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Conseils : Comment bien choisir son sac de couchage

Avec les centaines de modèles qu’on trouve sur les étalages des détaillants, comment faire pour choisir le bon sac de couchage? La réponse est à géométrie variable et dépend de plusieurs facteurs. Notre expert nous refile ici certains trucs de base appris après des décennies de pratique du camping.

Pour plusieurs raisons, se glisser dans son sac de couchage après une journée de plein air est une joie qui n’a rien à voir avec celle qu’un lit peut procurer. D’abord, il y a ce sentiment de protection, sans doute suscité par le fait d’être emmailloté, qui nous apaise. Ensuite, quand on sent la chaleur s’accumuler, on peut enfin se laisser bercer par les fraîcheurs de la nature.

Or, pour que ce moment magique se produise et ne vire pas au cauchemar, il faut disposer d’un bon sac de couchage. Comment? La sélection doit se faire en tenant compte de la température et du type de climat, des limites de poids et de volume à respecter lors du transport et, inévitablement, du prix.


1. Une cote de température qui porte à confusion

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L’élément premier qu’il faut déterminer est la température à laquelle le sac de couchage sera utilisé. Cela guidera le choix vers un sac d’été (0 °C et plus), un sac trois saisons (de -1 °C à -15 °C) ou un sac d’hiver (sous -15 °C). Pour ce faire, il faut toutefois comprendre comment fonctionne le système de cote de température.

Selon les nouvelles normes en vigueur (que la plupart des grands fabricants suivent maintenant), ce système est exprimé en trois zones : la zone de confort, la zone limite (ou de transition) et la zone extrême (ou de risque). Généralement, les sacs de couchage sont maintenant cotés en fonction de la zone limite, c’est-à-dire de la température à laquelle une personne pourra conserver sa chaleur sans être trop incommodée par le froid.

Ainsi, un sac avec une cote de -6 °C permettra à une personne normale de conserver relativement bien sa chaleur jusqu’à -6 °C, mais la température à laquelle elle pourra dormir confortablement, sans se sentir dérangée par le froid, tournera davantage autour du 0 °C. À -23 °C, il sera grand temps d’appeler les secours, car le froid aura pris le contrôle du sac de couchage…

L’été et l’hiver ne posent habituellement pas de problème, car il fait soit assez chaud, soit très froid, et les risques de se tromper en faisant le mauvais choix sont minimes. C’est surtout à l’automne et au printemps qu’il faut s’assurer d’avoir un sac de couchage adéquat, alors que la température nocturne peut varier considérablement. Ainsi, si on désire un sac uniquement pour camper l’été au Québec, on peut choisir un modèle avec une cote de 0 °C. Mais si on planifie aussi de passer des nuits sous la tente au printemps et à l’automne, mieux vaut opter pour un sac trois saisons (beaucoup plus polyvalent), avec une cote qui tourne autour de -10 °C.


2. En duvet ou en fibre synthétique?

Le type d’isolant du sac de couchage est le deuxième élément à considérer. Un sac de couchage avec duvet sera plus léger, plus compressible, plus durable (lorsque bien entretenu) et même plus confortable, selon certains. Ses principaux inconvénients sont la diminution de son pouvoir isolant lorsqu’il est mouillé et son prix plus élevé.

En comparaison, un sac avec de l’isolant synthétique est plus lourd et moins compressible, mais il conserve sa capacité isolante lorsqu’il est mouillé et… il coûte beaucoup moins cher. Un autre critère à considérer à l’achat d’un sac en duvet est son indice gonflant : plus il est élevé, plus le duvet est considéré de meilleure qualité, et plus il sera compressible et facile à ranger dans une pochette. L’indice gonflant varie de 500 à 1000, ce qui influence considérablement le prix du sac de couchage. Puisque les sacs en duvet à indice élevé sont principalement conçus pour la légèreté et la compressibilité, le tissu qui les compose est généralement assez mince, donc plus fragile. Toute médaille possède toujours un envers. Il faut donc établir ses priorités!


3. Espace et confort

Les sacs de couchage n’ont pas tous le même profil. On les trouve en trois grandes catégories de formes : rectangulaire, en baril et momie. Les sacs rectangulaires sont d’ordinaire des sacs de couchage d’été, alors que la perte de chaleur n’est pas un réel souci. Ils sont généralement moins chers, offrent beaucoup d’espace, mais sont aussi plus volumineux et plus lourds.

Les sacs en forme de baril sont plus ajustés et possèdent parfois un capuchon intégré. Leur coupe sied bien aux sacs trois saisons. Leur efficacité thermique est supérieure : il y a moins d’air emprisonné entre le corps et le sac, ce qui évite à la chaleur corporelle de se dissiper. Mais pour un maximum d’efficacité, on devrait opter pour un sac au profil momie. Sa coupe très ajustée élimine presque tous les espaces vides à l’intérieur, mais certains le jugent trop étroit, particulièrement ceux qui aiment dormir sur le ventre.


4. À deux, c’est mieux

Les couettes et les sacs de couchage doubles sont deux récentes options qui font de plus en plus d’adeptes. Les couettes sont nées de l’idée que l’isolant n’est pas nécessaire en dessous, mais seulement sur le corps, ce qui diminue de beaucoup le poids et le volume de l’équipement lors du transport. C’est une option à considérer pour l’été et il existe d’ailleurs d’intéressants modèles qu’on arrime à un drap contour, lequel enveloppe le matelas de sol.

Quant aux sacs de couchage doubles, rares sont les couples qui ne les adoptent pas après les avoir essayés! En plus d’être plus légers et compacts que deux sacs de couchage simples lors du transport, le confort de l’espace qu’ils procurent à leurs occupants est indiscutable. Plusieurs ont cependant le défaut d’être un peu trop larges, ce qui laisse de grandes poches d’air vides où se dissipe la chaleur corporelle. Si ce n’est déjà fait, essayer un sac de couchage double avec votre tendre moitié devrait figurer tout en haut de votre liste de priorités!


5. Deux mots sur deux indispensables

Même le meilleur des sacs de couchage ne vaut pratiquement rien sans un matelas de sol, car pour passer une bonne nuit sous la tente, il faut avant tout se protéger du froid et de l’humidité qui se dégagent de la surface du terrain sur lequel on l’a plantée.

Par ailleurs, même si plusieurs se contentent de vêtements dans un sac fourre-tout, rien ne vaut un doux et moelleux oreiller. Il existe bien des modèles gonflables, mais ceux-ci sont un peu durs. En revanche, un oreiller en duvet qu’on glisse dans une mince taie en coton, dans laquelle on peut ajouter sa veste en duvet pour augmenter le volume, offre la promesse de bonnes nuits de sommeil.

Bref, pour dormir à poings fermés dans son sac de couchage, il faut prendre le temps d’évaluer ses besoins et surtout, bien connaître les conditions qui prévaudront lors des nuits en nature. Mieux vaut un sac de couchage dans lequel on aura trop chaud plutôt qu’un autre qui fera grelotter le campeur pendant des heures. Avoir froid la nuit en nature, ça traumatise... et pour longtemps!


Ce texte est tiré du magazine hors-série Coup de pouce Camping

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