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10 choses à savoir sur le tour du Mont-Blanc

Le tour du Mont-Blanc est un incontournable pour tout randonneur de longue distance qui se respecte. Voici ce que vous devez savoir avant de vous envoler vers le point culminant des Alpes (4809 m d’altitude) et emprunter ce sentier emblématique qui ceinture ce célèbre massif.


1. Vous parcourrez 155 km et 8500 m de dénivelé

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Le tour du Mont-Blanc (TMB), « c’est l’un des plus beaux treks au monde avec des paysages fantastiques, un petit voyage sur les sentiers à travers les Alpes en passant les cols et les frontières, et un panorama continu sur les montagnes et les sommets », résume Jules-Henri Gabioud, accompagnateur en montagne pour l'agence Alps Xperience. Ce traileur suisse a complété le TMB une vingtaine de fois. Il emmène désormais ses clients sur ces sentiers, au pas de course.

Il faut prévoir raisonnablement un périple de sept à dix jours, soit de 15 à 25 km de rando quotidienne selon votre rythme. Comptez en moyenne 1000 m de dénivelé cumulé, positif et négatif, par étape. Les coureurs avaleront quant à eux la distance en quatre jours, à raison de 40 km par jour.


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2. Vous traverserez trois pays

Le tour du Mont-Blanc vous fait voyager à travers les Alpes françaises, italiennes et suisses, avec des départs possibles dans chaque pays. Chacun a d'ailleurs ses propres charmes, ses nuances, ses villages typiques et sa culture propre.

« Durant l'été, il règne une ambiance particulière autour du mont Blanc sur les sentiers, parce qu’il y a des randonneurs du monde entier », constate aussi Léon Lovey, qui tient depuis près d’un demi-siècle la boulangerie artisanale Gentiane, dans la station balnéaire suisse de Champex-Lac, l'une des étapes du parcours. Les randonneurs viennent notamment s’y ravitailler en tartes aux myrtilles.


3. Le tour du Mont-Blanc, c’est facile…

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« Il ne faut pas avoir peur du terrain », assure le coureur en sentiers savoyard Ugo Ferrari, qui a battu le record du dénivelé en 24 heures, à l’automne 2019. « C’est très accessible et il est inutile de mettre des chaussures «très protectrices», dit-il. On peut vraiment profiter à fond du paysage sans regarder ses pieds. »

« Le sentier est en effet peu technique et très bien balisé », confirme Éric Courcier, de la Compagnie des guides de Chamonix, qui connaît le TMB par cœur à force de conseiller les randonneurs au nom de l’Office de haute montagne La Chamoniarde, un endroit clé à retenir pour préparer votre tour.

En fait, « tout va généralement bien tant que les conditions sont normales, mais en début de saison, en altitude, le brouillard et la neige au sol peuvent vous contraindre à sortir la boussole et à faire de la navigation. »

« Ça n’a rien à voir avec les sentiers très techniques de la Diagonale des fous, sur l’île de La Réunion, ou du GR20, en Corse, dit Léon Lovey. Au contraire, c’est même très roulant et fait pour la masse. C’est un passage obligé pour tout traileur et tout grand randonneur. »


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4. … mais il faut bien se préparer physiquement

Il n’est pas rare que des randonneurs s’inscrivent pour faire le TMB en une semaine alors qu’ils n’ont pas l’habitude de marcher ou de faire de l’activité physique. Au bout de deux jours, l’épreuve leur paraît insurmontable et devient un calvaire. Le guide n’a alors d’autre choix que de faire rapatrier son client.

« Il faut quand même être en forme et arriver ici bien entraîné », reconnaît Léon Lovey. Même chose pour l'équipement : « On ne part pas faire l’Everest, mais il faut avoir de bonnes chaussures, un vêtement pour la pluie, une paire de gants et de quoi se couvrir la tête. »

Les besoins étant limités, il y a vraiment moyen de voyager léger, affirme Ugo Ferrari. « Un sac à dos de 10-15 litres permet de rallier chaque refuge sans souci », estime-t-il.

Les randonneurs en autonomie totale qui optent pour le bivouac en montagne (autorisé en France et en Italie du coucher au lever du soleil, mais interdit en Suisse) en auront bien sûr un peu plus sur le dos.


5. Il faut impérativement réserver à l’avance son refuge

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La préparation, c’est aussi la planification au jour le jour de votre randonnée, afin qu’elle se déroule dans les meilleures conditions. « On a trop souvent des gens qui arrivent en n’ayant rien préparé », déplore Éric Courcier. Il recommande à ceux qui optent pour l’autonomie (sans accompagnateur) d’anticiper et de diviser le plus tôt possible leur parcours en plusieurs étapes, en fonction des refuges, des gîtes ou même des hôtels situés sur leur trajet.

« C’est tellement populaire qu’en période d’affluence, il faut réserver les refuges longtemps à l’avance, parce que ça peut être rapidement saturé », prévient l’athlète franco-québécois Mathieu Blanchard, qui connaît bien les lieux lui aussi. Il a d'ailleurs terminé 2e à l’UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc), en 2022.

Les refuges proposent des plats typiques avec la possibilité d’opter pour une demi-pension. Certains ont des douches, d’autres pas. Il n’est pas forcément possible de recharger son téléphone non plus, et il faut donc  emporter une batterie d’appoint. Sachez également qu’il n’y a pas toujours de réseau sur le parcours.

Le site montourdumontblanc.com référence en détails près de 150 refuges sur ou à proximité du tracé du TMB.


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6. Faire un bonhomme de neige en plein été, c’est possible!

