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Pérou : longue randonnée sur les chemins des Incas

Le sommet enneigé du mont Veronica, l’air rare et frais de Cuzco, le port de tête des lamas, le soleil qui se lève sur le Machu Picchu... Un voyage au cœur des Andes péruviennes n’est pas de ceux qu’on oublie facilement. Surtout quand une partie du voyage consiste à marcher — lentement, mais sûrement — sur les sentiers anciens des Incas.


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Le premier campement est installé à 3700 m d’altitude, aux abords d’un village minuscule. La lune s’apprête à se lever et le mercure à frôler la barre du 0 °C au moment où une soupe de pommes de terre bien chaude nous est servie – ô joie ! – dans la tente faisant office de salle à manger. 

 Nous sommes à la fin mai, au cœur de la Vallée sacrée et de l’automne péruvien. 


© Sarah Bergeron-Ouellet

La randonnée guidée de trois jours que nous avons entreprise se nomme Inca Quarry Trail. Il s’agit d’un sentier de 26 km qui passe par des cols montagneux de 4440 m, des communautés andines, des ruines incas et une ancienne carrière de pierres.

Le trajet parcouru durant cette première journée est un jeu d’enfant pour les habitants de la région, qui l’empruntent quotidiennement et qui semblent très peu impressionnés par ses 600 m de dénivelé. Mais le manque d’oxygène et les effets de l’altitude ralentissent quelque peu les 15 Australiens, Américains, Britanniques, Néo-Zélandais et Canadiens que nous sommes. 

Par tous les chemins 

Peu fréquentée, l’Inca Quarry Trail est à ne pas confondre avec l’Inca Trail (ou Chemin de l’Inca), ce sentier mythique de 43 km qui mène directement aux ruines du Machu Picchu. Il faut réserver son passage des mois, voire un an, à l’avance pour faire le Chemin de l’Inca, car les permis sont accordés en quantité limitée : 500 personnes par jour, soit 200 randonneurs et 300 guides et porteurs. 

© Sarah Bergeron-Ouellet

L’Inca Quarry Trail, proposée presque uniquement par la compagnie Intrepid Travel, est l’une des randonnées alternatives qui s’offrent aux voyageurs. Elle ne mène pas directement au Machu Picchu, mais il s’agit bel et bien d’un « chemin des Incas », avec tout ce que cela implique d’histoire et de sommets, d’aubes dorées, de condors et d’immensité. 

Car les Incas (et les peuples qui les ont précédés) ont élaboré au fil des siècles un vaste système de routes permettant de relier à pied Cuzco, leur capitale, aux quatre coins de leur empire. Protégé par l’UNESCO, le « réseau de routes andin » ou « Qhapaq Ñan » a connu son apogée au 15e siècle et représente plus de 30 000 km de sentiers. Ils s’étendent de la Colombie au Chili, traversant presque miraculeusement des sommets de 6600 m de haut. 

Montée et descente 

C’est avec un thé de coca – pour contrer les effets de l’altitude – que nous sommes tirés du sommeil par nos guides au deuxième matin de l’aventure. 

© Sarah Bergeron-Ouellet

L’itinéraire de la journée est costaud. Il comprend deux passes de plus de 4400 m, une traversée dans l’Altiplano, une descente abrupte sur un sentier de cailloux et 10 heures de marche, minimum. Le groupe ne manque heureusement pas d’encadrement : 10 chevaux pour porter les bagages et les tentes, cinq palefreniers, deux guides, deux cuisiniers et un chef d’excursion nous accompagnent.

Cette deuxième journée offrira des paysages mémorables, à commencer par la montagne Veronica, aussi appelée Wakay Willca, qui culmine, enneigée, à 5893 m d’altitude. Il y aura aussi de nombreuses vues plongeantes sur la Vallée sacrée et les méandres de la rivière Urubamba, les vestiges d’une porte du Soleil s’ouvrant sur une mer de sommets, et le ciel plus bleu que bleu du Pérou. 

Littéralement à bout de souffle en raison du mal de montagne, deux randonneurs feront une partie du chemin à cheval. 

