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Ski de montagne : 8 conseils pour partir à l’assaut des sommets avec les enfants

Ça faisait beaucoup de matériel et de notions à digérer. Pour une fillette d’à peine 11 ans et sa sœur de deux ans son aînée, il y avait de quoi s’y perdre avant même le début de l’ascension. Mais la promesse de jolis virages dans la neige vierge résonnait assez pour que les jeunes skieuses persévèrent, attentives et souriantes.

C’était la prochaine étape à franchir dans le parcours des sportives. Après des années à arpenter les pistes damées des centres de ski, le moment était venu de passer au niveau suivant : gravir par leur seule force les sommets avant de redescendre dans la poudreuse en terrain d’aventure.

Ma passion pour le ski de montagne, je rêvais depuis longtemps de la partager avec mes deux filles. En cette période de pandémie, où les centres de ski étaient souvent surpeuplés, et tandis que le prix des billets pour les remontées est de plus en plus cher, le moment de passer à l’action ne pouvait mieux tomber.

Surtout qu’à 11 et 13 ans, mes skieuses semblaient assez vieilles pour l’effort demandé et pour la complexité relative de l’activité. À l’aise sur divers terrains — sans pour autant être des expertes de la glisse —, les deux sœurs avaient surtout le goût de virages en terrain inconnu. Et pour vrai, cette fois! 

Car il y avait eu un premier test quelques hivers auparavant. Une montée en raquettes pour les petites pendant que les adultes randonnaient en skis avec tout leur matériel dans le sac à dos, dans un vaste boisé adossé au mont Bélair, près de Québec. Mais c’est finalement sur le mont Brillant, site fédéré pour la pratique du ski de montagne à Québec, que la réelle expérience s’est amorcée. L’ancien centre de ski, situé sur la base militaire de Valcartier, est idéal pour expérimenter avec les enfants sans s’inquiéter.

Skier dans la poudreuse, déjouer les obstacles inhabituels — dont les branches qui dépassent —, gérer l’effort de la montée, tester son habillement pour ne pas surchauffer ou geler… les apprentissages pour petits et grands ne manquent pas. Pour les parents skieurs que l’expérience titille, voici donc quelques constats tirés de ces aventures en montagne réussies avec la marmaille.

8 conseils pour faire du ski de montagne avec les enfants 

1. Avoir une bonne base en ski

Ça peut sembler une évidence, mais il est important pour les enfants de maîtriser un tant soit peu le ski alpin avant de s’aventurer loin des pistes damées. Pour accompagner la marmaille de manière efficace et sécuritaire, il est essentiel que les parents soient eux-mêmes habiles sur leurs planches en tous types de terrain. Manipulation du matériel, trucs et conseils pour encourager les petits, choix des meilleures lignes de descente et efficacité en cas de pépin… Il faut être là pour eux et non en train de se demander ce que l’on fait sur les pentes!

2. Choisir les itinéraires en étant réaliste et conservateur


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Avant de penser à s’attaquer aux Chic-Chocs, il est primordial de se fixer des objectifs raisonnables. Qu’importe la destination envisagée, les parents devraient toujours y faire un repérage au préalable, sans les enfants. La distance à couvrir est-elle raisonnable pour la forme et l’endurance des jeunes? Le sentier d’ascension correspond-il à l’habileté technique du p’tit dernier? Et que dire des possibilités de descente? Qu’arrive-t-il s’il faut rebrousser chemin en cours de montée? Y a-t-il des échappatoires? Sans compter la météo et le froid, qui peuvent rapidement compliquer une sortie. Bref, il faut toujours demeurer réaliste et conservateur : ce n’est pas le moment de prendre des risques. 


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3. Gérer les risques en terrain avalancheux

Parlant de risques, il faut également demeurer conscient des dangers en terrain avalancheux. Si vous y êtes exposé, planifiez une organisation du groupe et des déplacements qui ne mettent pas les enfants en position vulnérable ou de responsabilité, advenant un incident. C’est aux adultes de voir à la sécurité, mais pour ce faire, ils doivent demeurer eux-mêmes hors de danger. Même avec tout le matériel adéquat, on ne veut pas imaginer un enfant seul qui se retrouve à chercher ses parents sous la neige! Pour éviter pareille situation d’horreur, dans le doute, on s’abstient.

Cela dit, il est bon d’initier les jeunes à la sécurité en cas d’avalanche. Recherche avec le DVA et à l’aide de la sonde, pelletage… le prétexte du jeu plaira aux plus petits. Pour les plus vieux, ils pourront graduellement comprendre les défis du ski de montagne et prendre leurs responsabilités. L’hiver dernier, Avalanche Québec a d’ailleurs proposé pour la première fois un atelier d’initiation de deux jours aux 13 à 18 ans, encadrés par des professionnels.


