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  • Crédit: Pascale Otis

Trois questions à… Pascale Otis

Cinq expéditions polaires ont développé chez Pascale Otis, jeune biologiste québécoise, une véritable passion pour la vulgarisation scientifique. Alerter la conscience des plus jeunes à la fragilité de notre planète tout en allant à la rencontre de son propre bonheur, c’est la mission que s’est fixée cette pétillante chercheuse à bord du voilier de Défi Québec Monde.

Comment est né « Défi Québec Monde » ?

Durant mon hivernage en Antarctique avec l’équipage du Sedna IV, j’ai eu la chance d’explorer mon intérêt pour la vulgarisation scientifique. Pendant cette mission, j’étais responsable du programme scolaire et des liens avec les écoles. Je répondais aussi personnellement aux nombreux courriels du public (11 000 en tout!). De retour sur la terre ferme, j’ai tout de suite ressenti le désir de poursuivre cette transmission et cette sensibilisation auprès du public et, plus particulièrement, des jeunes.

Défi Québec Monde est donc né là, mais il y a toujours des murs à surmonter, des fossés à enjamber. Je crois que c’est à force de détermination que l’on fabrique sa chance. S’agit de prendre le temps de comprendre comment c’est possible. Nos commanditaires ont été très généreux en nous accompagnant dans ce projet sur terre et sur mer. Une belle équipe de bénévoles a collaboré à notre site Internet et organisé les tournées de conférences. Et rien n’aurait été possible sans les nombreux professeurs qui ont donné de leur temps pour permettre à des milliers de jeunes de voyager virtuellement avec nous.

Quel impact visible avons-nous sur l’environnement ?

Crédit: Mission AntarctiqueL’an dernier, nous avons réalisé la traversée du Pacifique sur le voilier Whistler (13 mètres). Après notre départ du Chili, nous avons effectué des arrêts sur plusieurs îles dont l’atoll de Ducie. C’est une île inhabitée, et il n’y a aucune ville à des milles à la ronde. Pourtant, l’endroit était recouvert de déchets de toutes sortes. Les oiseaux nichent parmi les bouteilles de plastique, les cordages, les bouées et les pneus. Tout ce qui a été jeté à la mer et qui flotte fini par s’y échouer. Lorsque l’on voit des coins de paradis dénaturés comme cela, on réalise que nos actions peuvent se répercuter jusqu’à l’autre bout de la planète. On se rend compte à quel point il est urgent d’arrêter de polluer notre planète. Lorsque je montre ces images aux enfants, ils sont toujours très surpris. Et ça les fait réfléchir. L’éducation est, selon moi, la clé pour amorcer les changements nécessaires à notre société.

Avec Défi Québec Monde, nous avons tenté de créer des débats proportionnels à l’ampleur du réchauffement climatique afin de faire réagir le public. Sur le plan pédagogique, je crois qu’il suffit d’intéresser un peu les jeunes à un sujet pour leur donner le goût d’en savoir plus.

Quel sera votre défi pour 2009 ?

J’ai commencé mes plus belles aventures sans savoir comment elles allaient finir… et je suis toujours très surprise par la tournure des événements! Le soutien des gens a été ma plus belle récompense, et je me suis liée d’amitié avec beaucoup de jeunes. Ils recherchent plus souvent qu’on ne le croit un brin de réalité auquel s’accrocher, et j’ai pu constater qu’ils sont très sensibles aux problèmes environnementaux.

Dans les prochains mois, je vais donner des conférences au Québec. J’ai aussi l’intention de terminer un livre pour enfants – illustré par les élèves impliqués dans notre programme scolaire – qui les fera voyager dans certains lieux particulièrement touchés par l’activité humaine et les changements climatiques. Une chose est certaine, je continuerai à faire de la vulgarisation scientifique. C’est ma passion et je crois qu’il faut savoir faire de ses rêves sa raison de vivre…


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