Rechercher dans le site espaces.ca
  • Crédit: CandyBox Images, Shutterstock

Les tables de cotation : mettre ses chronos en perspectives

Avec la fin de la saison d’athlétisme et de course sur route, l’heure est au bilan chez les coureurs. Naturellement, ce sont les chronos réalisés durant la saison qui viennent au premier rang des indicateurs. Mais ces chiffres ne sont que des données brutes et sèches. En fin de compte, ils ne font que confirmer l’une ou l’autre des situations suivantes au sujet de votre saison : (1) vous avez amélioré votre record personnel sur une distance (2) vous avez « maintenu » vos temps ou (3) vous en avez « reperdu ». Les tables de cotation d’athlétisme permettent de mettre vos chronos en perspectives et de mieux les évaluer. Il s’agit d’un outil que de plus en plus de coureurs redécouvrent.

Qu’est-ce qu’une table de cotation?

En gros, il s’agit d’un système statistique qui permet d’attribuer un pointage universel aux performances d’un individu. Meilleure est la performance, plus de points lui sont accordés. La plus connue et la plus universelle est celle de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF). Elle couvre toutes les disciplines de l’athlétisme, des sauts aux lancers en passant par la marche, les épreuves sur piste et sur route. Dans sa dernière mise à jour, en 2011, les auteurs de la Table de cotation d’athlétisme de l’IAAF soulignent que ces tables peuvent servir à :  

- Déterminer la valeur en points d’une performance pour les Classements mondiaux;
- Évaluer les compétitions;
- Récompenser le meilleur athlète dans une compétition donnée;
- Établir des classements nationaux, d’écoles ou de clubs, et bien d’autres.

La table de l’IAAF

Cette table est extrêmement détaillée. On peut y apprendre par exemple que le nouveau record mondial au marathon de Wilson Kipsang, du Kenya, réalisé à Berlin en septembre 2013, vaut 1283 points. En comparaison, le chrono de 2h30:15 du gagnant du Marathon de Montréal en 2013, David Savard Gagnon vaut 828 points et que celui du 12e rang d’Alain Bordeleau en 1983 au même Marathon de Montréal valait 1047 points.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la table ne se limite pas à attribuer des points aux athlètes de classe mondiale. Au contraire, elle permet à tous les coureurs de voir la position qu’ils occupent à l’échelle planétaire, peu importe leur performance. Pour un homme par exemple, un marathon de 3 h équivaut à 441 points, 3 h 30 à 171 points et 4 h à 27 points. Pour les femmes, 3 h valent 856 points, 3 h 30 = 619 points et 4 h = 419 points, peu importe votre nationalité ou votre âge. Faites l’expérience en consultant la section de la table consacrée aux courses sur route.

La table Cyclide-Mercier

De plus en plus de coureurs québécois découvrent la table de pointage Cyclide-Mercier pour les coureurs sur route. L’originalité de cette table et son intérêt principal viennent du fait que les pointages sont normalisés en fonction du sexe des participants et de leur âge. Ce qui en fait un puissant outil d’évaluation de ses performances.

Selon ses auteurs, elle permet d’établir la valeur relative de votre performance, de comparer des performances entre différentes distances, entre hommes et femmes et pour différents âges et de connaitre sa meilleure épreuve.

La pondération a bien meilleur goût!

Comparer deux données aussi sèches que les chronos réalisés par deux coureurs ne conduit pas à grand-chose, à moins qu’ils soient du même âge et du même sexe. Déjà, lorsque l’on consulte la table de pointage Cyclide-Mercier, on comprend par exemple que les chronos identiques de 41 minutes sur 10 km de monsieur et de madame, tous deux âgés de 20 ans, représentent une différence de pointage de 150 points… en faveur de madame. Ils croisent le fil en même temps, mais ce n’est tout à fait la même course.

Les chronos de 3 h 52 au marathon de deux hommes âgés respectivement de 40 ans et de 60 ans ne valent pas la même chose et produisent un écart de 150 points, en faveur de l’ainé. Et si une dame réalise le même chrono à 20 ans, elle les surpasse tous les deux! Vous pouvez en un rien de temps obtenir les pointages associés à vos chronos sur le site même de l’entreprise.

Crédit: XIANGYANG ZHANGMettre ses chronos en perspectives

1 - Quel type de coureur êtes-vous?

Examinez vos performances en fonction de la distance. Sur quelle distance récoltez-vous le pointage le plus élevé dans la table de pointage? Est-ce que par exemple, votre pointage est plus élevé pour les épreuves de 5 et 10 km ou plutôt sur les distances comme le marathon ou le demi-marathon? Vos résultats sont-ils à peu près « égaux »?

2 - Sur quelle distance vous êtes-vous davantage amélioré cette année?

En comparant les pointages de vos meilleurs chronos l’an dernier avec ceux de cette année, vous aurez un indice des distances sur lesquelles votre progression fut la plus importante. Les 10 minutes que vous avez gagnées cette année au 10 km valent-elles plus que les 30 minutes que vous avez retranchées au marathon?

3 - Vos résultats à 40 ans se comparent-ils à ceux d’il y a 20 ans?

Ce n’est pas tout de savoir que vous « ralentissez » avec l’âge. La table de pointage permet de mettre ce phénomène en perspective. Si vous réalisez comme moi en ce moment 40 minutes, à 60 ans… pour 5 kilomètres, sachez que cette « performance » équivaut à un chrono autour de 30 minutes pour un homme de 40 ans et de plus ou moins 27 min 30 s pour un coureur de 20 ans. On se console comme on peut et il n’y a rien de mal à s’encourager! C’est bon pour le moral!

Autrement dit, les jeunes pourront répondre à l’épineuse question de savoir s’ils courent vraiment plus vite que leur grand-mère et si vous pouvez rivaliser avec votre fille! En pondérant avec l’âge et le sexe les résultats des chronos, nous revoilà sur la même ligne de départ, tous ensemble, jeunes et moins jeunes pour pimenter notre appétit, jamais complètement absent, pour la compétition.

Des pistes pour la planification de votre prochaine saison

a - Ne pas utiliser ces tables pour tenter de prédire ses performances.
Le sprinter québécois Bruny Surin ne serait pas capable de maintenir son rythme durant un marathon complet, mais son 100 m en 9,84 secondes vaut 988 points, ce qui équivaut à 2h04:06 pour 42,125 km.

b - Améliorer ses points forts

Connaissez les épreuves où vous performez le mieux. Planifiez votre saison de manière à les mettre au sommet de vos priorités, tant dans la sélection du programme d’entrainement que dans la planification des épreuves auxquelles vous participerez sérieusement.

c - Assurez-vous de courir sur toutes les distances et d’en garder du plaisir

Il ne s’agit pas de se « spécialiser » à outrance! Planifiez courir sur toutes les distances chaque année, « même » sur les distances où vous performez le moins. La variété est l’épice qui met du piquant dans votre vie d’athlète et les « moins bonnes performances » ne doivent pas vous éloigner du plaisir de participer à des événements festifs. C’est juste une question de priorité, de plaisirs et c’est sans compter que ces participations contribueront à vous améliorer là où vous êtes déjà au meilleur de vous-mêmes.

Et bien sûr, prenez vos performances en course à pied avec un grain de sel. Bien des dispositions naturelles ont leur origine dans votre ADN. Le reste, c’est de l’entrainement!

 
Commentaires (0)
Participer à la discussion!