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4. S’attarder aux équipements adaptés


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Le choix d’équipement n’a jamais été aussi bon qu’il l’est de nos jours. Les possibilités sont nombreuses pour les parents qui sont prêts à y mettre le prix, mais il est inutile de se ruiner pour initier les enfants qui skient déjà. Pour un usage plus occasionnel, les ensembles avec adaptateurs et peaux d’ascension du manufacturier Contour, qui s’utilisent avec les ensembles de ski alpin réguliers, font très bien le travail. En montée, l’adaptateur s’insère dans la fixation et permet le mouvement libre du talon ; en descente, tout est rangé dans le sac à dos. Quant aux peaux utilisées par Contour, elles adhèrent bien à la base des skis et l’adhésif se nettoie facilement.


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À ne pas négliger : le choix de vêtements adaptés aux cycles montée-descente. Comme pour les adultes, l’habillement multicouche est impératif pour les jeunes. Voyez aussi à ce que personne ne devienne trempé : on enlève une pelure avant de l’être. Une fois au sommet, tout le monde pourra ajouter une épaisseur en prévision de la descente. Pensez aussi à emporter une doudoune compacte et des mitaines en extra. On glisse le tout dans le sac à dos, qui sera choisi pour son confort et en faisant attention à ce qu’il ne soit pas trop gros pour le gabarit des petits skieurs.

5. Toujours avoir des plans B, C et D

Faire du ski de montagne avec des enfants, c’est accepter de jouer au guide. Et ça signifie tout faire pour envisager ce qui pourrait poser problème tout au long de la journée sans laisser les pépins survenir. Advenant un problème, la planification de différents scénarios devrait permettre de bien s’en sortir. Baisse de régime de Junior? Écoeurantite aigüe de sa sœur? Accident bête ou bris d’équipement loin dans la montagne? Vous devrez avoir une réponse rapide à offrir dans toutes ces situations. 

Au minimum, ayez le nécessaire pour dépanner, faire patienter, redonner de l’énergie et voir aux urgences. Assurez-vous plus que jamais de vous doter d’un moyen de communication fiable où que vous soyez, y compris, si possible, entre les membres du groupe, comme des radios de type FRS. Efficace, une laisse de remorquage dans le sac à dos peut certainement dépanner et aider des petites jambes fatiguées. Simple cordelette avec une portion d’élastique pour absorber les chocs qui relie parent et enfant dans les montées, ce lien de contact sert aussi bien d’assistance psychologique que de petit boost physique dans l’à-pic. Pour l’avoir testé, je confirme que c’est miraculeux!

6. Profiter de la force du nombre

Il est essentiel pour les parents de se sentir complètement à l’aise pour que ces sorties avec les enfants soit agréables et réussies. La présence de plusieurs adultes facilitera d’autant plus l’encadrement qu’ils pourront tour à tour offrir leur supervision et leurs encouragements. Et le rythme moins soutenu sera une bonne occasion pour discuter! Quand c’est possible, l’invitation d’amis des enfants ajoute à coup sûr au plaisir de la sortie. Les montées prendront du coup une tournure plus distrayante. Conservez cependant un bon ratio adultes/enfants, surtout pour les premières expériences ou encore en terrain moins connu ou plus exigeant. 

7. Gâteries et récompenses au rendez-vous

Tous ceux qui ont des enfants connaissent le pouvoir d’une gâterie sortie directement du sac à dos. Barres tendres, jujubes, morceaux de chocolat, quartiers d’orange, noix ou fruits séchés : tout est bon pour recharger les batteries et le moral des petits skieurs. Ceux-ci peuvent même prendre la bonne habitude de préparer eux-mêmes quelques collations pour leur sac, avant le départ. Surtout, ne pas négliger l’eau, qui doit être disponible facilement et en bonne quantité, dans un contenant qui ne gèlera pas. Pour les journées froides, un Thermos de chocolat chaud, de Gatorade chaud ou même de Jell-O chaud (oui, oui, essayez les deux derniers!) sera toujours le bienvenu au moment de la pause.

8. Se mettre au niveau de l’enfant


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Skier avec ses enfants en terrain d’aventure crée des moments précieux où ils pourront s’accomplir autant physiquement que psychologiquement. Pour que le tout se passe de belle façon, il est cependant important de bien connaître ses jeunes skieurs. Il faut se mettre à leur niveau pour comprendre l’effort demandé aux petites jambes en action, ou réaliser que la montagne est souvent dans leur tête. Il faut saluer chaque petit dépassement. 

On se doit aussi de savoir quand et comment réagir avec eux dans des moments d’excitation, de fatigue, d’énervement ou même de peur. Chaque enfant a sa façon de se comporter et les parents doivent s’adapter rapidement. S’agit-il d’une réelle défaillance ou d’une baisse de régime passagère? Faut-il insister pour atteindre le sommet ou c’est le temps de revoir l’objectif du jour? Doit-on faire preuve de fermeté ou de psychologie face à une crisette sur la skintrack? Avec l’expérience, les réponses s’imposeront. Ce qu’il faut surtout retenir d’ici là, c’est que le ski de montagne avec les enfants ne doit être pratiqué que pour une raison principale : le plaisir de jouer dans la neige en famille. Et croyez-en mes filles, l’effort en vaut amplement le coup!


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