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  • Crédit: Pierdelune

Pour ou contre le détournement de la rivière Rupert?

Après le harnachement des rivières Magpie et Eastmain, c’est au tour de la Rupert de se faire détourner. Entériné en 2006, ce méga projet hydroélectrique continue de susciter la controverse. Les groupes environnementaux et les Cris ont d’ailleurs demandé un moratoire d’un an afin de mieux étudier le projet qui modifierait profondément l’écosystème d’une des dernières grandes rivières vierges du monde. Si les besoins énergétiques et le développement économique du Québec servent l’argumentaire des partisans du détournement, les opposants s’inquiètent de son réel intérêt à long terme, tant pour l’environnement que pour l’homme…

POUR
Un projet dont les bénéfices excèdent les désagréments

Le projet Eastmain 1-A (EM-1-A) consiste notamment en la dérivation d’environ 70 % des eaux de la rivière Rupert qui, grâce à ses nombreux affluents, récupérera 50 % de son débit actuel à l’embouchure de la baie de Rupert. Par la suite, l’eau dérivée sera turbinée à la fois par les centrales EM-1 ou EM-1-A, la Sarcelle, Robert-Bourassa, La Grande-2-A et La Grande-1, ce qui permettra à chaque goutte d’eau de produire cinq fois de l’énergie. Par ailleurs, la Société d’énergie de la Baie James effectuera différents aménagements tout au long de la rivière afin de conserver un débit suffisant pour la navigation et pour préserver les habitats de poissons.

De surcroît, la centrale EM-1-A comporte certains avantages pour le développement récréotouristique de la Jamésie. En effet, les biefs créés foisonneront de poissons au cours des prochaines années et l’aménagement de routes et de quais favorisera l’accès à des activités de plein air. Bref, la rivière Rupert possédera encore un exceptionnel potentiel récréotouristique après sa dérivation partielle, tout comme de nombreuses rivières du Nord-du-Québec.

En fait, ce projet s’inscrit parfaitement dans une optique de développement durable et ses bénéfices dépassent largement les frontières du Nord-du-Québec. Ainsi, il produira de l’énergie non polluante, évitera la production de 170 000 tonnes de GES annuellement et permettra de répondre à nos besoins énergétiques, tout en engendrant des retombées économiques importantes pour l’ensemble des Québécois.

Évidemment, chaque projet comporte sa part d’inconvénients. Mais, j’ai sillonné la rivière Rupert, j’ai parcouru le territoire en motoneige, à pied et en canot à titre de pêcheur, de chasseur et pour contempler la beauté de la Jamésie, et j’estime que les bénéfices de ce projet excèdent de loin ses désagréments.

- Gérald Lemoyne, maire de Lebel-sur-Quévillon et de la municipalité de la Baie-James, président de la Conférence régionale des élus de la Baie-James et président du ComaxNORD

Crédit: www.reverencerupert.org

CONTRE
Une politique énergétique inutile et destructrice

La perte de grandes rivières sauvages, patrimoines de l’humanité, nous coûte très cher. Le fleuve Rupert, où fraye une truite mouchetée géante unique au monde, est l’un de ces derniers espaces purs, un environnement précieux désormais rare sur la planète. Hydro-Québec et le gouvernement québécois n’en reconnaissent pas la valeur quand vient le temps de calculer les revenus et dépenses de leurs projets...

En 2002, Hydro-Québec disait avoir besoin des 8,5 TWh de la Rupert pour subvenir à la croissance de la demande électrique provinciale. Pourtant, la même société d’État reconnaissait en mai 2006 aux audiences publiques que sa marge de manœuvre énergétique redevient fortement excédentaire, même sans la Rupert. En effet, deux sources d’énergies vertes comblent déjà les besoins! Les programmes d’efficacité énergétique 2004-2015 produiront annuellement 8 térawattheures et les 4000 mégawatts de l’éolien autour de 12 térawattheures.

Les écologistes, à qui l’on reproche d’être contre le développement, sont plutôt pour un développement sensé : un écodéveloppement. Ce sont les groupes environnementaux qui ont fait connaître le potentiel éolien du Québec et poussé Hydro-Québec à reconnaître l’intérêt économique de consommer plus efficacement l’énergie. L’efficacité énergétique revient ainsi beaucoup moins cher par kilowattheure que n’importe quel barrage et crée en moyenne 12 700 emplois par milliard de dollars investis. Le projet de la Rupert fait piètre figure à cet égard avec à peine 5400 emplois par milliard de dollars investis.

En somme, Hydro-Québec et notre gouvernement dérivent, donnant des contrats destructeurs et inutiles à des entreprises proches du pouvoir, qui refusent d’opérer une transition énergétique au détriment de la base même de la vie : la nature.

- Nicolas Boisclair, porte-parole de l’organisme Révérence Rupert.
reverencerupert.org

Le chiffre du débat : 18 000

C’est le nombre de bicyclettes que Cyclo Nord-Sud a collectées et expédiées depuis sa création il y a sept ans.

Cet organisme sans but lucratif réunissant plus de 500 bénévoles collecte des vélos inutilisés et des pièces détachées pour les acheminer vers les pays du Sud.  Dans 13 pays d’Afrique et d’Amérique latine, ces vélos sont vendus à un prix abordable.

Un vélo, pour les gens du Sud, c’est une aubaine de ressources pour le propriétaire et pour ses proches. C’est un moyen de transport qui économise du temps, de l’argent (dépenses de déplacement) et de l’énergie (longues marches, portages inhumains) : en vélo, on peut porter quatre fois plus en trois fois moins de temps. Le vélo facilite ainsi l’accès à l’emploi, aux études, aux soins, et facilite les échanges et les visites aux proches. Il est souvent aussi ingénieusement utilisé comme moteur de pompe à eau, de génératrice à électricité, de ventilateur, d’aiguiseur…

Au Québec, 600 000 vélos sont vendus chaque année. Leur durée de vie potentielle est d’au moins 20 ans, mais en moyenne ils sont abandonnés au bout de cinq ans et demi.

Alors, si dans votre ménage de printemps un vieux vélo vous embarrasse, pensez que Cyclo Nord-Sud est là pour vous aider à lui redonner vie en changeant celle de quelqu’un quelque part.

Encore plus
Dépôt possible au centre à Montréal. Collectes dans plus de 50 municipalités du Québec et de l’Ontario.Un don de 10 $ est demandé pour aider au transport coûteux et fait de ce geste un acte encore plus engagé.
Pour en savoir plus : 514 843 0077 • cyclonordsud.org

 

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