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  • © Jean-Sébastien Massicotte

Séjour fatbike et chalet : aventure surdimensionnée dans les monts Valin

Depuis son premier séjour dans un chalet EXP. de la baie d’Alexis, au parc national des Monts-Valin, notre journaliste rêvait d’y retourner en hiver. Quoi de mieux qu’un confortable refuge tout équipé, moderne et douillet, situé à la porte d’entrée de la légendaire vallée des Fantômes?


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Un camp de base parfait pour se dépenser physiquement sans retenue dans ce coin de nature unique au Québec, où la neige joue avec le paysage pour créer un terrain de jeu magique. Le soir venu, loin de toutes les distractions de la ville et au milieu de nulle part, c’est au coin du feu et avec toutes les commodités que l’on relaxe devant le repas du soir.

En ces temps de pandémie où les déplacements restent délicats, il fallait un plan de circonstance pour passer du rêve à la réalité. D’une seule traite et en moins de trois heures de route de Québec, il était possible de rejoindre le parc situé au nord-est de la ville de Saguenay.

Une fois sur place, l’idée était de prendre les fatbikes pour rouler du centre de découverte et de services jusqu’à la baie d’Alexis. Une « petite » douzaine de kilomètres sur la route qui traverse le parc national et qui est empruntée l’hiver par les fourgonnettes à chenilles qui assurent le transport des visiteurs et des bagages.


© Jean-Sébastien Massicotte

Au bout du fil, quelques jours avant notre départ pour le Saguenay, François Guillot s’était fait encourageant au sujet de notre plan. Une année avec aussi peu d’accumulations au paradis de la neige — il tombe normalement plus de sept mètres sur la vallée des Fantômes —, « je n’ai jamais vu ça », avait lancé le directeur du parc national. « C’est l’année ou jamais! » estimait Guillot au sujet de notre projet cycliste.

La température plutôt froide des derniers jours semblait en plus vouloir nous venir en aide. Le timing ne pouvait être meilleur. Si certains sportifs avaient déjà complété par le passé le parcours avec des montures à pneus surdimensionnés, dont des membres de l’équipe du parc avec des vélos à assistance électrique, la partie n’était pourtant pas gagnée d’avance…

C’est que le chemin du Bras-des-Canots, qui mène aux chalets EXP., grimpe passablement vers les plateaux des monts Valin. Un bon 600 m de dénivelé positif et certaines buttes à… 19%! Le directeur nous avait bien prévenus. « C’est sûr qu’il faut être en forme! » 


© Jean-Sébastien Massicotte

Naïvement, ma compagne d’aventure et moi-même avons repoussé loin dans notre esprit ces quelques statistiques. Comme si notre optimisme allait aplanir le relief. Puis, quelques jours plus tard, une fois en selle et en action vers notre refuge des deux prochaines nuits, nous avons vite constaté que la mission s’annonçait plus compliquée.

Il faut dire que nous étions au lendemain de la première réelle tempête de l’hiver. Rien d’extraordinaire comme accumulation, mais assez pour changer la donne. Nous espérions que le passage des véhicules à chenilles allait nous laisser néanmoins une surface adéquate pour rouler. Erreur!

Raboteuses au mieux, les traces laissées par le passage des deux navettes Fantôme Express ne laissaient que deux tracés labourés d’une trentaine de centimètres de large. Plus lisse et large, le centre de la route était quant à lui plus facile à négocier et sans bordure profonde, mais clairement plus mou et épuisant. Choisissez votre poison!

Car, peu importe la trajectoire choisie, les quelques centimètres de neige tombés réduisaient l’adhérence dès que le chemin montait. Ce qui s’est produit après… à peine un kilomètre dans l’aventure! Changement de pression de nos pneus, jeu avec les vitesses… rien à faire, notre traction ne nous permettait pas de grimper.

Une seule option : pousser les vélos en marchant à côté. Rapidement, nous comprenons que les portions qui ne grimpent pas se feront bien rares. Pousser un kilomètre ou deux, rouler tant bien que mal 250 mètres. Recommencer. Comme nous avions été avertis, la bonne humeur est quand même au rendez-vous.


© Jean-Sébastien Massicotte

On se dit que ça prendra le temps qu’il faudra, en autant que l’on continue de progresser. Nos bagages nous attendent à destination, un steak est au menu et la douche chaude gagne en intérêt à chaque montée supplémentaire.

Après trois heures et demie de ce régime, nous arrivons finalement à la frontale et dans la poudrerie à la baie d’Alexis. Nous sommes satisfaits, bien que la montée ne se soit pas déroulée comme espérée. Probablement que nous avons réussi à rouler au maximum 25% de la distance.


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Randonnée hantée


Chalet EXP © Sépaq

Dans l’ambiance feutrée de la tempête qui reprend de la vigueur, nous rejoignons notre EXP. guidés par le faisceau de notre frontale. La porte à peine franchie, nous nous sentons déjà comme à la maison.

En cuisinant le souper, nous faisons les plans pour le lendemain. Au programme, une tournée en raquettes jusqu’au sommet du massif: le pic Dubuc, qui domine le paysage à 984 mètres d’altitude. Chemin faisant, il faudra traverser la vallée des Fantômes et ses arbres chargés de neige, qui en font autant de petits Casper mystérieux.

Malgré le manque de neige cette année, le panorama — et les fantômes! — valent le détour. Nouveauté, le sentier du Sasquatch permet d’allonger en boucle le parcours entre la baie d’Alexis et le pic Dubuc. Un tracé sauvage et tranquille d’une grande beauté avec notamment une portion qui longe une rivière et un point de vue aérien qui surplombe le panorama saguenéen.


© Jean-Sébastien Massicotte

Au terme de cette deuxième journée froide, mais sous le soleil, le retour près du feu est d’autant plus satisfaisant après notre dizaine de kilomètres de raquette en pleine forêt. Génial!   

Et à combiner sport, nature et villégiature, le temps passe bien vite. Trop vite! Déjà le retour s’organise pour le lendemain. Après plusieurs passages des navettes et avec le froid installé, les conditions sont meilleures pour rouler. Et que dire du dénivelé à notre avantage!

En fin de matinée, les bagages sont déposés à la navette et c’est le départ derrière le guidon. Déjà, il est évident que le trajet à vélo sera agréable. La neige porte davantage qu’à l’aller. Bien vite, la gravité nous transporte vers le pied du massif à bonne vitesse.

Une descente qui nous fait réaliser à quel point nous avions monté deux jours plus tôt. 

Nous restons en selle pratiquement tout le temps et notre seule préoccupation est de ne pas faire une sortie de piste à plus de 30 km/h sur la neige. Il ne faudrait pas gâcher le plaisir!


Cette aventure a été rendue possible grâce à la collaboration de la Sépaq.


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