Voyage : 8 destinations dans le monde à éviter en 2026
Planifiez-vous vos vacances pour la prochaine année? Avant de réserver vos billets d’avion, il est aussi important de connaître les quelques endroits où les touristes sont les moins bienvenus dans le monde.
Outre le site du gouvernement du Canada, qui offre des conseils de sécurité aux voyageurs en fonction de la destination souhaitée, le guide touristique américain Fodor’s Travel a récemment publié son rapport sur les endroits aux quatre coins du globe à reconsidérer pour un voyage en 2026.
Surtourisme, changements climatiques, crise du logement: ces pays ont de nombreuses raisons de ne pas souhaiter l’arrivée de visiteurs sur leur territoire.
Voici 8 destinations à éviter pour l’année à venir.
1. L’Antarctique
L’intérêt grandissant des touristes à visiter l’Antarctique aurait conduit plus de 120 000 visiteurs sur des bateaux de croisières entre 2023 et 2024, pour s’émerveiller devant les glaciers de ce dernier espace encore sauvage sur la planète, selon Fodor’s Travel.
Auparavant, ceux qui visitaient l’Antarctique utilisaient leur expérience dans une optique de développement durable. Mais aujourd’hui, beaucoup y sont attirés pour le «tourisme de dernière chance», c’est-à-dire l’envie de constater une merveille avant qu’elle ne disparaisse, dans ce cas-ci, en raison des changements climatiques.
D’ici 2033, on s’attend à voir ce tourisme de masse doubler, et cela risque d’avoir des conséquences néfastes sur cet environnement « fragile et rare », a noté Jessica O’Reilly, professeure agrégée d’anthropologie à l’Université de l’Indiana, au guide de voyage.
Pour l’instant, les entreprises de petites croisières qui conduisent les visiteurs sont volontairement membres de l’Association internationale des voyagistes en Antarctique (IAATO), qui promeut «un tourisme sûr et respectueux de l’environnement», mais l’IAATO n’a aucune autorité sur le nombre maximum de visiteurs.
« L’IAATO est une organisation à but non lucratif, et avec l’expansion de différents marchés touristiques, les gens sont moins enclins à y adhérer », a indiqué la professeure.
2. Le Parc national de Glacier au Montana, États-Unis
Dans la même veine, même s’il ne reste déjà que 27 des 150 glaciers qui encerclaient le parc national de Glacier au 20e siècle et que ces derniers sont voués à disparaître d’ici 2030, ce secteur ne devrait pas se trouver sur votre bucket list, selon Fodor’s Travel.
Si le parc national est l’un des plus visités des États-Unis, il a connu un boom encore plus significatif en 2024, avec environ 300 000 visiteurs de plus que l’année précédente.
Sauf que cela se traduit aussi par une accumulation plus rapide de déchets, une perturbation de la faune sauvage, une augmentation des émissions de carbone, concentration de randonneurs sur les sentiers... ce qui impacte directement l’environnement, et contribue ainsi à sa dégradation.
Selon Michael Jamison, de la National Parks Conservation Association, il existe un «décalage stupéfiant» entre l’engouement pour le «tourisme de la dernière chance» et le manque de considération pour ses conséquences environnementales négatives, a-t-il noté au guide de voyage.
3. Les îles Canaries, Espagne
Pas moins de 7,8 millions de touristes ont foulé le sol des îles Canaries durant la première moitié de 2025: un record qui est bien loin de réjouir les habitants locaux.
En effet, la popularité des îles Canaries menacerait non seulement l’écosystème des îles en entraînant une dégradation des espaces naturels, mais également une importante flambée des prix du logement pour les locaux.
Cela s’explique par le fait que de nombreuses propriétés sont affichées à louer sur des sites comme Airbnb et Booking.com, ce qui rend la location ou l’achat d’une propriété presque impossible pour les jeunes.
Et si beaucoup vivent des retombées économiques du tourisme dans la région, les habitants locaux perdent une bonne partie des profits aux mains de grands groupes d’investissement étrangers à qui appartiennent la plupart des hôtels, selon Fodor’s Travel.
4. Isola Sacra, Italie
Les touristes consciencieux devraient éviter le secteur d’Isola Socra, près de Rome en Italie, où les habitants locaux luttent contre la construction d’un port touristique où accosteront certains des plus gros bateaux de croisière au monde, un projet approuvé par les autorités italiennes.
Si ce projet doit engendrer la création de nombreux emplois, selon Fodor’s Travel, cela menace de «détruire un écosystème fragile composé de dunes, de zones humides, de terres agricoles, d'une végétation unique et d'espèces animales terrestres et marines», auraient indiqué des militants locaux lors d’une manifestation en novembre.
