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  • Crédit: Kirk Lee, Hawaii Tourism Authority (HTA)

Hawaï: Le grand tour de l’île

Se promener sur les îles d’Hawaï, c’est avoir l’impression de revenir au début des temps pour comprendre la création du monde. Il suffit de respirer pour sentir l’énergie sur laquelle nous reposons. Hawaï est loin de se limiter à une destination de noce. Proclamé 50e territoire des États-Unis en 1959, l’archipel de 132 îles (situé en plein cœur du Pacifique) estentièrement formé de roches volcaniques. Sept de ces îles sont habitées par des Américains et des Hawaïens de souche. Du sommet des volcans culminant à plus de 4000 mètres au fin fond des eaux turquoise, en passant par lesforêts humides, Hawaï est une véritable réserve de beautés. Plages de sable blanc, jaune, rouge, vert et noir… les éléments nous décoiffent dans tous les sens.

Terre de contraste

Après une dizaine d’heures de vol et trois quarts d'heure d’avion à hélices, nous débarquons sur la plus grosse, la plus jeune et la plus à l’est des îles de l’archipel : Big Island.Ankylosés, nous louons une voiture pour 35 $ par jour et prenons la route en direction de Kona, à une quinzaine de kilomètres plus au sud. Dès les premiers kilomètres, le paysage fait voler en éclat nos appréhensions : aucune trace de gratte-ciel au bord d’une plage turquoise à l’horizon. À un kilomètre de la mer, la route s’étend tel un long ruban asphalté sur un terrain noir parsemé d’arbustes.

Sans grand intérêt, la ville de Kona se résume à une rue principale bordée de boutiques, de cafés et de restaurants face à la mer. Après avoir fait des provisions dans un marché local, nous décidons d’assouvir notre soif de nature le plus rapidement possible malgré la fatigue retentissante. En moins d’une heure de route, nous rejoignons le site « Capitain Cook » et nous y plantons notre tente pour la nuit. Nommé ainsi en l’honneur du célèbre navigateur, explorateur et cartographe britannique de la fin du XVIIIe siècle, le site se trouve au niveau de la mer et s’étend sur une plage de sable blanc. Un court sentier pédestre de 6,5 km mène à un monument érigé en 1874 par des Anglais pour commémorer le capitaine qui fut tué à cet endroit précis par des Hawaïens!

Crédit: Hawaii's Big Island Visitor Bureau (BIVB)Le lendemain, dès l’aube, l’envie de plonger dans cette eau limpide et turquoise m’assaille. La baie de Kealakekua laisse entrer une eau calme, parfaite pour le kayak et la baignade. Masque au visage et palmes aux pieds, je m’émerveille de voir autant de poissons colorés. Au tournant d’un récif, j’aperçois une immense tortue qui nage tranquillement au-dessus des coraux.

Notre matériel de plein air déjà bien éparpillé dans la voiture, nous reprenons la route le long de la côte ouest. Nous traversons d’abord une région de plantations de café et de macadamia (une noix plus riche et savoureuse que la noisette), puis arrêtons au parc national de Puuhonua o Honaunau, situé sur un plateau de lave dominant l'océan et bordé de cocotiers. Après une dégustation de café, de fruits et de noix locaux et biologiques, nous filons vers l’extrémité sud, pour casser la croûte sur la plage de sable noir de Punalu'u, où de grosses tortues viennent se reposer. Le paysage est dramatique : un vent puissant souffle et déchaîne les vagues qui frappent violemment les rochers sur lesquels nous sommes installés. Lourd de nuages, le ciel nous menace d’une pluie qui n’arrivera pas.

Crédit: Hawaii Tourism Authority (HTA)La route des volcans

Située sur un point chaud, Big Island possède deux volcans en activité : le Mauna Loa et le Kilauea (culminant à 1222 mètres et considéré comme l’un des plus actifs de la planète). Partout sur l’île, de larges coulées de lave noire zèbrent la végétation. Par endroits, la lave a emporté maisons, routes et villages avec elle. Sur la côte, ces formations rocheuses noires contrastent avec le bleu turquoise de la mer.

Curieux de voir le responsable de ce paysage contrasté, nous mettons le cap sur le volcan Kilauea, dont la dernière éruption remonte à 1983. Après une dizaine de minutes d’ascension, l’air devient plus frais et la végétation humide et dense. Premier arrêt : le centre d’information du Volcano National Park, où l’on trouve une mine d’information sur les phénomènes géologiques et le monde fascinant des volcans.

