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Le « mutant » d’à côté

Côté scène, ce sont des gens ordinaires, comme vous et moi. Une vie avec un travail, des enfants, des responsabilités. Côté coulisses, ils font de leur vie une aventure permanente, un défi sportif au quotidien. Voici le portrait de quatre pratiquants convertis, pour qui le sport et le plein air constituent un art de vivre.

Vincent Filion

« Plus loin, plus haut, plus fort. » La devise des Jeux olympiques pourrait aussi être celle de Vincent Filion. En 2008, pour se remettre en forme, il commence à courir en sentier. il se prend au jeu, augmente les distances, puis s’inscrit à des courses, dont le 21 km du Xtrail Orford, considéré comme étant l’une des 20 plus belles courses du Canada.

Crédit: Vincent FilionPlus il court, plus les distances s’allongent : notamment 58 km à l’Ultimate XC de Tremblant. Désormais, finies les petites distances, place à l’ultra! D’abord par la Bear Mountain 50 Mile (environ 80 km), étape qualificative pour le Vermont 100 Mile Endurance run (162 km), soit courir quatre fois la distance d’un marathon. Des épreuves généralement limitées à 30 heures de course.

S’élancer sur ce genre de tracé au kilométrage complètement fou implique un entrainement strict et un emploi du temps aménagé en conséquence, surtout avec deux enfants de 10 et 15 ans : « Je cours quatre fois par semaine », explique Vincent Filion. « Mes entrainements se font le soir, pour ne pas nuire à la routine familiale : devoirs, souper et coucher du plus jeune. Ma femme me laisse m'entrainer, sans rien comprendre à cette folie du 100 miles! Je pars vers 20  h pour deux à trois heures de course. La fin de semaine, mon entrainement est plus long, minimum quatre heures! »

Qu’est-ce qui le fait courir, autant et aussi longtemps? « Cela m’apporte une santé physique et un bien-être mental, même après une mauvaise journée. C’est difficile à expliquer, mais j’aime les sensations que l'on a dans les longues distances, avec tous les “up and down”. Au final, on passe la ligne d'arrivée avec une telle fierté. Après ça, les petits pépins du quotidien paraissent si simples à surmonter! »

 

Crédit: famille Moisan-LefebvreLa famille Moisan-Lefebvre

Dans la famille Moisan-Lefebvre, il y a la mère : Catherine Moisan, enseignante en éducation physique au secondaire, qui a plus de 10 duathlons à son actif, un demi-Ironman, plusieurs demi-marathons et quelques courses de 10 km. Elle a aussi fait plusieurs treks en Himalaya et au Pérou.

Il y a aussi le père : Stéphane Lefebvre, chef d’équipe au gouvernement, ancien footballeur universitaire puis dans l’Elite en France, deux demi-Ironman, 15 triathlons, trois marathons et plusieurs demi-marathons à son compteur.

Tous les deux s’entrainent beaucoup, environ 12 heures par semaine, avec pour objectif principal de s’aligner à l’Ironman Mont-Tremblant, en 2014.

Crédit: famille Moisan-LefebvreEnfin, il y a la fille : Gabrielle, cinq ans, qui avec de tels parents ne pouvait qu’aimer le plein air et le sport. Première partisane de ses parents, elle a participé à plusieurs courses de 1 kilomètre et les accompagne souvent dans leurs sorties.

De quoi bien remplir leur semaine rien qu’avec leurs entrainements. Mais en plus de leurs emplois à plein temps, le couple possède aussi une compagnie à Québec, Actif-Vie-T, et accompagne des sorties en plein air, à raison d’une par mois, en plus d’un club d’entrainement tous les mardis. Catherine est responsable d'un club de plein air à son école et sort ses étudiants lors de sorties de trois jours, six fois par année. Stéphane donne des cours de spinning tous les lundis soirs.

