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  • Crédit: Daniela Andreea Spyropoulos

Se faire une fleur

Indigènes, sauvages ou cultivées, les fleurs comestibles se retrouvent sur la table des meilleurs chefs en ville. Lors de votre prochaine randonnée, faites-vous une fleur!

Vous en êtes à votre cinquième journée de randonnée. Vos réserves de fruits et légumes sont à sec. Vous n’en pouvez plus de vous gaver de nourriture lyophilisée. Pour aromatiser des plats préparés, pour rassasier ses papilles lors d’une longue randonnée ou juste pour le plaisir de la cueillette, s’initier à l’univers des fleurs comestibles c’est ouvrir une brèche sur un monde de saveurs haut en couleur!

« Dans la nature, on les trouve principalement à l’orée de la forêt, dans les espaces ouverts, ou auprès des anciens chemins de bois », observe Mélinda Wilson, auteure de l’ouvrage Fleurs comestibles, du jardin à la table. Dans ce guide illustré avec doigté, elle répertorie les plus savoureuses en plus de proposer de nombreuses idées culinaires. Tout y passe : des salades aux infusions, des vinaigres à l’alcool.

Pissenlits, pensées sauvages, myosotis, marguerites, trèfles et violettes (pour ne nommer que les plus répandues) peuvent être apprêtées par le randonneur affamé. En bordure des milieux humides, on peut se délecter de la très prisée reine-des-prés, fort aromatique. Elle donne une douce saveur d’amande aux infusions, desserts, compotes ou vinaigres. « Dans les forêts mixtes, on pourra cueillir les fleurs d’arbres fruitiers, comme le pommier, l’églantier, le cerisier, le merisier et les fleurs de rosiers », indique Mélinda Wilson.

Les fleurs cueillies conserveront leur goût et leur saveur pendant un an (à condition de ne pas les laver). Vous pouvez les sécher en bouquets ou en séparant les pétales à l’abri de la lumière, dans un endroit sec et bien aéré. Autre méthode : les disposer sur une claie (fabriquée avec du moustiquaire et des planches de bois) ou les déposer sur des feuilles de papier brun superposées. Pour les reconnaître, indiquez le nom de la fleur sur son bocal de verre que vous placerez au sec, à l’abri de la lumière.

Une question de culture

Avant de cueillir une fleur, et de s’en nourrir, il faut savoir les reconnaître. « Dans le doute, il vaut mieux s’abstenir », conseille Mélinda Wilson, car une fleur comestible peut avoir un sosie toxique, voire mortel. Aussi, lorsque l’on consomme une fleur pour la première fois, il importe de la déguster avec modération. Ainsi, on ne risque pas de s’intoxiquer. « J’ai goûté à bien des fleurs dans ma vie et en observant ces règles, je ne me suis jamais empoisonnée », rigole-t-elle.

Il faut également s’assurer que la fleur est exempte de produits chimiques, de pesticides, d’herbicides, et qu’elle est éloignée de sources de pollution potentiellement dangereuses. « Ne cueillez que ce dont vous avez besoin, et choisissez des fleurs saines, sans maladies et qui poussent dans un environnement sain », recommande Mélinda Wilson.

Mode d’emploi
// Cueillir les fleurs à la main.
// En matinée, attendre que la rosée se soit évaporée.
// Pour les laver, ne pas utiliser d’eau, mais un linge avec lequel vous essuierez les pistils et les étamines.
// Les ajouter à la dernière minute dans votre plat, votre sandwich ou votre infusion.

Un monde de saveurs haut en couleur!
En cuisine, les apprêts sont multiples. Que l’on fasse frire le fruit de l’hémérocalle (qui se mange comme des croustilles) ou que l’on parfume une huile ou un vinaigre avec des fleurs comestibles, les combinaisons sont toujours surprenantes. Soyez imaginatif : ajoutez du trèfle dans votre plat de riz, du pissenlit dans vos omelettes. La violette rehausse à merveille les salades ou les infusions. Des pétales de marguerite, jetés dans la salade ou sur une soupe au miso, permettent de parfumer et d’enjoliver un repas en plein air.

Vinaigre ou huile parfumés aux fleurs sauvages
/ Entasser des fleurs sauvages, dépouillées de leurs feuilles, dans un pot de verre.
/ Immerger de vinaigre (de cidre ou blanc) ou d’huile (de tournesol ou de pépin de raisin) modérément réchauffés.
/ Laisser refroidir avant de fermer le pot.
/ Faire macérer pendant plusieurs semaines sans lumière.
/ Retourner le pot de temps en temps.
/ Filtrer sans appuyer sur les fleurs pour ne pas brouiller l’huile ou le vinaigre.

 

/ Embouteiller et ajouter des tiges de fleurs pour décorer.

 

Fleurs comestibles, du jardin à la table
par Mélinda Wilson (Édition Fides)
280 p. • 24,95$

Source: Fides

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