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Du plein air... sans sa voiture!

En Amérique du Nord, la voiture est le principal moyen de transport, surtout parce que la route est perçue comme la façon la plus rapide et directe d’aller du point A au point B. Il est pourtant facile d'envisager autrement ses déplacements et d'y trouver une nouvelle perspective des distances et du plaisir à être nomade. Suivez le guide!

En train

Pour le paysage et le confort

Voyager en train, c’est prendre de la vitesse tout en prenant le temps de s’arrêter. Bien installé dans un siège confortable, vous avez tout le temps (et le paysage) qui défile devant vous. On peut travailler sur son portable ou même téléphoner. Sinon, on se lève pour déambuler d'un wagon à l'autre, pour se délier les jambes, aller casser la croûte ou, qui sait, faire une rencontre inattendue. Sur certaines lignes, on peut profiter d'une voiture panoramique, d'un wagon-restaurant ou encore d'une couchette (ou d'une cabine privée) pour les longs trajets. C'est assurément la façon la moins cloisonnée de voyager. Chez nous, malgré le fait que notre pays s'est développé grâce au rail, le réseau ferroviaire de passagers est ironiquement limité. Via Rail continue de porter le flambeau, avec ses trajets mythiques d'un océan à l'autre —dont le singulier parcours de 17 heures vers la Baie des Chaleurs et la grande virée dans la Haute-Maurice jusqu'en Abitibi —, mais le relais régional est tant bien que mal supporté par des petites compagnies privées offrant moins un service de transport qu'un produit touristique. C'est le cas de l'Orford Express avec ses nombreux forfaits touristico-gastronomiques ou encore le train de Québec-Charlevoix qui mènera bientôt les skieurs à la station du Massif (dès septembre 2011). L'expérience la plus exotique se vit sur la Côte-Nord, avec la montée du train de Sept-Îles vers le lointain Schefferville, digne du Transsibérien. Sur le réseau états-unien Amtrak, le circuit Adirondack (Montréal-New York) et le Vermonter (St.Albans-New-York) permettent d'accéder à bon nombre de destinations plein air, notamment en traversant les Appalaches.

Les +
- Potentiel de confort optimal
- Sécurité (surtout en hiver)
- Rendement écoénergétique

Les –
- Réseau limité
- Un peu plus cher
- Dépendance des horaires (et des retards)

Encore plus
orfordexpress.com • viarail.ca • reseaucharlevoix.com • tshiuetin.net • amtrak.com

 

En autobus

Pour la fiabilité et le prix

Si l'Europe est restée fidèle au chemin de fer, l'Amérique s'est vitet convertie au transport collectif avec l'avènement de l'automobile. L'autobus Greyhound des road movies reste le symbole du nomadisme moderne, avec ses routards qui acceptent de se faire réveiller à trois heures du matin par la lumière blafarde du plafonnier pour l'arrêt dans un relais perdu. L’autobus demeure un moyen économique pour partir en voyage avec, en outre, tellement de possibilités de destinations qu’on peut atteindre rapidement. Voyager en bus, c’est aussi une manière de comprendre un territoire de l’intérieur —traverser des petits villages où personne ne semble s'arrêter, prendre conscience de la présence du Québec agricole ou encore être surpris par les éoliennes sur les hauteurs de Gaspésie. Orléans Express, spécialiste du corridor Montréal-Québec, dessert aussi les régions de la Mauricie, du Centre-du-Québec, du Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Les départs sont très fréquents, ce qui n’est pas toujours le cas avec le train. Dans les Maritimes, sa filiale Acadian sillonne le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard. Et puis le WiFi est accessible sans frais dans beaucoup de zones; Greyhound le propose également dans son trajet Montréal-New York. Là où l'autobus peut devenir limité, c’est lorsqu’on veut aller dans les régions reculées. L'Association des propriétaires d'autobus a mis sur pied le portail web Espacebus.ca, où sont disponibles des forfaits vers des destinations plein air de tous genres. On peut même aller en bus jusque dans l’Ouest canadien, ce qui peut relever parfois du parcours du combattant.

