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  • © Van Aventure

Dominic Arpin, le gars de plein air

Tout le monde le connaît comme animateur télé et radio, mais de plus en plus, Dominic Arpin dégage l’image d’un maniaque de plein air. Entrevue avec un gars qui n’en finit plus de bouger… et qui s’apprête à nous le prouver au petit écran.

Un matin glacial de décembre, je descends l'avenue Papineau d’une foulée joyeuse; j’ai rendez-vous avec Dominic Arpin. Homme de télévision et de radio, fou de sport, d’aventure et de plein air, Dominic est surtout l’un des êtres les plus gentils de la planète, ce qui lui a valu le surnom de «petit fondant au chocolat» dans le milieu où il évolue. Ce beau brun au regard lumineux a une dégaine d’adolescent qui a grandi trop vite. 

– Tu vas avoir 50 ans? Incroyable. 

On est à peine assis (une position difficile pour des gens actifs) qu’il me parle de Van aventure, la série télé qu’il a mise en œuvre, qu’il anime et qu’il produit avec trois associés. Une suite de péripéties sportives en compagnie de sa chienne Mika sur les routes des plus beaux coins de la Belle Province. Le Québec «comme on l’a rarement vu», me dit-il, les yeux pleins d’étoiles. Tout un été à vivre dehors, à tripper en sports de plein air et à dormir dans une fourgonnette aménagée, collé contre Mika, son alter ego canin. 

« J’ai tellement aimé ça! Je pense que c’est l’affaire que j’ai faite dont je suis le plus fier de toute ma vie! »

Il éclate de rire, l’enthousiasme contagieux. Pas une seconde il ne me joue le gars blasé qui cache son excitation de peur de perdre son facteur cool. Il s’en fiche, il dévore la vie comme on se pitche sur une bière froide après une longue course dans le bois. 

© Van Aventure

Il avoue d’emblée avoir voulu produire pour garder le contrôle sur ce projet qu’il a imaginé il y a déjà deux ans. «Je le voyais tellement, ce show-là, il fallait que je sois sûr de pouvoir livrer la qualité dont je rêvais.» À voir les images somptueuses de canyonisme sur la rivière Beaulieu au pied du mont Jacques-Cartier, d’escalade au Saguenay et de kayak de mer dans la baie de Gaspé, toutes plus spectaculaires les unes que les autres, on se dit qu’il a eu raison. 

Lui qui est terrifié par les hauteurs, il s’est tout de même retrouvé à faire de l’escalade, de la montgolfière, de la via ferrata au Saguenay et du parapente au mont Saint-Anne.

«Sur la via ferrata, j’ai craqué devant la caméra, j’ai perdu toute contenance et je me suis mis à pleurer. J’étais plus capable d’avancer… Il a bien fallu que je termine le circuit! Et puis, une autre fois, dans la région du Bic, il y avait une paroi d’escalade. Je ne voulais pas la grimper, mais la pression du groupe a fait que je me suis dit: “Bon, OK, je vais la faire, votre maudite paroi!” J’ai eu tellement peur, j’ai failli faire dans mes culottes, mais rendu en haut, le sentiment de fierté était si fort que je me suis dit qu’il fallait que j’en refasse. Et j’ai recommencé! Deux autres fois, entre autres à Portneuf. Ç’a été ma révélation, et je sais que je vais en refaire, peut-être même sur des parois de glace.» 


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Une nouvelle mission

Les défis techniques pour filmer une série d’aventure ont été épiques. «On se levait à trois heures du matin pour tourner au lever du soleil, on se volait une sieste en mi-journée et on repartait tourner en fin de journée au coucher du soleil jusqu’à la nuit, avant de retrouver nos campements. On ne dormait pas beaucoup, mais c’est fou, les images qu’on a captées! Ce sont des cartes postales, ça donne envie du Québec, et ça donne envie de bouger.» 

