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  • Crédit: Steve Castonguay

Pour la survie de l’escalade au Québec

Si l’escalade gagne en popularité partout à travers la province, encore trop peu de pratiquants sont membres de la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME). Pour soutenir et développer à long terme une pratique démocratique et sécuritaire, l’organisme sonne le ralliement général!

Imaginez un beau samedi de juin. Le ciel est bleu et vous cherchez un endroit pour assouvir votre passion pour l’escalade. Seulement deux options s’offrent à vous : visiter un site commercial indépendant (où il faudra payer une énième carte d’abonnement, avec la garantie de faire la file en bas des voies) ou dénicher l’un des nombreux sites « clandestins ». Ces derniers sont évidemment mal aménagés, les ancrages y sont parfois rouillés et le risque est élevé de se faire chasser par les propriétaires qui n’apprécient pas beaucoup de voir des grimpeurs fréquenter leurs terres sans autorisation!

Même s’il demeure encore fictif, ce scénario pourrait devenir la prochaine réalité des grimpeurs au Québec. Pour préserver les privilèges d’accès dont ils jouissent présentement, les amoureux des parois naturelles devront mettre en commun leurs énergies et leurs ressources.

Depuis 1969, la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME) permet de consolider ces efforts. Que ce soit pour négocier l’accès aux sites, procéder à leurs aménagements, leur entretien ou mobiliser l’ensemble du milieu, la FQME dispose de plus d’impact qu’un grimpeur seul. Néanmoins, malgré la légère hausse annuelle du nombre d’adhérents à la FQME et l’affiliation de deux nouveaux clubs ce printemps (en Mauricie et dans Lanaudière), seulement 12 % des 19 000 pratiquants estimés deviennent membre de la Fédération et participent au développement de notre discipline. Cette activité de plein air, qui connaît l’un des plus forts taux de croissance dans la province , a plus que jamais besoin d’un cadre pour évoluer.

Les autorisations d’accès aux parois ne peuvent plus se faire à l’amiable avec les propriétaires. Il devient nécessaire de signer des ententes à long terme et d’aménager des sites qui puissent accueillir ce nombre grandissant de pratiquants. La difficulté au Québec, c’est que les propriétaires sont légalement responsables de tout préjudice corporel subi par autrui sur leur terrain. Et rares sont les assureurs qui couvrent les activités à risque comme l’escalade. L’adhésion à la FQME permet notamment d’offrir cette assurance en responsabilité civile. Ce qui préserve, du même coup, nos propres privilèges d’accès et de pratique!

Crédit: Steve Castonguay

La FQME est membre de l’Union internationale des associations d’alpinisme qui encourage la gratuité d’accès aux montagnes avec sa Charte des sommets . Cette vision s’oppose cependant à la tarification observée un peu partout en Amérique du Nord pour la pratique en nature des activités de plein air . Au Québec, on peut payer en moyenne cinq dollars pour faire de la randonnée pédestre et jusqu’à 18 $ pour une sortie de vélo de montagne. En représentant les grimpeurs auprès des gestionnaires de sites d’escalade, la FQME fait le pont entre ces idéaux internationaux de gratuité et notre réalité économique.

Des Cantons-de-l’Est jusqu’au Saguenay, les grimpeurs membres de la FQME ont accès à 24 sites naturels pour une adhésion unique de 50 $ par année. C’est l’équivalent d’un forfait de ski en station pour une seule journée! De plus, une partie des frais d’adhésion est versée à chaque site affilié pour contribuer directement à son développement. Pour éviter que le scénario décrit au début de ce texte ne devienne réalité, 28 000 $ ont été investis depuis 2003 pour l’aménagement des sites. Les améliorations sont maintenant visibles sur différentes parois, partout à travers la province.

Le travail bénévole de nombreux membres, formés par la FQME, contribue énormément au maintien de l’accès libre et gratuit des sites du réseau. Cet été, l’arrivée de nouveaux coordonnateurs nous permettra d’organiser d’autres projets en lien avec les clubs régionaux. Au cours des prochaines années, la fédération compte collaborer encore davantage avec les centres d’escalade intérieure afin d’aider le nombre grandissant de pratiquants qui s’y sont initiés à évoluer plus facilement et d’une manière sécuritaire. Mais pour consolider les acquis et atteindre ces nouveaux sommets, c’est à tout le milieu de l’escalade, individus, néophytes ou experts, clubs et entreprises, de s’encorder et d’adhérer à la montagne, ensemble!


Pour devenir membre ou vous tenir au courant de l’actualité de la FQME : www.fqme.qc.ca
 

Crédit: Courtoisie Steve CastonguayDepuis 10 ans, Steve Castonguay pratique l’escalade et l’alpinisme au Québec et partout dans le monde. Il s’implique comme juge de compétition au niveau provincial et œuvre dans le développement du programme Sans trace en tant que maître-instructeur. Son implication bénévole en 2005, au sein de la FQME et de ses clubs, lui a valu le prix Hommage bénévolat-Québec. Il remplit depuis cet automne les fonctions de directeur – Sécurité et technique – à la FQME et espère travailler au sein d’une équipe qui continuera à grandir au cours des années à venir.

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