Les +
- Économique
- Horaires flexibles et fiables

Les –
- Inconfortable à la longue
- Possiblement éprouvant avec des enfants

Encore plus
orleansexpress.com • autobusmaheux.qc.ca • greyhound.com 

 

Le covoiturage

Pour la convivialité à bas prix

Vous n’avez pas de voiture ou de permis de conduire et n’en voulez pas? Vous êtes un voyageur de type grégaire et aimez échanger sur tous les sujets possibles? Alors vous êtes un passager idéal. Il suffit de s’inscrire sur les sites dédiés à cet effet pour trouver un chauffeur qui part aux dates souhaitées et le tour est joué. Ce dernier profite évidemment du partage des coûts d'essence, mais doit lui aussi savoir dans quoi il s'embarque. Voyager ainsi, c’est avant tout ne pas avoir peur de dire qui on est, de s’ouvrir aux autres et de parler de soi —ermites et misanthropes s'abstenir. Au Québec, on pratique beaucoup le covoiturage. Les entreprises comme Amigo Express ou Allo-Stop mettent en relation les conducteurs et passagers, mais difficile de savoir sur qui on va tomber. Vous pouvez par contre vous baser sur les évaluations des membres. Un passager qui se désiste sans prévenir (24 heures avant) peut se voir carrément bannir du site, tout comme on demande de signaler les chauffeurs absents. Sinon, c'est ici que la bohème commence à prendre tout son sens, presque autant que faire du pouce...

Les +
- Économies partagées
- Idéal pour parfaire ses compétences citoyennes

Les –
- Dépendance pour les horaires
- Ne favorise pas l'introspection

Encore plus
amigoexpress.com • covoiturage.ca

 

Sur le pouce

Pour la liberté

Pour partir sur le pouce, il faut avoir envie de se défier, de rompre avec ses habitudes, son confort, son quotidien, pour se livrer entre les mains de la Providence. L’envie de prouver qu’on peut voyager avec (presque) rien. Pour bien le faire, il faut connaître sa philosophie, sa méthode et son code d'éthique.Un conducteur n’a que quelques secondes pour réagir et s’arrêter, alors il faut lui donner envie de le faire! Pour cela, il existe quelques règles de base à suivre. D’abord, l’apparence : si l’on a dormi dehors et qu’on n’a pas pu prendre de douche, un coup de peigne et un peu de désodorisant s’imposent. Casquette et chapeau ne sont pas recommandés au Québec. Tailler votre barbe si elle est un peu trop longue. Ensuite, la posture : se tenir debout, bien droit, avec son sac à dos devant ses pieds, et fixer le chauffeur. Lorsqu’il arrive à votre hauteur, baissez le pouce (ou votre pancarte) et saluez – on ne sait jamais, peut-être qu’il s’arrêtera quelques mètres plus loin. Mais la première règle est sans aucun doute de sourire : faire du pouce, c’est presque comme chercher du travail. En levant le pouce sur le bord de la route, on intègre aussi sans s'en rendre compte une grande famille. Par respect, il faut toujours se placer après l’autostoppeur qui est arrivé avant nous, et baisser son pouce ou sa pancarte en marchant – et lui souhaiter au passage bonne chance, bien sûr! Également, le « gentleman-pouceux » ne sera pas confondu pour un squatteur et ne laissera pas de traces sur son passage. Et n’oubliez pas qu’il est illégal de marcher sur le bord des autoroutes...

Les +
- Le bonheur de l'imprévu
- La gratuité (dans un monde où rien n'est gratuit)
- La rencontre de gens généreux

Les –
- Le désagrément de la dépendance
- La lenteur
- Les dangers de la route

Encore plus
lepouceux.com

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