« De l’extérieur, ça peut paraitre fou », confie Catherine. « On a en tout cas l’impression d’être une famille normale, avec tous les soirs, une activité ou un entrainement. Alors évidemment, on n’est pas souvent à la maison. »

 

Crédit: Jacques AubinJacques Aubin

Dans la vie de Jacques Aubin, il y eut un « avant » et un « après » 2009. Avant, cet homme, patron d’une entreprise d’affichage et d’impression, alors âgé de 45 ans, pesait 415 livres : « Je m’occupais de tout dans ma vie, sauf de moi et de ma santé. Un jour, j’ai décidé de reprendre ma vie en main. »

Le déclic s’est fait en deux temps. D’abord quand il est obligé de se rendre dans un abattoir à porcs pour être pesé, la balance du médecin ne fournissant plus... Puis, quand sa fille participe cette année-là au 5 km du marathon de Montréal, il lui fait la promesse qu’il en fera de même, un an plus tard. Il se fixe alors l’objectif de ramener son poids à 210 livres, soit perdre deux à trois livres par semaine. Assisté par un nutritionniste pour réapprendre à bien manger, il se remet au sport : la marche, puis la course à pied. Progressivement, sans bruler les étapes : 500 m, 1 km, puis 2, puis 5, puis 10.

En septembre 2010, le pari est tenu : avec environ 220 livres en moins, il boucle ses 5 km, le premier d’une longue série. Le processus est enclenché, la course à pied devient son sésame vers le sport à haute dose.

Crédit: Jacques AubinEn 2011, il s’élance dans 48 courses sur toutes sortes de distance, dont le demi-marathon de Montréal. En 2012, il participe au défi Montréal - New York, soit courir 100 km par relais de 10-12 km, durant 60 heures. Trois semaines plus tard, il s’élance à l’Ironman du Mont-Tremblant (3,8 km de nage, 180 km de vélo et 42,2 km de course à pied). En trois ans, il a participé à plus de 75 courses et couru plus de 5 000 km.

Aujourd’hui, à 49 ans, Jacques Aubin a changé de rythme de vie : il a plaqué son boulot pour devenir conférencier et motivateur, où il parle de son histoire. Également consultant au groupe Ironman pour Ottawa et Québec, il a pour projet d’ouvrir une fondation pour aider les jeunes à s’insérer dans la vie sociale et sportive.

 

Crédit: Nathalie GuérinNathalie Guérin

« J'aurais une personne à vous proposer : ma maman! Comme je sais très bien qu'elle est trop humble pour se vanter, j'ai décidé de vous écrire. » C’est par ces mots que Joé Dufour a répondu à notre appel sur Facebook.

Technicienne en architecture, Nathalie Guérin, 49 ans, s’entraine cinq fois par semaine pour préparer le Championnat du monde de duathlon, qui aura lieu cet été à Ottawa, un sport qui combine la course à pied et le vélo. Sa passion pour la course, elle l’a découverte au Cégep : « J’ai tout de suite senti que c’était mon sport! » explique-t-elle.

Crédit: Nathalie GuérinUne passion qui ne s’est jamais dissipée. Elle court depuis ses 20 ans, a participé à un grand nombre de circuits de course à pied dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, prenant part également à des demi-marathons et un marathon.

« Je me rappellerais toujours quand elle s’entrainait et nous laissait seuls à la maison, raconte son fils. Avec des intervalles en aller-retour de 400 m dans notre rue en pente, elle venait cogner à la fenêtre toutes les 5-10 minutes pour nous rassurer. Moi et ma sœur passions notre soirée à la regarder monter et descendre l’avenue! »

Tous les midis, elle part en randonnée, pendant 40 minutes, été comme hiver. Une habitude inculquée par sa propre mère : « Elle me disait toujours d’aller prendre l’air pour avoir l’esprit clair. J’applique encore ce principe aujourd’hui! »

À la fin de son courriel, son fils Joé conclut par ces mots : « C'est une femme qui ne parle pas beaucoup : elle agit. D'une efficacité exceptionnelle dans tout ce qu'elle fait, elle a toujours été en mesure de concilier travail, sport et famille, en excellant dans les trois domaines, surtout celui de la famille! »

 
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