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  • Crédit: Mélanie Pageau

Randonnée en Islande : Pour l’amour des grands espaces

Des 300 000 habitants de l’Islande, les deux tiers vivent dans l’agglomération de Reykjavik. En dehors de la capitale, cela laisse une personne au kilomètre carré!


L’Islande se classe certainement très haut sur la liste des paradis du plein air pour les aventuriers indépendants qui n’ont pas froid aux yeux. À condition d’apprécier les paysages arides et de pouvoir supporter un climat plutôt rude.

Comme il est possible de planter sa tente où bon nous semble sur ces terres sauvages (sauf dans les parcs nationaux), une petite crique sur le bord d’une chute devient le campement d’un jour. La rivière nous abreuve, la jeep est pleine de bouffe et les sommets enneigés nous attendent patiemment.

Victime de déforestation à l’époque de sa colonisation par les Vikings, l’Islande est à la merci des quatre vents, qui soufflent sans relâche. Les endroits pour s’abriter se font rares… Et attention de ne pas déplacer une pierre : c’est peut-être le refuge d’un elfe ou d’un troll! Enfilez votre Gore-Tex, serrez le capuchon et savourez les horizons à perte de vue…!

L’Islande se déguste en toute liberté, en avalant des kilomètres de grands espaces. Pour mieux l’apprécier, vaut mieux être autonome, tant du côté des transports (location d’une jeep) que du logement (tente) et de la nourriture (lyophilisée apportée du Canada). Voici trois itinéraires pouvant s’enchaîner ou pas, selon le temps dont on dispose.

Crédit: Mélanie PageauL’ouest et le sud (7 jours)

Pour un condensé des merveilles islandaises, les aventuriers pressés gravitent autour de Reykjavik. En quelques jours, on peut voir d’impressionnantes failles, le geyser le plus régulier au monde, de puissantes chutes, des volcans, des coulées de lave, des eaux thermales, des glaciers… et vivre la vie nocturne de la capitale la plus nordique au monde, où l’on peut danser dans les rues sous un soleil estival qui veille aussi tard!

Commencez par le Cercle d’or : les fissures de Pingvellir, les geysers de Geysir et les chutes de Gullfoss. Après ça, bye-bye la civilisation et cap sur le volcan Hekla. La F225 (qui n’est plus une route, mais bien une piste!) zigzague à travers la lave pétrifiée. Un campement improvisé au pied du sentier permet d’attaquer la montagne dès le lever. La randonnée d’une dizaine de kilomètres (aller-retour) s’effectue en une demi-journée sur une pente exposée. Du sommet de 1491 mètres, on observe les coulées de lave – de couleurs différentes selon les éruptions – et, au loin, des glaciers, des montagnes de couleur sable, des cratères rouges et des lacs.

Plus loin sur la F225, le parc national Landmannalaugar constitue un excellent camp de base pour découvrir les montagnes multicolores de rhyolite, les champs de lave et les manifestations géothermiques. Le tout peut se faire en une ou plusieurs randonnées d’un jour. La longue randonnée jusqu’à Posmork (4 jours) et Skogar (1 ou 2 jours de plus) peut à elle seule faire l’objet d’un voyage express en Islande. Pour cette option, prenez le bus de Reykjavik qui vous amènera au départ et vous reprendra à l’arrivée. Du côté de Skogar, le sentier longe une rivière aux successions de chutes dans des vallons verdoyants peuplés de moutons.

Le sud et l’est (5-7 jours)

Au sud du glacier Vatnajökull (le troisième plus grand au monde après l’Antarctique et le Groenland), le parc Skaftafell offre plusieurs possibilités de randonnées d’un jour, dont une boucle de 17 kilomètres qui passe entre les montagnes de rhyolite et deux langues du glacier.

Coincé entre le Vatnajökull et l’océan, le lac Jokulsarion est rempli d’icebergs se reflétant dans l’eau d’un bleu éblouissant. Les masses de glace qui roulent font des bruits de tonnerre. Ce qui ne semble pas troubler les phoques venus de la mer. Un site de camping sauvage magique.

Cap à l’est, la route nationale (N1) longe la mer en suivant les détours des lagons. On y salue des cygnes et des moutons cornus avant de bifurquer dans les terres et grimper dans les montagnes. La N1 perd son pavage et les paysages deviennent arides. À Egilsstadir, on planifie ses excursions en kayak dans les fjords, comme Seydisfjordur, ou en montagne dans les environs du Snaefell.

Le Snaefell culmine à 1833 mètres. Son sommet enneigé est le plus haut d’Islande. On l’atteint par une randonnée de 12 kilomètres (aller-retour) sur des pentes parfois très inclinées. De là-haut, on admire le Vatnajökull. Refuge et camping au pied.

Sur la route entre le Snaefell et Egilsstadir, se trouve la seule forêt d’Islande (Hallornsstaou) où pousse son plus vieil arbre, planté en… 1938! Si vous avez plus de temps et une jeep costaude, un crochet vers l’intérieur des terres procure toute une aventure. Que ce soit pour voir les caves de Kverjkoll ou le cratère d’Askja, vous devrez parcourir une route lunaire à travers des rochers, un désert de sable noir et traverser de nombreuses rivières à gué.

Crédit: Mélanie PageauLe nord (4-5 jours)

Les environs de la deuxième ville d’Islande, Akureyri, regorgent aussi de beautés. Le lac Myvatn et ses faux cratères constituent la toile de fond d’une randonnée autour, en passant sur le cratère Hverfell (1463 m), en visitant les grottes Grjotagia et en observant les fumeroles juste sur le bord de la route.

Le parc national Jökulsargljufur abrite la plus puissante chute d’Europe, Dettifoss. Jusqu’à 500 mètres cubes d’eau laiteuse par seconde tombent du haut de ses 44 mètres. Les touristes se concentrant sur la rive est, optez donc plutôt pour la rive ouest, où se trouve un camping gratuit pour les randonneurs. De là, on peut marcher dans le canyon jusqu’à Asbyrgi (34 km) en deux jours ou faire un plus court aller-retour en un jour.

Qui dit nord, dit cercle polaire! En traversier à partir de Dalvik ou en avion depuis Akureyri, on atteint l’île de Grimsey, où passe le 66e parallèle. À part les colonies d’oiseaux (dont les féroces sternes arctiques) et les bateaux de pêcheurs, c’est plutôt tranquille sur la petite île ressemblant à celle de « La grande séduction ».

Sur le chemin de l’aéroport avant votre départ de Reykjavik, ne manquez pas l’arrêt au réputé Blue Lagoon, immense spa géothermique. Vous serez détendus pour le retour à la maison.

 

Activité : Randonnée

Durée : 7 jours… à répéter plusieurs fois!

Quand : Fin mai à septembre pour profiter des services et de la lumière du jour. D’octobre à avril, l’île hiberne…

Pour s’y rendre : Depuis 2007, un vol direct relie Montréal à Reykjavik avec JetX – Primera du 23 mai au 13 octobre 2008 (de 550 $ à 720 $ (taxes incluses) selon les dates). En vente chez Voyages Westmount.

Budget : Au moins 80 $ par jour par personne, si vous apportez votre nourriture et campez. Beaucoup plus si vous mangez au restaurant et dormez à l’hôtel. Tout y coûte très cher!

Formule : En toute liberté.

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