Une dizaine de sentiers de randonnées pédestres sont proposés dont certains se situent même à l’intérieur du cratère Kilauea Iki où la vision est apocalyptique : le paysage ressemble à un stationnement en totale démolition. Sur le sol chaud, des bouches de vapeurs et des monticules de pierres volcaniques émergent d’un peu partout. On imagine facilement le magma sous nos pieds. Un sentier bordé d’une végétation humide et luxuriante remonte la paroi du cratère.

Près du stationnement, il est aussi possible de visiter l’intérieur du plus long tunnel de lave au monde. Avec une lampe frontale, on explore quelques centaines de mètres de ces ténèbres. Dans ce passage mesurant deux mètres de diamètre, la lave s’écoulait jadis à plus 60 km à l’heure avant d’être éjectée plusieurs kilomètres plus loin au sud de l’île. Dans l’obscurité la plus totale, nous nous arrêtons pour écouter la sonorité de chaque gouttelette qui tombe de la paroi humide : un impressionnant spectacle auditif! La nuit tombée, une courte randonnée nous mène à un point de vue sur le cône de Pù ù O ò, rouge d’éruption.

Le lendemain, après un réveil sous d’immenses eucalyptus, nous marchons un kilomètre et prenons notre petit-déjeuner sur le bord d’une caldera encore plus impressionnante que celle de la veille. Mesurant six kilomètres de diamètres et 165 mètres de profondeur, elle renferme même un second cratère à l’intérieur. L’exploration des environs se poursuit en descendant le flanc sud du volcan parsemé d’arbustes. Quand nous arrivons au niveau de la mer, le soleil devient écrasant. Un parcours jalonné sur la masse de magma dure et abrasive nous guide sur quelques kilomètres et permet d’admirer les formations extraordinaires laissées par les coulées.

Encore et toujours plus d’eau

En soirée, nous rejoignons Hilo, la plus grande ville balnéaire située à l’extrémité est de l’île. Après quelques égarements, nous trouvons enfin une plage en périphérie où planter notre tente pour la nuit. Le lendemain matin, l’envie de surfer nous tenaille. Au « surf shop », on nous indique une baie où les vagues se font moins violentes et où le courant est quasi absent. À plusieurs mètres du rivage, alors que je tente de prendre pied sur ma planche, j’accroche une surface dure sous la surface de l’eau : une dizaine de tortues géantes m’entourent! L’envie de troquer ma planche pour le dos de l’une d’elles me traverse l’esprit.

En après-midi, nous décidons de faire un aller-retour aux sources d’eau chaude de Puna, situées au sud-est de l’île. Plusieurs fois centenaires, les arbres géants forment un tunnel au-dessus de la route qui s’y rend. Sur le bord de la mer, les bassins chauffés par l’activité volcanique du Kilauea agissent comme une cure sur nos muscles fatigués par nos quelques heures de surf. Dans les bassins froids, des bancs de poissons tropicaux nous irradient de leurs couleurs.

Crédit: Mélissa VaillancourtÀ la conquête des astres

En fin d’après-midi, nous piquons vers le sommet du volcan Mauna Kea (la plus haute montagne des îles d’Hawaï) qui culmine à 4139 mètres. Sa hauteur absolue est pourtant de 10 230 mètres, car elle prend naissance à 6000 mètres sous le niveau de l'océan Pacifique. C’est aussi à cet endroit que l’on retrouve plusieurs télescopes importants.

La nuit tombée, nous nous rendons au centre des visiteurs où des astrologues nous pointent diverses constellations ainsi que trois planètes visibles : Mars, Saturne et Vénus. Deux télescopes géants permettent d’observer de près certaines étoiles, de même que les cratères de la pleine lune.

Ce soir-là, nous dormons dans une petite cabine du parc national de Mauna Kea, situé à une dizaine de kilomètres sur un plateau à 2000 mètres d’altitude. La nuit est courte : à 4 h 45, le réveille-matin indique qu’il faut se lever pour rejoindre le sommet (et les astrologues) par une petite route qui serpente la partie supérieure enneigée à 4200 mètres.