C’est la nouvelle mission de Dominic, donner aux gens le goût de bouger. «C’est le nouveau moi, ma nouvelle vie, je suis quelqu’un qui aime faire du sport, qui adore le plein air… On dirait qu’après le cancer que j’ai eu [au rein, il y a six ans, et dont il est en rémission complète], ça m’a ouvert les yeux sur le temps qui est toujours plus limité qu’on pense, et j’ai eu besoin de me mettre en danger par rapport à mon travail, où l’expérience accumulée me rend peut-être un peu trop confortable.» 

© Van Aventure

Celui qui dit n’avoir jamais été aussi en forme de sa vie réalise qu’il vieillit, mais aussi que le cancer lui a donné une impulsion nouvelle, dans toutes les sphères de son existence. «Je veux tout faire, tout découvrir, tout oser. Je rêve d’expéditions sur la banquise, de camping d’hiver, de voyager léger! J’ai soif d’apprendre, je suis insatiable. Et avec la nature, j’ai un terrain de jeu illimité.» 

La vie sur le mode minimaliste dans sa fourgonnette l’a rendu conscient de l’inutilité de tout ce qu’on accumule. «Je combats ça tous les jours, le désir de posséder. Je résiste au nouveau iPhone; je cède encore, mais j’ai envie de ralentir, de me centrer et de me contenter de moins debébelles et de plus de moments.» 

Évident, d’équilibrer tout ça? Pas du tout! Mais le constat est là. «Rien ne me fait plus de bien que de partir en raquettes dans le bois avec mon chien. C’est indispensable, et si je n’ai pas cette dose-là, ça paraît sur le reste de ma semaine.» 

Coup de coeur pour l'arrière-pays

Parmi les régions qu’il a préférées, Dominic avoue spontanément son coup de cœur pour la Gaspésie. «C’est l’endroit qui m’a le plus marqué, le plus charmé. J’ai senti que j’avais une affinité folle avec ce pays-là. Oui, bien sûr, les montagnes et les paysages, on ne soupçonne pas à quel point c’est impressionnant, mais surtout, ostie que les gens sont fins! Accueillants, les bras ouverts, serviables. Partout, on m’a ouvert le chemin, on m’a permis de stationner ma van, de camper pour la nuit, on m’a invité à des soupers de homard, et le matin, tu te lèves et t’as la mer en face de toi.» 

Les Hautes-Gorges de Charlevoix, lors de sa participation à la course en sentier Harricana, l’ont aussi ébloui. «Et les Palissades, wow… J’avais l’impression que je connaissais le Québec, mais c’était les centres urbains. L’arrière-pays, c’est totalement autre chose, comme si mon pays m’avait enfin été révélé. Je repense au rafting sur la Mistassini, aux fjords du Saguenay, au Bic; il y a tellement de trésors chez nous, t’as jamais fini d’être émerveillé.» 

© Van Aventure

D’où l’importance de rendre justice à la beauté du Québec dans chacun des épisodes de Van aventure et de transmettre cette passion de jouer dehors, en toute liberté. Mission accomplie: l’émission est une véritable invitation au voyage, une ode aux paysages et aux gens de chez nous. 


5 indispensables de Dominic en plein air (et en vanlife) 

  • Un bon sac à dos (Dominic a un fétichisme avoué pour l’objet, il en a de toutes les sortes, pour tous les usages, et de toutes les grandeurs). 
  • Une zappette pour électrocuter les insectes dans la fourgonnette. «Ça change la vie — et surtout ta nuit!» 
  • Une GoPro. «Toujours en quête de trouver la bonne shot, j’ai tous les accessoires qui me permettent de faire de belles photos!» 
  • Tout ce qui est laine mérinos: t-shirt, sous-vêtements, chaussettes, toute sa garde-robe est en mérinos. 
  • «Mon couteau! Il y a un Rambo refoulé en moi! Ça m’a dépanné tout l’été.» 

La série Van aventure sera en ondes le 8 avril 2020 sur la chaîne Évasion

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