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Vélo : La fièvre du printemps

Le mercure atteint les quinze degrés et le ciel est bleu azur. La neige a suffisamment fondu pour qu’on puisse sortir les « bécyks ». C’est le signe que le vrai printemps est arrivé! Mais avant de partir pour la première sortie, il faut un minimum d’ajustements.

La bicyclette est un véhicule tellement fiable qu’on oublie souvent qu’elle a besoin d'entretien. « Aide-toi et l’essieu t’aidera! » Cela vaut autant pour ceux qui rangent leur hybride urbain dans le cabanon que pour les moulineurs qui chevauchent leur monture en spinning tout l’hiver. Aussi bien s'y prendre un peu à l'avance pour éviter la cohue du mois d’avril.

« Chaque début de saison, quelqu’un se pointe à la boutique et nous demande "une p'tite mise au point rapide" pour les deux ou trois vélos de la famille à peine sortis de leur hibernation pendant que la conjointe et les enfants attendent dans la voiture pour partir en camping », raconte Sylvain Alary, propriétaire de la boutique André Cycle & Sport à Longueuil. « C’est à se demander si certains confondent le métier de mécanicien vélo et celui d'urgentologue! », blague-t-il. André Primeau, des magasins Primeau Vélo, suggère pour sa part d’amener son vélo à la boutique pour son entretien juste avant de le ranger à la fin de l'automne : votre mécano aura tout son temps pour le chouchouter.

Pour une mise au point « de base » correct, il faut prévoir au minimum 35 $. Pour un travail plus élaboré, les prix oscillent entre 125 et 200 $. Si vous souhaitez faire le travail vous-même, prévoyez une demi-journée (de pluie idéalement), relevez vos manches et suivez ce guide.

1) L'inspection
Par souci de bon fonctionnement et de sécurité, faites le tour des composantes majeures à la recherche de traces d'usure préoccupantes, d'indices de faiblesse structurelle, de mauvais alignement ou encore de vis et boulons desserrés. Dans le doute, demandez l'avis d'un spécialiste et faites les réparations nécessaires.

a) Le cadre est-il exempt de craques ou de rouille suspectes?

b) Le guidon et la potence, qui encaissent des milliers de chocs, ont-ils un « jeu » indésirable dans la colonne de direction? (Testez-les en maintenant le frein avant serré)

c) Vos jantes sont-elles bien droites et alignées? Ont-elles besoin d'un équilibrage?

d) Quel est le degré d'usure de la chaîne et des pignons? Parce qu'ils travaillent de concert, le remplacement de l'un, mais pas de l'autre, causera plus de mal que de bien à moyen terme.

e) Vos câbles (dérailleurs et freins) sont-ils bien tendus, sans être sur le point de céder?

f) La patte de fixation du dérailleur arrière est-elle bien droite et alignée? Le passage des vitesses se fait-il sans heurts?

2) Le nettoyage
Rien ne sert d’huiler et de graisser si l'on n'a pas fait un bon ménage au préalable. Un lot de guenilles et un bon savon dégraissant, et vous serez prêts à jouer votre rôle de Monsieur Net!

a) Tout le système de transmission mérite d'être dégommé : la chaîne, les plateaux, les pignons.

b) Un premier nettoyage des patins de frein et des jantes sera suivi, à la fin du printemps (lorsque les routes ont été elles-mêmes nettoyées), d'un deuxième coup de chiffon.

c) Accordez une attention particulière au filetage des pédales (démontées pour l'occasion) : personne n'aime la sensation de marcher sur des Rice Krispies en pédalant!

3) La lubrification
Sans lubrifiant, pas de plaisir! Ne mélangez pas vos huiles avec vos graisses : elles ne sont pas interchangeables d'une composante à l'autre.

a) À tout seigneur tout honneur : votre chaîne et vos engrenages seront les premiers à recevoir l'onction… pour leur éviter l'extrême-onction.

b) Les câbles (freins et dérailleurs) bénéficieront d'une huile légère contre les attaques de l'humidité.

c) Selon votre nature (voyageur urbain, cyclosportif, drogué de bouette ou autres), il fait voir au graissage des axes et roulements (roues et pédalier) au moins une fois par année (roulements ordinaires) ou plus (roulements scellés) pour que votre mécanique ronronne.



Pneus
Ne soyez pas un dégonflé!

Aux yeux de Sylvain Alary, l’erreur la plus commune est la négligence : « Environ 90 % des crevaisons surviennent parce que les pneus ne sont pas assez gonflés. On roule trop mou! »  Rien ne s’oppose à ce que vos biceps soient aussi musclés que vos mollets, alors sortez votre pompe. Inspectez aussi vos gommes pour déceler les signes d'assèchement du caoutchouc ou encore des éraflures au niveau des flancs (pas de chance à prendre avec votre lien avec le tarmacadam). Pour ce qui est de vos pneus et chambres à air à jeter, une suggestion : l'organisme Écho-Logique (echologique.ca) les récupère pour recycler le caoutchouc.

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