Vers 5 h 30, les rayons percent le manteau de nuages, illuminant d’une lumière orangée le décor surnaturel. Tout autour de nous, d’énormes télescopes dignes d’un film de science-fiction accaparent notre attention. À notre plus grande surprise, quelques skieurs et télémarkeurs se préparent à descendre sur cette neige blanche durcie par le soleil ardent.

Le souffle court, nous entreprenons une petite randonnée autour du sommet. Devant nous, plusieurs cratères éparpillés s’élèvent devant l’horizon infini. Dans un élan de générosité, de jeunes Hawaïens nous prêtent leur « body board » pour une descente insolite au sommet. Le plus téméraire de notre groupe s’élance sur la piste avec des skis de télémark prêtés.

Affamés et exténués par l’altitude et le manque de sommeil,nous reprenons la route vers le nord-ouest de l’île, où l’on nous a indiqué qu’il fait toujours beau et chaud. En descendant la longue montagne, le paysage se métamorphose en un champ vert éclatant, semblable à ceux de la Hollande.

Crédit: Kirk Lee, Hawaii Tourism Authority (HTA)Le bout de l’île

Campés près d’un récif, nous profitons de la mer pour nous laver, malgré le sel qui nous colle à la peau. Même si le site est géré par l’État, les lieux sont plutôt sauvages et les toilettes sèches sont le seul service offert aux visiteurs.Nous optons ensuite pour une randonnée pédestre dans cette région malgré le risque d’orage au nord-est de l’île.

Nous garons la voiture au bout de la route, qui s’arrête brusquement à cause des falaises abruptes qui plongent dans la mer. Un petit sentier boueux descend abruptement dans la vallée. En bas, une petite plage rocailleuse accueille les baigneurs. Le courant est fort et violent. Sous un petit abri de bois, nous contemplons l’océan déchaîné. À quelques mètres de la plage, une piste d’hébertisme « version hawaïenne » nous permet de jouer avec des lianes.

Après avoir traversé un sous-bois jonché de miniatures fleurs bleu et jaune, le sentier rejoint l’autre flanc de montagne. Au sommet, la végétation moins dense donne une vue sur d’autres immenses falaises aussi abruptes. Mais le sentier incertain nous force à rebrousser chemin.

Finalement, au terme de notre périple, nous décidons de profiter d’une plage sablonneuse de la région de Koala (côte ouest). À partir de la route, un mur de nuages définit la zone de pluie. Comme par magie, la côte demeure ensoleillée et nous échouons sur la plage Hapuna, l’une des plages aux eaux turquoise et aux contours acérés noirs. Jusqu’à ce que le soleil ne disparaisse sous l’horizon, baignade, pique-nique et « happy hour » viendront clore ce tour du paradis.

Le meilleur : Surfer avec les tortues à Hilo!

Le pire : La pluie froide au nord-est de l’île.

> Le plus bizarre : Les skieurs sur le sommet du volcan Kilauea et l’absence de maringouins au milieu de la forêt tropicale!

Guide de départ

Quand : Hawaï offre un climat tropical chaud, avec saison sèche en été. Les précipitations dépendent beaucoup des microclimats locaux, les côtes sud-ouest « sous le vent » étant généralement beaucoup plus sèches que les côtes nord-est « au vent ». Les températures varient peu au cours de l’année (avec une moyenne entre 15 et 30 °C au niveau de la mer. Les températures décroissent rapidement en altitude (de 15  à 20 °C de moins à 2500 m). La mer est à une température moyenne de 25 °C.

S’y rendre : Plusieurs vols desservent Honolulu (Oahu) depuis Montréal. De la capitale, quelques compagnies offrent le transport en avionnette d’une île à l’autre pour une modique somme.

> iflygo.com

> pacificwings.com

> Hawaïanair.com

Budget : Prévoir entre 700 $ et 1000 $ pour le billet d’avion jusqu’à Honolulu et entre 25 $ et 125 $ pour le vol jusqu’à Big Island. Il faut réserver rapidement pour avoir les plus bas prix. Le camping est très économique sur Big Island (entre 5 $ et 10 $/nuit). Prévoir beaucoup plus pour être hébergé en auberge ou en hôtel. Pour se restaurer, il est aisé de faire des pique-niques partout sur l’île en faisant des provisions dans les marchés locaux.

Argent : La devise monétaire est le dollar américain… un grand avantage par les temps qui courent!

Langue : L’anglais est la langue officielle. Malgré les noms des villages anciens, l’hawaïen n’est plus parlé.

> goHawaï.com

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