Cela risque d’aggraver significativement l'érosion côtière en modifiant le débit naturel à l'embouchure du Tibre, peut-on lire.
Qui plus est, les infrastructures locales ne pourront pas supporter la masse de touristes qui voudront se rendre directement à Rome, ce qui risque d’augmenter les bouchons dans la région ainsi que la pollution de l’air.
5. La région de Jungfrau, Suisse
La région de Jungfrau, en Suisse, connue pour ses villages alpins comme Grindelwald et Lauterbrunnen, ne connaît pratiquement plus de saison creuse du tourisme; plus d’un million de personnes ont visité la crête Jungfraujoch, surnommée « le Toit de l'Europe » en 2024.
En plus de constituer un défi de préservation de l’environnement, la qualité de vie des habitants accuse le coup, selon Fodor’s Travel.
Sentiers abîmés, autocars encombrant les petites routes sinueuses de montagnes, groupes de touristes bruyants qui ne viennent que pour quelques photos, crise de logement en raison des locations: le charme de l’endroit s’effrite, selon Mico Witzke, gérant du restaurant Eigernordwand et de l'Alpinhotel Bort, à Grindelwald.
« J'aimerais que les visiteurs prennent davantage le temps d'apprécier la nature. Beaucoup ne se rendent même pas compte du lieu où ils se trouvent vraiment; ils suivent simplement les autres touristes », a-t-il déploré.
6. La ville de Mexico, Mexique
Le Mexique est parmi les destinations de prédilection des Québécois, et pourtant, il faudrait éviter de se rendre dans la ville de Mexico en 2026, selon le guide de voyage.
En effet, la ville est aux prises avec une importante crise de logement exacerbée par le tourisme, en raison d’une prolifération des locations de courte durée de type Airbnb qui encourage les expulsions et l’achat d’immeubles entiers par des entreprises internationales.
La situation a grandement empiré en raison de la pandémie de COVID-19, durant laquelle de nombreux Nord-Américains auraient choisi de s’installer dans la ville pour travailler à distance en raison des restrictions plus flexibles et du coût de vie plus faible.
Mais aujourd’hui, la situation est telle que certains réclament le bannissement d’Airbnb de la ville, et d’importantes manifestations se sont tenues en juillet dernier pour mettre «dehors les gringos», alors que certains touristes auraient été harcelés et des commerces touristiques, pillés.
7. Mombasa, Kenya
Le Kenya s’est récemment positionné comme premier centre touristique d'Afrique avec plus de 2,4 millions de visiteurs en 2024 et l’espoir d’atteindre plus de 3 millions en 2025, selon Fodor’s Travel.
Avec une hausse de 164% de trafic portuaire dans ses villes côtières, dont Mombasa, les visiteurs ont pu profiter de ses plages tropicales de sable blanc, de ses réserves naturelles protégées et de ses sites culturels riches, comme le Fort Jesus, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, peut-on lire.
Le hic, c’est que le pays manque de données sur ses capacités d’accueil touristique maximal qu’il peut atteindre sans nuire à la santé écologique des lieux, ce qui entraîne déjà, entre autres, un épuisement des ressources, une surpopulation, une mauvaise gestion des déchets, et le délabrement et la congestion de routes.
Le tourisme sexuel et la toxicomanie entraîneraient également du mécontentement chez les locaux, qui déplorent une priorisation du tourisme à leur détriment, a expliqué le guide de voyage.
8. Le quartier de Montmartre à Paris, France
Finalement, si vous voulez aller en France cette année, il faudrait éviter le pittoresque quartier de Montmartre de Paris, qui croule déjà sous les visiteurs.
Chaque année, environ 11 millions de touristes visiteraient la Basilique du Sacré-Cœur avant de se promener dans le petit quartier, au point de créer un exode des 30 000 résidents qui n’en peuvent plus des conditions « invivables », selon Fodor’s Travel.
D’autant plus que les prix de l’immobilier auraient bondi de 35% au cours de la dernière année, selon le guide de voyage.
Même les rues autrefois calmes seraient aujourd’hui impactées, ce qui pourrait entraîner « une perte d’authenticité » ou une « modification de l’identité locale », comme il a déjà été observé dans les centres-ville de Venise, en Italie, et Bruges, en Belgique, selon ce qu’a estimé Rémy Knafou, auteur de plusieurs ouvrages sur le surtourisme, à Fodor’s.
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