Le mont Blanc peut vous jouer des tours. « Vous êtes dans les Alpes, les chutes de neige ne sont pas exclues en plein été, ajoute le Chamoniard Éric Courcier. J'ai déjà fait un bonhomme de neige en haut du Grand Col Ferret en plein mois de juillet, il y a quelques années », se souvient-il. Il était tombé 20 cm en quelques heures.

« Il faut bien se renseigner sur les dates d'ouverture et de fermeture officielles du sentier (généralement du 15 juin au 15 septembre) et sur les conditions d’enneigement, ajoute Éric. Il y a chaque année des accidents en raison d’une fâcheuse tendance au sous-équipement, à l’équipement léger ou à une méconnaissance du terrain. En début de saison, il faut des chaussures qui accrochent bien, car de nombreuses sections sont glissantes. Les bâtons sont aussi conseillés. »

« Pour les novices, il est impératif de faire attention à la météo, insiste lui aussi Ugo Ferrari, autre adepte de l'UTMB. Il convient de prévoir une marge pour éventuellement décaler son voyage, ou simplement sauter une journée, car un orage, ça gâche bien la fête. »


7. Le tour du Mont-Blanc, ce n’est pas de la haute montagne

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Ce qu’offre le TMB, c’est l’accessibilité de la moyenne montagne et la beauté vertigineuse des paysages de haute montagne, avec un panorama à 360 degrés sur la splendeur des Alpes, ses aiguilles et ses sommets.

« C’est vraiment sublime, lâche Léon Lovey, qui a passé toute sa vie sur les chemins alpins sans jamais se lasser. Il y a quand même trois passages en altitude, relativise-t-il : la Fenêtre d’Arpette, en Suisse — c’est le sommet du tour (2665 m) —, le Grand Col Ferret, à la frontière entre l’Italie et la Suisse (2537 m) et le col de la Croix du Bonhomme  (2443 m), en France.

Il y a peu de risques que vous subissiez le mal aigu des montagnes à ces altitudes, mais il y a toutes les chances que vous en preniez plein la vue en admirant les hauts sommets, peuplés de bouquetins, depuis le sentier en balcon, surtout sur le versant italien, plus sauvage et sans aucune voiture.


8. Le tour du Mont-Blanc s'effectue de juin à octobre

La période de pointe sur les sentiers se situe entre le 15 juillet et le 15 août. Les refuges n’ouvrent généralement pas avant le mois de juin, mais tout dépend des conditions météo, car certaines sections du TMB restent longtemps enneigées. À l’Office des guides de Chamonix, « on déconseille le début de la saison, dit fermement Éric Courcier. Vouloir venir avant l’heure, c’est courir le risque de gâcher son voyage. »

« La bonne période va du début juin au début octobre, mais celle que je préfère, c’est l’automne, confie Léon Lovey. C’est la plus jolie des saisons, les couleurs sont superbes et il y a moins de monde sur les sentiers. En plus, les vaches et les alpages sont encore là… » Pour Éric Courcier, la période idéale demeure « la première semaine de septembre; après, les refuges commencent à fermer, les remontées mécaniques aussi. »

À noter qu’en cas d’intempéries ou d’impraticabilité, des navettes payantes permettent de court-circuiter le parcours par la route.


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9. On complète surtout le TMB dans le sens antihoraire

Le tour classique est proposé dans le sens contraire des aiguilles d’une montre (France-Italie-Suisse-France), pour quelqu’un qui partirait de Chamonix, par exemple. Les « topo guides » qui décrivent le parcours page après page — fortement recommandés pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec la lecture d’une carte classique — suivent d'ailleurs tous ce sens antihoraire. Dans un cas comme dans l’autre, un unique balisage s’est cependant imposé pour l’ensemble du sentier du TMB.


10. La crème glacée de Courmayeur est l’un des moments de grâce du TMB

Village de Courmayeur © AdobeStock

C’est un but, une récompense, un Graal même, pour certains : « la crème glacée de Courmayeur » est incontournable. « Pour ceux qui disposent des services d'un guide, la dégustation d'une glace de cette station italienne sera un passage obligé, assure Ugo Ferrari. »

À l’image de ce moment de grâce, le TMB forme aussi un tour gastronomique et gourmand. Raclette, tartiflette et fondue sont trois plats à base de fromage qu’il serait dommage de ne pas déguster durant ce séjour. Vous aurez peut-être aussi l’occasion de varier les plaisirs avec la croziflette, une tartiflette où les crozets, des pâtes fabriquées en Savoie, remplacent les pommes de terre.

La polenta, à base de farine ou de semoule de maïs, est un autre plat typique des pays du mont Blanc, notamment du Val d’Aoste, en Italie.

Parmi la ribambelle de spécialités à se mettre sous la dent pour faire le plein d’énergie, mentionnons les fromages tels que le beaufort et le reblochon, qui se dégustent un peu partout en Savoie (y compris dans certains gîtes de montagne), mais aussi la charcuterie italienne et les vins du Valais, en Suisse.


Pour préparer son séjour

Vous pouvez commencer votre tour depuis dix endroits différents, choisir votre jour de départ et le sens de la marche. Une cartographie interactive indique l’emplacement de tous les refuges. Vous pouvez également opter pour des formules tout compris où vous êtes pris en charge de A à Z, avec l’aide d’un accompagnateur en tout temps.

Commentaires (1)
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François Delorme - 22/01/2020 09:30
Une remarque en passant… Ce n'est pas le mont Blanc «le toit de l'Europe», mais le mont Elbrouz dans le Caucase, avec ses 5642 m. Il eu été plus judicieux d'écrire: le point culminant des Alpes ou quelque chose du genre.