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  • Fatbike de nuit © Shutterstock

Fatbike de nuit : rouler sous les étoiles

Avec l’hiver qui se pointe le bout du nez, les journées sont de plus en plus courtes, mais ce n’est pas une raison pour ne pas aller jouer dehors. Pourquoi ne pas se munir de bonnes lampes et sillonner les sentiers enneigés en fatbike ?

Il est à peine 18 h 30 et voilà déjà deux bonnes heures que le soleil est couché. De gros flocons tombent du ciel, en ce début de soirée glaciale aux allures féériques, avec le thermomètre qui affiche –15°C. Pour déjouer la monotonie hivernale qui s’installe lorsque le soleil se couche trop tôt, j’ai pensé aller tester le fatbike de nuit. 

Lorsque j’arrive au centre Tobo-Ski, à Saint-Félicien (Saguenay–Lac-Saint-Jean), une dizaine de cyclistes sont déjà en poste, prêts à attaquer les 22 km de sentiers de fatbike entretenus. Frontale au casque et lampe puissante installée sur le guidon du vélo, les membres de notre petit groupe entament rapidement la randonnée, question de ne pas rester gelés sur place. 


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Pour commencer tranquillement, nous empruntons un sentier où quelques centimètres de neige recouvrent une surface durcie, dans un passage étroit et encaissé dans une mer de conifères. Nous traversons ensuite un pont enjambant la rivière à l’Ours avant de poursuivre vers les hauteurs, où le décor alterne entre paysages forestiers et grosses roches dégarnies d’arbres, qu’on surnomme « les Crans ». 

J’en suis à mes premières sorties en fatbike et je me rends compte à quel point ce sport peut être intense. Chaque centimètre doit être gagné avec la force de ses jambes. Même lorsque le terrain est plat, les pneus mordent dans la neige et la vitesse ralentit. Mon cœur pompe à fond la caisse et je commence à suer à grosses gouttes… qui se cristallisent au bout de mes cheveux avant de tomber au sol. 


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Mis à part le bruit de la traction des pneus sur la neige, aucun son ne vient perturber ma quiétude. J’enfile les virages en regardant droit devant moi pour déceler les obstacles et… les éviter. Au loin, j’aperçois les lampes des vélos qui me devancent. Après quelques kilomètres, je gagne en confiance et je me mets à prendre plus de vitesse. Peut-être un peu trop, d’ailleurs, car je me retrouve bien vite profondément enfoncé dans la neige, après avoir mal jugé un virage serré. 

Alors que je craignais de chuter et de me faire mal, l’expérience me réjouit et j’éclate de rire avec les comparses qui m’ont vu à l’œuvre. Il faut dire que je ne serai pas le seul à mordre la poudre blanche : à tour de rôle, presque tout le monde y goûte et on aperçoit fréquemment de gros trous dans la neige, sur le bord des sentiers, laissant deviner de drôles de situations. 



« C’est vraiment un beau trip de gang, le fatbike de nuit », lance Clément Ferland, un adepte de fat depuis plus de cinq ans. Contrairement aux sorties de jour, où les cyclistes roulent en solo ou en petits groupes, les sorties de nuit sont une belle occasion de socialiser pour circuler en toute sécurité, ajoute Nelson Leblanc, responsable de l’entretien des sentiers de fatbike au Tobo-Ski. 

Pour inciter les pleinairistes à venir essayer le fatbike », ce centre déjà fort connu par les adeptes de vélo de montagne a mis sur pied un forfait à tout casser pour attirer les néophytes : 20 $ pour la location du vélo et l’accès aux sentiers, en soirée. Sans compter que le forfait inclut la présence de guides. 

L’attrait est d’ailleurs indéniable : à presque toutes les semaines, une sortie de soirée est organisée et jusqu’à 32 cyclistes s’y présentent, ajoute Nelson Leblanc. « C’est une version du sport qui est vraiment spéciale, dit-il. Tu n’as pas de points de repère comme en plein jour. Tu dois toujours rester concentré et actif pour choisir ta ligne et éviter de tomber. » 

Martin Demers, le président de Vélo2Max, le club de vélo de montagne local, est aussi tombé en amour avec le fatbike de nuit. « C’est une sensation unique que de se retrouver dans le noir sur un tapis blanc et de rouler à toute vitesse! », lance-t-il. 

Sur le chemin du retour, j’ai l’impression d’avoir trouvé une nouvelle zone de confort sur mon vélo à gros pneus. J’arrive enfin à rester sur ma bécane et à garder une bonne traction lors des longues montées. Je réussis même quelques dérapages contrôlés, dans des courbes prononcées… après quelques (autres) chutes dans la poudreuse qui jonche le sentier. Après une quinzaine de kilomètres à rouler dans la neige, sourire aux lèvres et en bonne compagnie, je ne pense qu’à une seule chose : à quand la prochaine sortie ?


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Où faire du fatbike de nuit au Québec :

  • E47 ÉcoSentiers - Lac Delage - Région de Québec (soirées organisées les mardis, mercredis et jeudis).
  • Sentiers de l'Abbaye d'Oka - Basses-Laurentides (À partir de janvier 2018 : location de fatbikes et lumières avec Cycle Tomahawk + boissons chaudes après la sortie).
  • Plein Air Sutton -  Cantons-de-l'Est (plusieurs soirées organisées au cours de l'hiver seront annoncées un à deux jours avant sur leur page Facebook).
  • Parc de la Gatineau - Outaouais (sentiers 64, 65, 66, 67, 70, 71 et 72 accessibles la nuit)


Bien s’équiper pour rouler la nuit

  • Portez plusieurs couches de vêtements, qu’il sera facile de retirer s’il fait trop chaud, et d’enfiler de nouveau lors des arrêts (voir notre article sur le sujet).


  • Emmenez au moins un litre d’eau avec vous : même s’il fait froid, on sue beaucoup en fatbike, et il faut constamment s’hydrater.


  • Prévoyez toujours au moins deux lampes, au cas où l’une d’elles ferait défaut. Emmenez aussi des batteries de rechange et gardezles au chaud, dans vos poches et près du corps (pour éviter qu’elles se déchargent). En plus d’une lampe frontale, il est recommandé d’utiliser une lampe d’au moins 300 lumens (idéalement 700) à l’avant du vélo. 


  • Pensez sécurité et rangez votre cellulaire au chaud (encore une fois pour conserver la charge de la batterie, préalablement bien remplie), au cas où vous auriez un pépin.



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