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L'automne gonflé à bloc!

Le bloc, cette variante de l'escalade pratiquée sans corde ni harnais, a connu une croissance constante au cours des dernières années. Et les cailloux à grimper se sont également multipliés, grâce à des fous furieux de ce genre d’escalade qui ont trouvé des rochers un peu partout au Québec et dans le nord-est des États-Unis. Voici votre guide pour ne rien manquer de la belle saison.

Au Québec

Val-David

Lieu de naissance de l’escalade au Québec, on peut parler de Val-David comme d’une mecque pour le bloc. Il y en a pour tous les goûts d’ailleurs : problèmes en dalle, des trucs déversant, des problèmes qui rappellent des voies normales par leur hauteur. Bref, tous les « bloqueurs » y trouveront leur compte. Mais attention, grimper à Val-David fait mal aux doigts et… à l'ego! Non seulement le granit y est abrasif, mais les côtes sont généralement assez sévères. Amenez également des chaussons dont la gomme est assez neuve : vous risquez de beaucoup l’utiliser. Les prises de pied se font parfois rares, et vous voudrez être en confiance pour les passages délicats sur de minuscules cristaux. Le choix ne manque pas : les premiers secteurs – les Dames et les Hommes – regorgent de voies classiques, mais de jolies nouvelles roches laissent apparaître des « néoclassiques », dans les secteurs de la Bleue et de la Cour du Roi. N'hésitez pas à explorer ailleurs : les Laurentides abondent en blocs encore peu ou pas développés. Preuve en est, la Fédération québécoise de la montagne et de l'escalade vient d'ouvrir un nouveau site au Mont-Tremblant. C'est sans compter la multitude de petits sites que vous pourrez découvrir si vous amadouez les bons grimpeurs locaux.

Les classiques : ils sont dispersés aux quatre vents, mais il ne faut pas manquer La Traversée de l’orque, en V6, une traverse sur des plats, et Louise Classique, en V5, qui porte bien son nom. Dans le secteur des Hommes, Nickel en V3, est superbe. En V5, Papparazzi, dans la Cour du Roi, vous donnera des frissons d’excitation.


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Orford

© Shutterstock

À la base des grands murs du mont Orford se trouve une myriade de blocs, vestiges d'éboulis et du temps sur la roche. C'est une piste sinueuse qui vous paraîtra longue, voire sans fin, qui vous mène au premier caillou, le bloc de l'Urubu − lequel donne le ton à l'endroit − et on y retrouve plusieurs problèmes classiques. Mais le site se révèle peu à peu lorsque les grimpeurs vont plus loin dans la forêt – vous y trouverez en tout plus d'une centaine de problèmes. La roche est un étonnant mélange, qui s'apparente un peu au schiste, et qui n'est pas particulièrement abrasif. Ce qui vous permettra de grimper plus longtemps avant que la peau de vos doigts ne soit à vif.

Les classiques : Urubu, en V2, est à ne pas manquer, Planète Mars, en V4, vaut le détour, et Le Douanier, en V8, est un « étrange » classique.


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Stonebleau

À un jet de pierre de la capitale provinciale, Stonebleau est fréquenté depuis la fin des années 90. Mais depuis peu, l'activité y a été intense. De nombreux grimpeurs motivés ont ouvert de nouveaux problèmes, et chaque saison compte maintenant son lot de pierres brossées prêtes à être grimpées. Nichés entre de grands bouleaux et des hêtres, les blocs sont de taille et hauteur variées. Contrairement à certains autres sites de bloc, les grimpeurs débutants et intermédiaires auront plusieurs problèmes entre V0 et V4 à se mettre sous la dent. Les adeptes des premières ascensions pourraient aussi trouver de quoi se régaler, alors qu'il reste encore plusieurs roches aux lignes vierges de craie.

Les classiques : tout le secteur des dents, avec notamment Canine droite et Traitement de canal, mérite d'être exploré. Pour ceux qui veulent serrer les doigts un peu plus, la Traverse de l'huître, en V7, et Requin blanc, en V9, seront de belles prises.


Au Nord-Est des États-Unis

© Shutterstock

Smuggler's Notch, Vermont

Un site qui a de quoi plaire : des blocs qui se trouvent juste à côté des espaces de stationnement, des problèmes en quantité et de tous les niveaux et le schiste qui ne meurtrit pas (trop!) les doigts. Et lorsqu'il fait chaud partout ailleurs, à Smuggler's il fera systématiquement plus frais. C’est presque un jardin zen sauf en cas de chute où les atterrissages peuvent être cahoteux. Vaut mieux se munir de plusieurs matelas de sol. « Smuggs » permet de jouer sur des problèmes parfois techniques parfois plus gymnastiques. Seul hic : l'accès au site ferme relativement tôt en saison, vers la fin octobre, puisqu'en raison de son élévation, la neige s'accumule sur les pentes menant au sommet. Qu'à cela ne tienne, les plus braves s'équipent pour s'y rendre en toute quiétude et légalité.

Les classiques : tous les problèmes à faire sur un petit mur nommé « the Highlander », entre V0 et V3, sont de petits bijoux. Nemesis, V5, une traverse évidente lorsque vous arriverez sur le site, est à ne pas manquer. Et un trio de V6-V7 vous attend : Boomerang, Growler et Pulled pork se trouvent tous sur le même bloc, en haut de la colline. En un mot : géniaux!


Shawangunks, New York

Les cailloux à la base des grands murs sont aussi des problèmes classiques. L'escalade y est somme toute assez gymnastique alors que vous grimperez sur un conglomérat particulier à la région – une roche qu'il faut d'ailleurs apprendre à maîtriser! Si les secteurs les plus accessibles se trouvent sur la fameuse Carriage Road, un large sentier qui court à la base des parois de trad, vous pourrez aussi trouver votre bonheur ailleurs, dans des sites un peu moins fréquentés, comme Peter's Kill. L'autre intérêt de ces sites : l'accès y est moins coûteux qu'à la réserve Mohonk. À cause d'une foule bigarrée de grimpeurs provenant de New York, le nombre réel de problèmes dans tous les secteurs est presque impossible à calculer : ils poussent comme des champignons! Si plusieurs gemmes sautent aux yeux dans les secteurs faciles d'accès, les Gunks sont encore loin d'avoir révélé tous leurs secrets. Il n'en tient qu'à vous!

Les classiques : la liste pourrait être longue, chacun pourrait y aller de son favori. The Buddha, en V7, figure parmi les plus belles lignes, esthétique à souhait. En V5, vous jurerez que Black boulder problem est un des plus difficiles du site, mais un des plus beaux. Et Babyhole, en V3, est à faire absolument.


Encore plus

Drtopo.com : les topos pour les blocs au Québec s'y trouvent. Vous trouverez les guides pour Orford, Stonebleau et Val-David. Attention, les guides ne sont pas à jour, alors que beaucoup de problèmes ont « poussé » depuis leur publication.

New England Bouldering, deuxième édition, publié par Wolverine : un guide qui regroupe l'essentiel des sites de bloc du nord-est des États-Unis. Le livre donne une très bonne idée des directions et de la localisation des sites, mais les cartes sont très approximatives et les étoiles données aux problèmes aussi. Disponible en ligne.

Bouldering in the Shawangunks, par Ivan Greene : le guide officiel pour s'y retrouver dans la multitude de problèmes des Gunks. L'essentiel y est, mais évidemment, le bouquin n'est pas tout à fait à jour. L'effort est louable, mais vivement une réédition!

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