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La fièvre du vélo est toujours loin de s’essouffler

La fièvre du printemps atteint les boutiques de vélos qui anticipent déjà des ruptures de stock au cours de l’été en raison du faible niveau d’inventaire.

« C’est la folie furieuse. On subit les contrecoups de l’an dernier. L’engouement pour le vélo a provoqué une augmentation des commandes chez les fabricants et notre gros défi, présentement, c’est l’approvisionnement », a indiqué Étienne Roy-Corbeil, propriétaire de Dumoulin Bicyclettes, à Montréal.

« Malheureusement, on ne sera pas capable de profiter de la manne dans le sens où on est trop limité dans nos arrivages pour fournir tout le monde qui voudrait se mettre au vélo », ajoute-t-il.

En temps normal, à cette période-ci de l’année, Frenette Bicyclettes, dans la région de Portneuf, a déjà reçu 90 % de son stock, mais pandémie oblige, elle doit composer avec une salle de démonstration plus petite.

« On vend des vélos qu’on attend. Assez que je ne prends plus de dépôts. Je prends uniquement le nom des gens pour éviter de remettre des acomptes parce que c’est trop long. De toute façon, on va tous les vendre nos vélos. Ça fait 36 ans que je suis dans le domaine et je n’ai jamais vu ça de ma vie », confirme Sylvain Dion, propriétaire des boutiques Frenette Bicyclettes.


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Hausse des prix


Sylvain Dion, propriétaire des boutiques Frenette Bicyclettes © Martin Lavoie

« L’an passé, on avait de l’inventaire. On a vendu nos vélos très rapidement et on est tombé en manque de vélos à la mi-saison. Je n’ai pas encore reçu tous mes vélos 2021 que je réserve déjà ceux de 2022 », ajoute-t-il.

Selon M. Dion, cette situation, qui touche toutes les catégories de vélos, a aussi une incidence sur les prix.

« Tous les prix ont augmenté. Un vélo d’enfant va coûter entre 20 $ et 25 $ de plus. Il y a des vélos haut de gamme qui vont coûter entre 400 $ et 500 $ de plus », explique M. Dion.

Avis aux retardataires, « après le mois de juin, ça va être très difficile de se trouver un vélo », prévient-il.

Partout au Québec


Lucas Parent, copropriétaire de Bosk Vélo Café, à Québec © Diane Tremblay

« Les acheteurs appellent de Montréal, Rimouski, Chicoutimi. Ça appelle de partout pour trouver des vélos », poursuit M. Dion.

Chez Bosk Vélo Café, à Québec, Lucas Parent, copropriétaire, constate lui aussi le nombre grandissant d’adeptes depuis le début de la pandémie.

« La saison des ventes a été devancée de beaucoup. On est en mars et on vit le pic du rush présentement », observe-t-il.

Les acheteurs, qui se sont retrouvés le bec à l’eau l’an dernier parce qu’ils ont trop attendu, ne se feront pas faire le coup deux fois. Selon le type de vélo désiré, les dates de livraison peuvent varier de mars à juillet, selon M. Parent.

« Ça peut même aller à l’automne dans certains modèles », ajoute-t-il. Malgré ces circonstances particulières, M. Parent estime que la clientèle sait faire preuve de compréhension.

Un phénomène mondial

Raymond Dutil, président de Rocky Mountain, anciennement Procycle, à Saint-Georges de Beauce, parle d’un véritable « bike-boom ».

L’entreprise québécoise, qui exporte dans plus de 40 pays, a déjà vendu tous ses modèles 2021. Ils seront livrés d’ici juin à son réseau de détaillants.

« C’est un phénomène mondial qui affecte toute l’industrie du vélo présentement. Des compagnies comme Shimano, qui livrait des pièces en 90 jours, sont rendues à plus qu’un an de délai de livraison », a relaté M. Dutil.


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L’électrique populaire

Au fil des ans, la production des vélos de l’usine de Saint-Georges a été transférée en Asie pour des raisons de compétitivité. Toutefois, le cœur des activités est resté au Québec puisque la recherche et le développement continuent de se faire en Beauce.

Selon M. Dutil, les ventes de vélos de montagne électriques connaissent un essor important.

« Le vélo de montagne électrique représente 50 % de nos ventes en Europe. En Amérique du Nord, c’est autour de 5 %, mais ça monte. C’était zéro il y a trois ans. »

Tendance là pour rester

Du côté de Vélo Québec, Jean-François Rheault souligne que la pratique du vélo était déjà en hausse avant la pandémie, mais la COVID-19 est venue accélérer cette tendance.

« Les gens ont envie d’être à l’extérieur et de bouger. Le vélo, c’est un outil idéal autant pour se déplacer que pour les loisirs », affirme-t-il.

« C’est un bon moyen pour remplacer les activités qui ont été annulées pendant la pandémie. Le vélo, c’est plus simple. C’est facile de partir faire du vélo. Ça demande moins d’encadrement », ajoute M. Rheault, qui prêche pour sa paroisse.

« Cette tendance-là s’observe au Québec, mais aussi dans le reste du Canada, aux États-Unis et en Europe, où le vélo est à la hausse dans le contexte de la pandémie », dit-il.

La bonne nouvelle, c’est que plusieurs nouveaux adeptes risquent de rester actifs dans ce sport après la pandémie, estime M. Rheault.

« C’est important, autant pour le gouvernement du Québec que pour les municipalités, d’appuyer cette tendance-là en améliorant les aménagements et en développant des programmes pour supporter la pratique », ajoute-t-il.


Plus de Québécois sur deux roues

32 % des Québécois ont augmenté les dépenses en achat et en entretien de vélos l’an dernier contre 21 % des Canadiens

Depuis le début de l’année 2021, les ventes dans les magasins de vélo ont augmenté de 87 % au pays


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