer, dont la perte d’un ciel étoilé!

Pour

Un 8 à 10 sportif!

Saviez-vous qu’il y a près de 1,6 million de skieurs au Québec, soit 22 % de la population? Les stations de ski québécoises offrent plus de 1660 pistes et lorsque la nuit tombe, 45 stations attendent ces adeptes pour dévaler quelque 500 pistes éclairées. Notre province est l’un des précurseurs pour le ski de soirée et offre une variété de possibilités que l’on ne trouve nulle part ailleurs au monde. On peut cependant envier les habitants de la Scandinavie, soumis à la noirceur dès 15 h pendant une bonne partie de l’hiver. Oslo, la capitale norvégienne s’est dotée de plus de 200 kilomètres de sentiers de ski de fond éclairés pour les sorties de fin de journée.

D'ailleurs, le ski de soirée est idéal pour permettre aux travailleurs d’inclure une séance d’entraînement à leurs horaires et réussir à bouger à l’extérieur seul, entre amis ou en famille. N’est-ce pas le meilleur endroit pour se retrouver après une bonne journée de travail, pour s’activer un peu et prendre un bol d’air frais, plutôt que de privilégier une veillée devant le petit écran ou celui d’un cinéma?

Et les skieurs alpins ne sont pas les seuls mordus qui profitent des installations nocturnes dans les stations. L’éclairage des pistes permet également aux adeptes de ski de fond et de raquette de pratiquer leur sport favori en soirée après le boulot. Le ski de soirée est en opération jusqu’en mars et les lumières s’éteignent dès 22 h. L’éclairage est donc présent uniquement six heures par jour dans la montagne. Profitez-en mais faites vite… cela ne dure que quatre mois!

- Charles Désourdy, président-directeur général, Ski Bromont (skibromont.com)

Contre

La pollution lumineuse!

Les citoyens ne tolèreraient pas qu’un super système de son génère du bruit à des dizaines de kilomètres à la ronde toute une partie de la nuit! Cependant, ceux-ci sont contraints de subir l’éclairage intrusif émis par les centres de skis. Les dômes de lumière artificielle débordent largement le périmètre – excessif – des pistes accessibles en nocturne, pour se perdre en pollution lumineuse sur des centaines de kilomètres!

Selon des données recueillies par des satellites américains, le Québec est l’un des endroits les plus éclairés de la planète par nombre d’habitants! Cela représente plusieurs dizaines de millions de dollars de gaspillage énergétique, qui pourraient, à l’heure de Kyoto, être utilisés plus judicieusement…

Que dire aussi du dérèglement causé aux écosystèmes environnants, dont certaines espèces dépendent de la nuit pour se nourrir et se reproduire. L’humain n’échappe pas à la règle, son organisme profitant d’une profonde noirceur pour produire des hormones qui ralentissent le vieillissement, stimulant ainsi son système immunitaire. Mais quel pourcentage de population a aujourd’hui le privilège de ne souffrir d’aucune pollution lumineuse? La situation s’est sérieusement dégradée depuis 25 ans et les astronomes en savent quelque chose! Pour sauver la viabilité de l’observatoire professionnel du Mont-Mégantic, une réglementation et un programme de modification de l’éclairage ont ainsi dû être mis en place. Pas surprenant que les aînés se souviennent, avec des étoiles dans les yeux, du temps où des milliers d’objets célestes éclairaient leurs cieux...

- Rémi Lacasse, Président de la Fédération des astronomes amateurs du Québec (faaq.org)

Le chiffre du débat : 5000
Par
Karine Wolter

C’est le nombre d’heures que les bénévoles de l’Association pour le développement des sentiers de vélo de montagne au Québec (ADSVMQ) ont donné en 2006... Entretiens et réfections des réseaux existants, mais aussi aide à la conception et mise en chantier de nouveaux sentiers, leur contribution gratuite équivaudrait sur l’année à employer plus de deux personnes à temps plein pour un montant salarial d’environ 75 000 $! « Leur rôle est majeur », souligne Jérôme Pelland lui-même bénévole et président de l’organisme sans but lucratif qu’il a cofondé avec d’autres passionnés en 2004. Et si seuls 5,5 kilomètres de nouveaux sentiers ont été inaugurés cette année, ce sont près de 41 kilomètres que ces amateurs engagés ont restaurés à travers huit projets régionaux… « Nous avons une douzaine d’autres projets en cours, qui ne sont pas encore au stade du travail en sentiers! » souligne encore le porte-parole de l’ADSVMQ, « l’année 2007 s’annonce très chargée! ». L’association, forte de 1870 kilomètres de pistes officiellement répertoriées et regroupant environ 800 membres, espère passer le cap des 1000 amateurs, qui pourront peut-être à leur tour offrir leurs bras à la cause!
> adsvmq.org

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