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  • Crédit: Richard Weber

Record magnétique

En avril dernier, le Canadien Richard Weber, son fils Tessum et deux autres aventuriers (David Pierce Jones et Howard Fairbank) ont battu un record de vitesse en franchissant 750 km de trek jusqu’au pôle Nord géographique. En 41 jours, les quatre hommes ont achevé un trajet réputé comme l’un des plus difficiles sur la planète.

Pour cette septième longue expédition vers le pôle Nord, l’explorateur polaire le plus expérimenté au monde n’avait pas prévu battre le record de vitesse : « Le pôle Nord est tellement imprévisible. On ne sait jamais de quoi aura l’air la banquise ou la météo. Cette année, par exemple, on a perdu 40 km en quatre jours à cause de la dérive des glaces. Et, sincèrement, je ne savais même pas quel était le record avant de partir! », rigole Richard Weber.

L’exploit est néanmoins impressionnant puisque son fils de 20 ans faisait partie de l’expédition. « C’était la première expédition de Tessum au pôle Nord. Il a trouvé ça très intense. À cet âge, on a moins d’endurance. Mon client originaire de l’Afrique du Sud a aussi trouvé le voyage difficile étant donné qu’il n’était pas habitué au froid! » Cela porte ainsi le compte à trois générations de Weber au pôle Nord. Le père de Richard, Hans Weber, s’y est rendu dans les années 1960. En 1986, Richard fut le premier Canadien à skier jusqu’au pôle. Finalement, l’aventure de Tessum sur l'océan Arctique fait maintenant de lui le plus jeune à avoir complété un trek au pôle Nord.

En raquettes et en ski de fond, chaque membre de l’expédition de 2010 tirait un traîneau de 185 livres contenant tente polaire, accessoires de cuisine, vêtements de rechange et nourriture. Un seul ravitaillement leur a été envoyé par parachute. « C’est très difficile physiquement parce que la température tourne autour de - 50oC et qu’il faut en moyenne 7 000 calories par jour pour survivre. On s’est surtout alimenté d’un genre de pâté maison fait à partir de graines et de viande. On a aussi mangé beaucoup de noix, de fromage déshydraté, de nouilles, de riz et de truffes au chocolat. »

Crédit: Richard Weber, collection personnellePour se repérer dans ce paysage polaire, les aventuriers ont utilisé le GPS et le soleil. Selon Richard Weber, le soleil serait plus fiable dans ces conditions extrêmes qui ne cessent de changer : « Avant, les gens partaient de la Sibérie pour se rendre au pôle. Mais à cause du réchauffement climatique, c’est maintenant impossible : il n’y a même plus de glace là-bas! On doit tous partir de la côte canadienne, à l’est de la petite île de Ward Hunt. J’ai aussi remarqué que la glace est beaucoup plus mince qu’avant. C’est plus facile de se déplacer, mais elle brise plus facilement. L’un des membres de l’équipe est d’ailleurs tombé dans l’eau jusqu'à la taille et a failli se geler les orteils! »

Un soir, alors qu’ils avaient monté leur tente sur ce qu’ils croyaient être une île, Richard Weber consulta son GPS pour s’apercevoir qu’ils dérivaient vers le nord à plus d’un kilomètre à l’heure. Ne sachant quoi faire pour s’évader de cette plaque flottante, les aventuriers ont attendu trois heures avant de toucher une autre banquise sur laquelle ils ont sauté. « Par manque d’expérience, mes trois compagnons ne se sont pas trop inquiétés, mais moi ça m’a vraiment déstabilisé! » Comme quoi le GPS peut parfois être utile, même au pôle Nord.

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