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  • Crédit Elena Elisseeva

Laisser tomber les écrans… pour retrouver la nature!

Au Québec, comme dans tout le Canada, la nature est à nos portes… mais nous n’en profitons pas assez!

« Viens jouer dehors! » Il faudrait que ce message bien connu se fasse entendre à nouveau, car les gens sont moins actifs qu’ils l’ont déjà été. Les données sont là pour le prouver… et elles ne sont pas encourageantes : moins de 30 % des Canadiens pratiquent de nos jours un sport – n’importe lequel – alors qu’ils étaient près de 50 % à le faire dans les années 1990. Parmi la population en général, les adolescents constituent le groupe le plus actif, avec 59 % qualifiés d’actifs. Pas mal... sauf qu’en 1992, ce pourcentage était de 77 %! On peut réellement parler de dégringolade.

Évidemment, pour nous chez Mountain Equipment Co-op (MEC), ces données sont troublantes. C’est pourquoi notre premier objectif est d’augmenter le taux de participation des Canadiens aux activités de grande nature. On pourra dire que ce sont des raisons commerciales qui nous poussent à énoncer de pareils objectifs. Bien sûr que l’objectif commercial est là : nous sommes tout de même une entreprise qui emploie plus de 1500 personnes et qui dessert 2,7 millions de membres à travers le pays. Nous voulons demeurer prospères. Mais notre réflexion va beaucoup plus loin que le simple regard commercial.

Pour nous, renverser la tendance actuelle vers la sédentarité, c’est encourager les Canadiens à développer de saines habitudes de vie ainsi qu’à établir ou renouveler un lien avec la nature. Nous croyons sincèrement que la société ne s’en portera que mieux et que les gens seront plus impliqués dans leur communauté.

Mais avant d’agir, il faut comprendre l’état actuel des choses. C’est pourquoi MEC lance actuellement une grande enquête pour analyser les tendances générales chez les jeunes pour connaître leurs activités. Cette enquête nous permettra de recueillir des données sur les niveaux d’activité des Canadiens. Elle comprendra aussi une dimension « ethnographique », qui nous aidera à aller au-delà des chiffres.

On connaît bien les groupes de discussion que l’on rassemble pour connaître l’avis de quelques personnes représentatives de leur communauté. Les agences de publicité et de communications en organisent tout le temps au profit d’entreprises commerciales et d’organismes divers. Mais imaginez qu’au lieu de se réunir dans une salle de conférence anonyme, ce groupe se rencontre autour d’un feu de camp, dans la nature. Eh bien, c’est ce que MEC s’apprête à faire. Nous emmènerons au mois de mai et juin des jeunes des trois plus grandes villes canadiennes en camping et nous leur demanderons de nous parler de leurs activités, de ce qu’ils aiment faire. Nous pensons pouvoir ainsi recueillir des informations plus qu’intéressantes. Nous partagerons ensuite ce que nous aurons appris avec nos membres par l’entremise de notre site Web. L’enjeu est sérieux, car si la tendance se maintient, nous allons manquer de relève!

Pour MEC, ce constat est inquiétant parce que cela pourrait se traduire par un déclin du nombre de membres et d’une décroissance éventuelle. Surtout, cela pourrait conduire à une population moins proche de la nature, donc moins intéressée par les questions de préservation de l’environnement.

Premiers pas dans la nature

Nous allons donc agir directement pour inciter les gens à reprendre contact avec la nature et nous commencerons avec les jeunes. L’objectif? Faire découvrir la nature au plus grand nombre et inciter les gens à être plus actifs pour contrer ce que nous considérons comme un problème de santé publique. Pour cela, nous lancerons à l’automne (en expérimentation au Québec) un nouveau programme intitulé « Premiers pas dans la nature ». En magasin, nous présenterons des ateliers de découverte de la nature pour apprendre aux jeunes comment monter une tente, que faire des déchets lorsqu’on se trouve en milieu sauvage et autres astuces. Notre but ensuite est de les aider à accéder à la nature.

Pour MEC, cet accès à la nature passe avant tout par la découverte de celle qui est toute proche, dans nos villes ou en périphérie. Nous aimerions que les gens profitent des forêts, lacs et rivières qui se trouvent près de chez eux, qu’ils se les approprient et en prennent soin. Car une fois qu’on se sent chez soi dans la nature avoisinante, le lien est renouvelé et l’on veut ensuite en avoir plus et diversifier son expérience. On cherche alors à s’aventurer plus loin et à découvrir la véritable « grande » nature. Car vraiment, la nature est grande dans notre pays et elle est aussi à nos portes. Comment se fait-il alors que nous en profitions si peu?

 

Crédit: Courtoisie Nathalie Baudoin

Nathalie Baudoin est Directrice, communications et marketing, pour Mountain Equipment Co-op à Vancouver. Passionnée de plein air en général et de montagnes en particulier (elle a notamment participé a la Pierra menta, célèbre course de ski alpinisme dans le Beaufortain), Nathalie Baudoin a effectué la totalité de sa carrière dans le sport. D’abord à l’INSEP (Institut national du sport et de l’éducation physique) à Paris au service des communications, puis chez  Patagonia, société californienne de vêtements de plein air en tant que Directrice marketing. Plus récemment, elle a dirigé Green Press, agence de communications axée sur l’environnement.

 

 

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