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  • Crédit: Brian A Jackson, Shutterstock

Gaspé-Montréal : 1 000 km de course en 10 jours

Après avoir couru 246 km entre Montréal et Québec en 41 heures, à l’automne 2013, l’infatigable Sylvain Burguet remet cela cet automne avec un nouveau défi : courir 1 000 km entre Gaspé et Montréal en 10 jours. Entrevue avec cet ultramarathonien, coach en leadership et mobilisation d’équipe pour le groupe Esprit de Corps, toujours en quête de dépassement.

D’où vous est venue l’envie de courir 100 km par jour pendant 10 jours?

C’est suite à l’expérience de l’année passée, très forte et en interdépendance, avec un défi d’équipe qui m’a soutenu physiquement, mentalement, au niveau de la logistique. J’avais envie de remettre cela, sous une formule différente : courir à travers le Québec. J’ai pris une carte et un compas pour déterminer, à partir de Gaspé, jusqu’où j’étais capable d’aller. Montréal, cela faisait 1 000 km pile. Comme j’avais un temps limité pour le faire à cause de mon boulot, on a découpé la distance en 10 segments de 100 km par jour.

Quel sera l’itinéraire?

Départ de Gaspé, direction Murdochville, puis Saint-Anne-des-Monts. On suit la côte de rive sud du Saint-Laurent jusqu’à Québec. On passe le fleuve pour continuer sur la rive nord, la Route 138 et le Chemin du Roy pour finir. Dans chaque ville traversée, on fera 10 km communautaires où l’on invite les gens locaux à venir courir, pour les initier aux valeurs d’Esprit de Corps : « Plus loin, plus fort, ensemble ». Montrer que tout seul, je ne serais pas capable de faire ça, mais qu’avec de l’aide logistique et une équipe, on peut aller beaucoup loin.

Sur quoi va se jouer la réussite de ce défi?

La question du sommeil et la récupération seront très importantes. Cent kilomètres par jour, ce n’est pas si long que ça... Ce sera une gestion d’inflammation! Toutes les inflammations de la journée, il faudra les calmer en fin de journée et le matin avant de repartir. Je vais courir environ 12 à 13 heures par jour. Il me restera 10-11 heures de repos, 7 heures de sommeil et le reste, des traitements : massothérapie par un ostéopathe, bains de glace pour calmer les inflammations, préparer la période de réveil avec une alimentation suffisante pour être capable d’arriver à l’effort au départ et dans les bonnes conditions énergétiques et intestinales. L’aspect mental va aussi être déterminant. Mon ostéopathe pense que c’est nerveusement que le défi va se jouer : même si le physique suit, ne pas en arriver à l’épuisement psychologique. Enfin, la question de l’alimentation, souvent très redondante dans les sports d’endurance. Après plusieurs jours, il y a un dédain de la nourriture très sucrée. Cela peut même aller jusqu’à provoquer des maux de cœur. J’ai heureusement trouvé une boisson d’hydratation pas trop sucrée.

Comment vous êtes-vous préparé?

J’ai commencé par un test VO2 Max et VMA (vitesse maximale aérobie) sur tapis, dans un environnement mesuré, pour savoir d’où je partais, au niveau de la course à pied. J’ai consulté plusieurs professionnels de la santé, notamment Spinal Mouvement, la clinique de Jean-François Harvey, pour faire une analyse structurelle : savoir si j’étais en santé, l’état de mon cardio. À partir de là, je me suis entouré d’une équipe de professionnels de l’entrainement, pour me pousser. Je travaille les volets kinésiologique et psychologique avec un coach. J’ai aussi réalisé deux défis préparatoires : d’abord 120 km, fin juin après une grosse semaine d’entrainement, pour aller jouer dans le dur et voir psychologiquement comment j’allais réagir. Cela s’est très bien passé. Le lendemain matin, je serais bien reparti! Le deuxième défi, c’était à la mi-aout : l’enchainement de deux 100 km en deux journées pour se mettre en condition du défi d’octobre. J’ai aussi fait beaucoup de volume dans le cadre de mon travail avec Esprit de Corps, en étant impliqué à six défis de course à pied et leurs défis préparatoires, étalés de fin mars à fin aout.

Comment l’expérience de 2013 va-t-elle vous aider dans ce nouveau défi?

Sur le défi précédent, j’étais psychologiquement prêt pour la guerre! Quoi qu’il arrivait, je ne lâchais rien. Cette année, je veux repartir dans les mêmes conditions. Je sais dans quelle zone je suis capable de me rendre en termes d’implication dans le projet. Après 246 km, il m'a fallu graduellement me rebâtir mentalement pour être capable d’affronter la douleur qui m’attend cet automne. Grâce à cette expérience, je suis davantage à en mesure de l’appréhender.

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defisylvainburguet.com

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