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Expédition AKOR : une traversée nord-sud du Canada en ski, canot et vélo

Encore AKOR. Après une expédition de 1600 km aux monts Torngat en 2018, l’équipe de cinq aventuriers repart le 15 mars pour une épopée des plus ambitieuses : une traversée de 7 mois du Canada dans un axe nord-sud. 7 600 km entre l’île d’Ellesmere, au Nunavut, et le sud de l’Ontario.


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Nicolas Roulx et Guillaume Moreau commenceront par skier sur la banquise de l’archipel du Haut-Arctique sur 1 600 km pendant environ 80 jours, puis canoteront 2 000 km sur une série de rivières et de lacs au cœur de la toundra pour atteindre le nord de la Saskatchewan. Enfin, ils enfourcheront leur vélo pour pédaler environ 4 000 km jusqu'au parc national de la Pointe-Pelée, en Ontario. Tout simplement épique !


© Capture d'écran du site expeditionakor.com

Nicolas Roulx et Guillaume Moreau feront l’intégralité de ce parcours, mais ils seront rejoints sur différentes parties par Philippe Voghel-Robert, Étienne Desbois et Jacob Racine, ainsi que par leurs compagnes pour les 40 derniers jours à vélo.

Une expédition de 7 mois pleine de défis

C’est tout une aventure – jamais réalisée dans son ensemble en une seule fois – qui les attend, avec son lot de défis physiques, mentaux, mais aussi logistiques.


© Expédition AKOR

« Ce n’est pas un hasard si ce genre d’expédition n’a jamais été fait, explique Nicolas Roulx. La préparation fut très complexe, une sacrée charge mentale à gérer. Encore plus avec la COVID. Cela fait deux ans que l’on se prépare, mais on a su il y a seulement un mois qu’on pouvait partir ».

À partir du 15 mars, ce sera aussi leur corps qui sera sollicité, et ce, durant les 7 mois d’expédition. Ils s’attendent à « un effort physique extrême », confie-t-il. « On va pousser notre corps jusqu’à ses limites. »

« L’expé s’annonce très longue. Il n’y aura aucune section facile. Chacune vient avec son lot de défis et d’épreuves, ajoute Guillaume Moreau. Mais c’est ce qui fait tout l’intérêt de cette aventure. On va devoir tout le temps s’adapter ».

Pour la partie ski, ils devront faire face aux températures froides de mars, dans un territoire glacé, sur la banquise très exposée aux vents. « Rien que ça, c’est déjà une aventure en soi », sourit Nicolas Roulx. Au fil de leur progression, avec le passage de l’hiver à l’été et le thermomètre qui va grimper, il leur faudra gérer les conditions changeantes de la glace, avec la possible présence de trous d’eau.


© Expédition AKOR

En canot, les rivières seront gorgées d’eau avec la fonte de la neige. « C’est un milieu très dynamique, variable et changeant », explique Guillaume Moreau.

Les deux aventuriers sont toutefois confiants et se disent prêts à « encaisser face à tout ce qui pourrait dérailler ».

« Il faut de l’expérience pour cela et on en a. On a construit cette expédition selon nos envies, nos forces et nos expériences précédentes ».

Aussi pour la science


Nicolas Proulx et Guillaume Moreau © Expédition AKOR

Pour les membres de l’expédition AKOR, la science et la transmission revêtent une importance capitale dans l'aventure. Si Nicolas Proulx enseigne l’histoire, la géographie et le plein air au secondaire, Guillaume Moreau, forestier de formation, complète son doctorat en sciences forestières (Ph.D) à l’Université Laval.

L’expédition aura un volet scientifique avec deux mandats. Le premier sera de poursuivre l’échantillonnage de bois provenant des enclaves de forêt boréale au bord de grandes rivières sauvages. Cette étude, qui permettra de mieux comprendre l’impact des changements climatiques sur les écosystèmes nordiques, avait déjà été entamée lors de leur expédition en 2018, au Labrador. Elle se fera cette fois-ci en Saskatchewan.

Le second aspect scientifique sera de documenter les impacts d’une telle expédition sur le corps humain, en collaboration avec le laboratoire des sciences de l’activité physique de l’Université Laval (LABSAP) et l’université du Québec à Rimouski (UQAR), notamment les mécanismes d’adaptations du corps humain dans des situations d’efforts de très longues durées face aux conditions extrêmes.

L'étude aura aussi tout un volet pédagogique, une fois le voyage complété. Depuis 2015, AKOR a donné plus de 120 conférences dans les écoles, cégeps, universités, clubs de plein air… Ils continueront dans cette voie avec des conférences et même un film pour « mieux faire connaître ce territoire habité par les communautés autochtones ».

« Cette expédition est un rêve, confient les deux aventuriers. On a à cœur de le partager au plus grand nombre. On espère pouvoir compléter l’itinéraire, même si face à un projet aussi audacieux, il se peut qu’on n’arrive pas à se rendre au bout. C’est une possibilité, mais ça ne serait pas un échec si cela arrive… »

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