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  • Crédit: Raid Manicouagan

Raid hivernal à Manicouagan : quand l’aventure devient radicale

Participer à un raid d’aventure, c’est tester ses aptitudes en plein air contre d’autres mordus de grands espaces! Quand l’aventure devient compétitive…

Mi-mars. La neige finit de fondre et les bourgeons se transforment déjà en fleurs. Sur notre vélo de montagne (avec nos skis et raquettes attachés sur le dos!), nous sommes prêts pour le départ. Le sifflet retentit et nous filons sur la route 138. Impossible de passer inaperçus avec les convois de policiers qui escortent notre peloton. Les automobilistes baissent les fenêtres pour nous encourager. Nous faisons route sur la chaussée étrangement sèche pour cette période de l’année à cette latitude. Les premiers kilomètres sont loin d’être faciles : la mécanique des jambes n’est pas encore huilée à cette heure matinale et l’échauffement est brusque.

Mon coéquipier, un Baie-Comois amoureux de plein air et de sa région, est un fondeur aguerri. Nous sommes lancés ensemble dans le Raid Manicouagan, ma première course d’aventure. Cela faisait longtemps que je cherchais une nouvelle expérience pour tester mes aptitudes en plein air. Lorsque l’épreuve hivernale de Baie-Comeau s’est présentée, j’ai sauté sur l’occasion. Le terme « raid d’aventure » n’évoquait pourtant rien de concret pour moi. Était-ce une sorte de trek à se perdre en pleine nature pour se débrouiller par nos propres moyens? Pas loin! Mais c’est aussi une épreuve contre d’autres coureurs. Le parcours est défini et le but est de franchir la ligne d’arrivée en premier.

La veille de la course, j’ai eu droit à un cours de dernière minute en orientation au quartier général des organisateurs du Raid, Sonia St-Louis et Jimmy Tremblay. En triant les affaires dans nos sacs, les questions fusent : « Combien de barres de céréales prend-on? Tu sais à quoi ressemblent les balises? On farte les skis de fond? Tu prends tes chaussures de randonnée ou bien juste celles de ski? » Si tous les participants sont de grands amateurs d’aventure, ils sont pour la plupart novices en raid de ce genre. C’est d’ailleurs pourquoi les organisateurs du Raid Manicouagan proposent deux types de course : le Ti-Raid pour les débutants et le Grand Raid pour les assoiffés d’orientation.

Au point de départ, l’ambiance est décontractée puisque la grande majorité des coureurs font partie de la communauté de plein air de la région. Dans la grande salle qui sert de vestiaire, Jimmy Tremblay rassemble les équipes et distribue les cartes du parcours. Seuls quelques points indiquent les balises de contrôle. Pour trouver les autres, nous devrons nous fier à nos talents d’orientation ainsi qu’à nos cartes et boussoles.

Quelques plaques de glace sont encore présentes sur la route, à l’ombre des arbres. Nous quittons la piste cyclable pour emprunter une route secondaire qui nous entraîne dans les terres. Un dernier encouragement des policiers et nous arrivons au premier point de contrôle, où nous laissons nos vélos pour déjà changer de discipline. La partie « course en sentier » nous mène vers un lac glacé au-dessus duquel passent des lignes électriques. Le décor devient fabuleux. Après avoir poinçonné notre carte au point de contrôle (PC), on découvre un couloir de fleurs bruyères mauves, parsemé des dernières plaques de neige de l’année. Au PC suivant, des bénévoles s’assurent que tout va bien. Nous sommes rejoints par un concurrent qui a décidé de faire le raid seul : « Quelle course ! Je n’ai même pas hâte d’arriver au bout tellement c’est beau. »

Nous repartons sur nos skis de fond afin de rejoindre le prochain PC par les sentiers. Les conditions clémentes ont toutefois détérioré les pistes et certaines équipes préfèrent continuer à pied tandis que d’autres s’escriment à skier sur les plaques de glace. Après sept kilomètres de vélo, quinze kilomètres de course en sentier et quelques autres parcourus en ski de fond, l’arrivée est proche. C’est un moment savoureux à vivre. Héros de sa propre aventure, on franchit les derniers mètres comme des athlètes olympiques. La foule de bénévoles et de spectateurs acclame chaque participant comme s’il était le grand gagnant de l’épreuve. Même la toute dernière équipe qui terminera plusieurs heures après les autres. Si le classement m’importe peu, certaines équipes y jettent un œil attentif. Les premiers ont fini le raid en six heures, suivi par le reste du peloton une heure plus tard.

Portrait d’un raideur : Ian Beaulieu
Ian Beaulieu est un raideur averti. Il était d’ailleurs dans l’équipe championne du Raid Manicouagan en mars 2010. Il réalise ce genre de course trois à quatre fois par année au Québec. « Je le fais pour m’entraîner », précise-t-il. Sa passion le pousse à participer à des raids de plus grandes ampleurs aux États-Unis et en Europe où le niveau est beaucoup plus élevé : « Ce sont des épreuves sur deux ou trois jours avec des nuits passées à courir dehors et les pauses s’effectuent adossé à un arbre. » Les disciplines y sont diversifiées avec des épreuves de canyoning et de via ferrata. « L’engouement pour les raids d’aventure commence vraiment à prendre de l’importance au Québec », poursuit-il. Un championnat vient d’ailleurs de voir le jour dans la province et regroupe quatre raids dont celui hivernal de Manicouagan et son volet estival. Les participants cumulent des points en fonction de leur classement et le gagnant devient champion du Québec.

 

Encore plus
Raid Manicouagan
Version estivale et hivernale (12 mars 2011) raidmanicouagan.com
Raid Pulse (Outaouais) raidpulse.com
Rallye Fou Raid (région de Québec) vertleraid.ca


Autres raids, hors du championnat :

Raid Endurance aventure
version estivale (Saguenay) et automnale (Laurentides) enduranceaventure.com
Ultimate XC du mont Tremblant
tremblant.ca

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