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  • Crédit: Wouter Van Caspel

Les nouvelles technologies améliorent-elle notre sécurité en plein air?

Téléphones cellulaires et satellites, GPS, ARVA (appareil de recherche des victimes d’avalanches)… Ces nouveaux outils de communication et de positionnement ont repoussé nos limites en matière de découvertes et d’aventures, mais aussi celle de nos peurs, créant parfois un faux sentiment de sécurité.

Téléphones cellulaires et satellites, GPS, ARVA (appareil de recherche des victimes d’avalanches)… Ces nouveaux outils de communication et de positionnement ont repoussé nos limites en matière de découvertes et d’aventures, mais aussi celle de nos peurs, créant parfois un faux sentiment de sécurité.

Oui

On n’arrête pas le progrès !

En 1865, Edward Whymper réussit la première ascension du Cervin en utilisant des cordes de chanvre. Quatre-vingt-huit ans plus tard, Edmund Hillary et Tenzing Norgay dominent l’Everest en utilisant des cordes en fibres synthétiques imputrescibles. Il en va de même pour les outils technologiques…

Ainsi, la boussole aussi a évolué : à l'origine, c'était un simple réceptacle avec aiguille aimantée calibrée selon la « rose des vents ». Aujourd'hui, la version analogique avec miroir de visée et déclinaison ajustable est un instrument extrêmement précis. Son usage, dépendant du magnétisme terrestre, est pourtant impossible en territoire nordique. Il faut alors se fier au GPS pour traverser la calotte polaire. Inventé au XVIIIe siècle, le sextant permet toujours d’estimer sa situation en mer par rapport à la latitude avec une précision d’environ 400 mètres, contre quelques mètres seulement avec un GPS. Ces nouveaux équipements permettent aujourd’hui à des personnes de s’aventurer là où elles n’auraient sans doute pas osé aller sans cette aide. Mais en cas d’accident aussi la technologie intervient ! Lors des « recherches » d’une opération de sauvetage, nous utilisons divers instruments sophistiqués, permettant la vision de nuit ou encore la localisation par thermographie infrarouge. Surtout, le téléphone satellitaire ou encore les radiobalises (PLB), permettent chaque jour aux missions de secours de rescaper plus rapidement des victimes en détresse, perdues en forêt ou ensevelies sous une avalanche. Grâce à ces nouveaux moyens technologiques utilisés par les aventuriers, viendra le jour où Québec Secours n’aura que des « sauvetages » à effectuer!

- Claude Frégeau, commandant de Québec Secours, (quebecsecours.qc.ca)

Non

Attention à la fausse sécurité!

La sécurité en plein air n’est pas une affaire de dernière mode, de gros sous, et encore moins quelque chose d’instantané ! C’est plutôt une question de gros bon sens, à prendre au sérieux. Pourtant depuis l’arrivée des cellulaires, GPS et autres appareils, un sentiment de fausse sécurité s’est installée chez certains adeptes de plein air. Nouveaux pratiquants ou personnes plus expérimentées, les « victimes » de cette tendance technologique se sentent désormais invincibles, prêtes à se rendre dans des endroits de plus en plus éloignés, souvent là où ils n’auraient jamais envisagé de se rendre auparavant, ignorant dorénavant les dangers.

Mais ces équipements sont des outils ! Nous devons apprendre à les manipuler adéquatement en étant surtout conscients de leurs limites. Un cellulaire, par exemple, ne fonctionne que lorsqu’il y a une couverture du signal. Bien souvent, ces zones suivent les routes principales, mais il n’y a plus de service une fois en forêt. Les GPS sont très efficaces, mais bien peu de gens prennent le temps d’apprendre à connaître leur appareil et oublient parfois qu’ils fonctionnent avec des piles. Oups ! Plus de batteries, plus de GPS…

Ce faux sentiment de sécurité amène trop souvent les utilisateurs à négliger leur préparation. Développer son sens de l’observation et savoir utiliser une carte et une boussole sont des techniques essentielles pour tenter « l’aventure en plein air » et cet apprentissage ne s’acquiert pas en lisant quelques lignes… Il faut pratiquer, encore et encore. S’ils peuvent sembler désuets, ces moyens de localisation sont à mon sens les seuls incontournables encore aujourd’hui en ces temps de technologie.

- Roch Anctil, président Excursions Nouvelle-France Canada. (enfcanada.com)

Le chiffre du débat : 93,2 milliards
Par Jean-Philippe Fortin

C’est, en dollars, la « contribution » de la forêt boréale canadienne à la planète, telle que mesurée en 2002. Grâce à une multiplicité d’écoservices (absorption de GES, régulation des bassins versants, contribution à la qualité de l’eau et de l’air, activités récréotouristiques, notamment), cet écosystème génère de larges bénéfices pour l’humanité. À l’échelle du pays, ce capital naturel représenterait 9 % du PIB, soit plus de deux fois la valeur marchande habituellement comptabilisée (4,2 %) pour ce secteur et issue de l’exploitation des ressources naturelles.

« On ne s’aperçoit de la réelle valeur de la nature que lorsqu’elle a disparu », déplore l’économiste Mark Anielski. « La question n’est pas de savoir combien il en coûterait pour la restaurer, mais bien de connaître ce qu’elle vaut quand on maintient son intégrité », précise-t-il. M. Anielski présentait cet automne à Ottawa, au 10e Congrès forestier national, les résultats d’une étude complétée en novembre 2005 pour le compte de l’Initiative boréale canadienne.

Pourquoi chiffrer ce qui d’habitude ne l’est pas ? « Malheureusement, money talks, dit M. Anielski. Sans évaluation économique, on aurait eu droit à moins d’attention. Cela fait, on peut maintenant parler de l’importance de préserver un écosystème et d’avoir de meilleures pratiques. » Les compagnies forestières progressistes qui ont adoptés ces pratiques en retirent déjà des bénéfices, croit-il. Selon lui, il importe que les gouvernements emboîtent le pas et délaissent les calculs par province pour envisager les choses du point de vue écosystémique.

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