© Sarah Bergeron-Ouellet

Ligne d’arrivée 

Au jour 3, après un énième thé de coca, une bouillie de quinoa et une ultime descente, Ollantaytambo se dessine devant le groupe, à 2800 m d’altitude. C’est dans cette ville inca habitée depuis le 13e siècle et surplombée de ruines imposantes que se termine la randonnée-camping de 26 km. 

 « Ça a été plus difficile que je l’avais imaginé », témoigne une randonneuse (ravie), en attendant le train qui nous mènera à l’étape finale de l’aventure : le Machu Picchu. « C’était tellement isolé ! », se réjouit l’une de ses amies. « Ils cuisinent mieux que moi à la maison ! », lance un autre voyageur à propos des cuisiniers de l’excursion. « J’ai adoré », résumeront plusieurs autres. 

La magie 

Au départ d’Ollantaytambo, c’est un train aux larges fenêtres qui emmène les voyageurs jusqu’à Aguas Calientes, la ville touristique située au pied de la citadelle du Machu Picchu. 

Cachée dans les hauteurs à 2430 m d’altitude, entourée de pics verdoyants et de mystères qui ne seront sans doute jamais élucidés, la fameuse « cité perdue des Incas » a vraiment de quoi laisser sans voix. 

© Unsplash / Karson

On en aperçoit seulement une partie sur les photos, mais elle a une superficie totale de 13 km2 et ses anciennes cultures en terrasses descendent tout le long de la montagne. 

Construite au 15e siècle sans que l’on comprenne encore comment et abandonnée 100 ans plus tard sans que l’on sache encore pourquoi, la cité englobait à la fois une zone rurale et une zone d’habitation, avec des demeures pour les nobles, des palais et des temples aux pierres parfaitement taillées. 

Les conquistadores espagnols ne l’ont jamais trouvée. 

Aujourd’hui, plus de 3000 personnes par jour viennent voir – et photographier – le légendaire Machu Picchu, qui a été sacré « merveille du monde moderne ». Le fait qu’il y règne malgré tout une ambiance solennelle et presque silencieuse est sans doute l’un des plus grands mystères des Andes. 


COUP DE CŒUR POUR CUZCO 

© Unsplash / Joe Green & Persnickety Prints

C’est de Cuzco que partaient tous les chemins incas du Qhapaq Ñan. Un voyage de randonnée dans la Vallée sacrée est donc impensable sans un arrêt dans cette ville, l’ancienne capitale de l’Empire inca, dont le nom signifie « nombril du monde ». Même le vol depuis la capitale Lima est impressionnant : on a carrément l’impression de frôler le sommet des Andes! Puis, on découvre Cuzco, construite à 3500 m d’altitude, dont les ruines incas se mêlent à l’architecture coloniale espagnole. 

La Plaza de Armas et sa cathédrale, les rues abruptes et bohèmes du quartier San Blas, la ruelle Loreto et son mur inca aux pierres qui semblent avoir été taillées au laser... Il y a beaucoup à voir à Cuzco et un séjour de quelques jours permet en prime de s’acclimater à l’altitude, une chose primordiale si l’on part faire une randonnée. 


INFOS UTILES

Le circuit d'aventure guidé

Intrepid Travel est la principale compagnie à offrir des randonnées sur l’Inca Quarry Trail. Elle le fait depuis 2011. Le forfait en petit groupe dont il a été question ici se nomme « Inca Trail Express» et dure 8 jours. En plus de la randonnée (Inca Trail ou Inca Quarry Trail, selon les dispos), il comprend la visite de Lima, de Cuzco et d’une communauté traditionnelle de la Vallée sacrée. 

Le prix? À partir de 1948 $ par personne. Cela ne comprend pas l’aller-retour vers le Pérou ni le vol de retour vers Lima à la fin de l’expédition s’il y a lieu ; les pourboires et quelques repas sont aussi à ajouter.

Intrepid offre des voyages en anglais uniquement, mais on peut faire la demande pour être accompagné dans une autre langue. 

La compagnie possède la certification B-Corp, qui est liée entre autres à l’engagement social. 

© Sarah Bergeron-Ouellet

Se rendre au Pérou

Les options sont nombreuses, mais parmi les nouveautés : Air Transat offrira des vols sans escale Montréal-Lima à compter du 22 décembre 2023, à l'année.


Ce reportage est tiré de nos archives. Ce voyage avait été rendu possible grâce à l’Office de tourisme du Pérou.


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