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  • Crédit: Ludovic Coulaux

Le plein air… avec son meilleur ami

Courir avec son chien, c’est bien. Mais, ce n’est qu’un début. Skijoering, bikejoering ou canicross, voici un tour d’horizon des sports à pratiquer avec votre ami à quatre pattes.

Le ski tracté (ou skijoering), vous connaissez ? Le principe est simple : il faut un (bon) skieur, un animal « tracteur », une longe extensible qui relie les deux et une envie commune de tracer la route. Chaque pays a développé sa spécialité. En Suisse, le skieur est tracté par un cheval. En Alaska, par un renne. En Norvège, pays des origines, c’est un chien de trait qui ouvre la voie.

De l’Europe au Québec

Si le skijoering à la cote en Europe – de nombreuses courses y sont organisées au printemps et à l’automne – ce sport en est encore à ses débuts au Québec. Vice-champion de France et spécialiste de la discipline, Ludovic Coulaux a établi son camp de base au Saguenay-Lac-St-Jean, il y a deux ans. Ses passions pour le ski de fond et les chiens sont devenues un métier à plein temps, et il propose des séjours d’initiation au skijoering en plus de s’être lancé dans l’élevage. Ses chiens sont des greysters qui mêlent les qualités du braque allemand, du pointer et du lévrier : ils sont rapides, puissants et très endurants. « Cet élevage est aussi exigeant qu’une écurie de course… et aussi dispendieux. Mais, dès que la période des compétitions revient, du 10 novembre au 15 avril, la motivation et les sensations sont là ! », confie-t-il.

Des pointes à 40 km/h

Nos grands espaces enneigés sont une invitation au skijoering. Mais, avant d’atteindre des pointes à 40 km/h, un encadrement et des conseils avisés sont nécessaires pour débuter. Si une bonne maîtrise du ski de fond et du pas de patin s’impose, votre compagnon à quatre pattes doit lui aussi présenter certaines aptitudes. Certaines races (comme les huskies)  n’aiment tracter qu’en meute. D’autres, peu adaptées à la course sur neige, vous serviront de parachute plutôt que de traction. « Pratiquer un sport avec un animal apporte beaucoup plus de fun. Les compétitions ont aussi un caractère plus récréatif. Le skijoering attire de nombreux coureurs de haut niveau qui n’ont plus l’œil sur le chrono, mais ne veulent pas pour autant renoncer à leur passion », constate Ludovic Coulaux. Pour lui et ses fils, qui pratiquent depuis qu’ils ont six ans, on peut dire qu’il s’agit d’une véritable affaire de famille… 

Crédit: Amélie JaninPetit investissement, grand plaisir

Doctorante à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), la Française Amélie Janin développe depuis trois ans, du côté de Québec, un autre sport fort en sensations : le canicross. Moins technique que le skijoering (mais tout aussi amusant !), cette activité consiste à courir en plein air… tracté par son chien. Côté équipement, votre compagnon aura besoin d’un harnais rembourré de polaire et bien ajusté. Pour vous : une ceinture confortable et large d’au moins 10 cm dotée d’une longe élastique (de type bungee) qui fonctionnera comme un amortisseur de chocs. Dirigez-vous vers un magasin spécialisé pour choisir le matériel adéquat. « Pour débuter, on choisit un petit sentier de forêt – pas d’asphalte ! - avec des odeurs de gibier et des chants d’oiseaux. Courez 100 ou 200 mètres avant d’allonger progressivement la distance. L’idéal est de sortir en groupe, car votre chien apprendra en imitant les autres. Sinon, suivez une personne à vélo qui l’encouragera à tracter », conseille Amélie Janin.

Félicitez régulièrement votre chien, mais oubliez les friandises qui l’inciteraient à se retourner : en courant, on regarde droit devant ! Sachez aussi repérer les signes de fatigue ou d’ennui pour le détacher dès qu’il n’a plus envie de tracter. Le canicross étant avant tout un amusement, il ne faut pas forcer ou punir un animal qui ne veut pas courir.

Levez les genoux et profitez du paysaaaaaage !

Un fois la base acquise, ne vous reste maintenant qu’à réussir à suivre le rythme de votre chien. Le coureur inexpérimenté aura tendance à essayer de ralentir la vitesse en faisant de petits pas ou en se penchant en arrière. Or, plus votre chien est puissant, plus il faut garder le buste droit et allonger vos foulées : c’est lorsque vous êtes en suspension que vous bénéficiez de sa traction. « Le chien est un animal dévoué à son maître, c’est à nous, coureurs, de ne pas le pousser au-delà de ses limites. Lors des compétitions, l’excitation est forte et l’ambiance très stimulante. Pour moi, franchir les kilomètres avec mes chiens Vaska ou Sonic, c’est partager avec eux les obstacles autant que le plaisir de la course. En franchissant la ligne d’arrivée, j’ai toujours énormément de reconnaissance envers eux. Et la complicité n’en est que plus forte à chaque fois », sourit Amélie Janin.

Les sports canins en vitrine

Si peu de courses ont lieu au Québec, plusieurs variantes de ces sports canins sont néanmoins accessibles. Le skijoering (avec un ou deux chiens) sera ainsi présent aux côtés des mushers lors des prochainsChampionnats du Monde qui se tiendront du 17 au 25 janvier prochains, dans la région de Chaudière-Appalaches. Dès que la saison estivale pointera le nez, ce sera le retour des sorties et des compétitions de canicross, et de bikejoering.

Encore plus…
> centresportnature.com
sortiedechien.com
akkosports.com
daaquam2009.com

Prêt à prendre les commandes ?
Les coureurs de canicross, comme les mushers, communiquent avec leurs chiens à l’aide d’ordres courts et sonores. Un « Go! » marque le départ, « Whow! » ralentit l’allure, et on tourne à droite à « Gee! » et à gauche à « Haw! ». Chaque maître a ensuite son propre langage. Pour Amélie Janin, par exemple, « En avant! » encourage son chien à doubler celui qui le précède sans se retourner, lors d’une compétition.

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