Nomades en hiver : deux femmes témoignent sur la réalité de la « vanlife »
Garder sa réserve d’eau au chaud, espérer avoir accès à de l’électricité ou planifier l’utilisation de son énergie : les défis associés à la vie en van en hiver sont nombreux, comme en témoignent des adeptes sur les réseaux sociaux.
Installée dans la région de Québec pour l’hiver, Sabrina Landry vit dans sa van. Sans branchement permanent, elle dépend de ses panneaux solaires et de sa batterie.
« La consommation [d’énergie] est plus grande. Avec la neige, il faut toujours s’assurer que [les panneaux] soient bien dégagés. Des fois, on pense que c’est le cas, mais il tombe une petite couche de neige pendant la nuit », précise l’enseignante au primaire.
L’autonomie de sa van peut varier entre quelques jours seulement, lorsqu’il fait très froid, à plusieurs semaines. Au fil du temps, Sabrina s’adapte et trouve des trucs.
« Je vais changer mes méthodes de cuisson, je vais cuisiner autrement », explique celle qui opte pour des repas qui ne nécessitent pas de cuisson l’hiver.
Sabrina Landry devant la van dans laquelle elle habite. Photo de courtoisie
Lors des journées plus froides, elle n’hésite pas à se stationner près des commerces qui acceptent généreusement de brancher son véhicule.
« Les gens sont vraiment gentils, surtout si tu consommes quelque chose au dépanneur ou dans le commerce. Ils vont me laisser me brancher pour la nuit. Je n’ai jamais eu de non », explique la jeune femme, qui vit avec son chien.
« Difficile de prendre une douche »
L’an dernier, Marilyn Gagnon et Jessyca Boutet ont vendu leur maison située en Estrie. Depuis 14 mois, elles vivent à temps plein dans une van aménagée pour résister à l’hiver.
Dans un hangar chauffé près de l’entreprise de Marilyn, le couple profite d’un accès direct à l’électricité pour affronter les journées plus froides.
« C’est le grand luxe ici. On a accès à de l’électricité, donc on n’a pas à se soucier de ça », lance Marilyn, installée dans sa van, où l’on retrouve un lit, une cuisinette, un réfrigérateur, un petit divan et une toilette fonctionnelle.
Marilyn Gagnon et Jessyca Boutet, qui vivent la vanlife depuis plus d’un an en Estrie. © Maude Larin-Kieran / Agence QMI
Pour le couple, c’est plutôt l’approvisionnement en eau, le plus grand défi. L’eau de leur réservoir a d’ailleurs gelé cette semaine, un problème qu’elles ont documenté sur les réseaux sociaux. Trouver un endroit où prendre sa douche est aussi tout un défi.
« C’est certain que de faire son lavage aux trois semaines, ce n’est pas un mode de vie pour tout le monde», lance Marilyn Gagnon, qui garde malgré tout le sourire.
Leur quotidien sur les réseaux sociaux
Marilyn et Jessyca utilisent Instagram et TikTok pour démystifier la vie en véhicule aménagé pour les quatre saisons. Sur leur compte Partout en van, elles dévoilent les embûches quotidiennes – comme leur réservoir gelé – derrière les photos parfaites.
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son original - Jess&Mary | Full Time Vanlife
« Des fois, sur les réseaux sociaux, on a l’impression que la vanlife est idéalisée », explique Jessyca.
Cette transparence semble plaire aux internautes. « Les gens sont vraiment intrigués par notre mode de vie, comment on fait », poursuit-elle.
Dans le même esprit, Sabrina Landry documente ses défis quotidiens à bord de sa fourgonnette. « Je fais des vidéos YouTube et j’explique mes trucs, comment ça se passe, etc. » lance celle qui travaille également sur un guide plein air.
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